LIRE AUSSI : Frontières et territoires disputés.
Abkhazie : république séparatiste pro-russe de Géorgie (8 600 km²), située sur les bords de la mer Noire. Capitale : Soukhoumi. Représentant un peu plus de la moitié de la population du territoire, les Abkhazes (peuple caucasien) sont quatre à cinq fois moins nombreux en Abkhazie qu’en Turquie.
Acadie : territoires nord-américains de langue française, incluant la côte de Terre-Neuve et une partie de l’État du Maine. En 1713, la France en cède la plupart à la Grande-Bretagne, qui les rebaptise Nouvelle-Écosse. Contestant la domination britannique, les 12 000 à 18 000 Acadiens de l’époque sont déportés ou s’enfuient vers diverses destinations, entre 1755 et 1763 ; la moitié en meurent. Ils seraient aujourd’hui environ 300 000 au Canada (dont un tiers de la population du Nouveau-Brunswick) et près de 600 000 aux États-Unis, principalement en Louisiane, où ils forment la communauté des Cadiens (déformé en Cajuns).
Aceh : province de l’extrême-nord de l’île indonésienne de Sumatra (57 365 km²) bénéficiant d’un statut spécial d’autonomie. Héritière d’un puissant sultanat, fondé au début du XVIe siècle, elle n’a été conquise par les Néerlandais qu’en 1904. De 1976 à 2005, elle a été le théâtre d’une insurrection indépendantiste à caractère islamiste. En échange de la paix, Aceh a obtenu d’être la seule province indonésienne à appliquer la charia.
Adjarie : république autonome de Géorgie (2 900 km²), située sur les bords de la mer Noire. Capitale : Batoumi. Son autonomie résulte du traité de Kars, conclu en 1921 entre la Turquie et les républiques soviétiques de Transcaucasie, qui acceptait son intégration à la Géorgie, à la condition que sa population, majoritairement musulmane, jouisse « d’une vaste autonomie administrative locale garantissant à chaque communauté ses droits culturels et religieux ». Elle a été quasi-indépendante entre 1991 et 2004.
Afrique du sud : la république sud-africaine compte deux capitales politiques. Le gouvernement et l’administration sont établis à Pretoria, dans la municipalité de Tshwane (province centrale du Gauteng) et le Parlement siège au Cap. Les institutions judiciaires se partagent entre Bloemfontein (dans l’État libre ex-d’Orange) et Johannesburg (capitale économique et de la province du Gauteng, où demeure la Cour constitutionnelle).
Åland : archipel finlandais de 1 500 km² (30 000 habitants, très majoritairement suédois) bénéficiant du statut de province autonome, avec son propre drapeau, le suédois comme seule langue officielle et le droit de voter ses propres règles économiques et fiscales, dans les limites permises par l’Union européenne. Son nom suédois signifie « terre dans l »eau » ; en finnois, l’archipel est appelé Ahvenanmaa (« terre des perches »).
Ambazonie : nom donné par les séparatistes anglophones au sud-ouest du Cameroun (pays majoritairement francophone), en référence au nom local, Ambozes, attribué à la baie d’Ambas, au sud du massif du Mont Cameroun.
Andorre : principauté pyrénéenne de langue catalane dirigée, depuis 1278, par deux co-princes (le chef de l’État français et l’évêque espagnol d’Urgel). Depuis la Constitution de 1993, ils règnent toujours mais ne gouvernent plus.
Anglo-Normandes : comme l’île de Man (en mer d’Irlande), les bailliages de Jersey et Guernesey (198 km² avec les îles de Sercq, Alderney et Aurigny) – situés au large de la Normandie française – sont des possessions directes de la Couronne britannique. A ce titre, ils ne sont pas formellement membres du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du nord.
Anguilla : alors qu’elle était rattachée à la colonie de Saint-Kitts-et-Nevis, distante de cent kilomètres, la petite île caribéenne (96 km²) a préféré rester territoire britannique, quand les deux autres sont devenues indépendantes.
Anjouan : la deuxième plus grande île des Comores (424 km²) a fait deux fois sécession de l’archipel, depuis qu’il a accédé à l’indépendance : de 1997 à 2001, puis du printemps 2007 au printemps 2008.
Antigua-et-Barbuda : les deux îles de l’archipel caribéen sont de taille à peu près similaire (respectivement 280 et 161 km²), mais leurs populations sont disproportionnées ; les 3 % qui habitent Barbuda s’estiment discriminés.
Antilles néerlandaises : formée en 1954, comme État autonome des Pays-Bas, cette Fédération réunit l’ensemble des possessions néerlandaises des Caraïbes, celles des îles Sous-le-Vent au large du Venezuela (d’est en ouest Bonaire 288 km², Curaçao et Aruba) et celles des îles du Vent à l’est de Porto-Rico (Saba 13 km², Saint-Eustache 21 km² et le tiers méridional de Saint-Martin, partagée avec la France). Quittée par Aruba en 1986, la Fédération est dissoute en 2010 et remplacée par un nouvel édifice constitutionnel : trois pays autonomes constitutifs du royaume des Pays-Bas (Aruba, Curaçao et Sint Maarten) et trois « communes néerlandaises à statut particulier ».
Arménie : avec moins de 30 000 km², l’Arménie contemporaine (héritière de la république soviétique arménienne) a une superficie très nettement inférieure à celle de la Grande Arménie qui, au 1er siècle AEC, s’étendait d’une partie de l’Azerbaïdjan jusqu’à la Cilicie (sud de l’Anatolie). Elle est même plus petite que les 70 000 km² prévus par le traité de Sèvres, signé en 1920 mais jamais appliqué. L’Arménie soviétique s’est vue amputée de nombreux territoires attribués à la Turquie, à la Géorgie, ainsi qu’à la république soviétique d’Azerbaïdjan (Haut-Karabakh et Nakhitchevan). Cf. Caucase.
Aruba : peuplée de 125 000 habitants, l’île de 180 km forme un « pays autonome constitutif du royaume des Pays-Bas » (qui assure défense et diplomatie). Sa capitale est Oranjestad. Son nom viendrait de l’espagnol Oro Hubo » (« il y avait de l’or » ou de l’arawak oibubai (qui signifie « guide »). Le papiamento (créole de langues européennes, africaines et arawak) est langue officielle aux côtés du néerlandais. Les trois quarts de la population sont catholiques. La monnaie est le florin arubais.
Azad Cachemire : partie méridionale de l’ancien État princier du Cachemire, le « Cachemire libre » (13 297 km², capitale Muzaffarabad) dispose d’une autonomie (en réalité théorique) au sein du Pakistan. A ce titre, il élit son propre Parlement et il est doté, depuis 1974, de sa propre Constitution, censée disparaître lorsque l’ensemble du Cachemire, en partie sous souveraineté indienne, sera réunifié. Ce statut le distingue des provinces pakistanaises traditionnelles, ainsi que du Gilgit-Balistan (ex-Territoires du nord formés à partir de principautés vassales de l’ancien État princier, 72 971 km2) qui, lui, est administré directement par Islamabad.
Azerbaïdjan. Le nom du territoire du peuple Azéri est porté par plusieurs entités : par la république indépendante d’Azerbaïdjan (86 600 km²) et par deux provinces d’Iran (l’Azerbaïdjan oriental 45 651 km², capitale Tabriz, et l’Azerbaïdjan occidental 43 660 km², capitale Ourmia). Des Azéris vivent également dans d’autres provinces iraniennes, ainsi que dans plusieurs pays limitrophes (cf. Particularismes culturels).
Baïkonour : la Russie loue, jusqu’en 2050, les 6 700 km² du cosmodrome au centre du Kazakhstan ; elle co-administre aussi la ville homonyme voisine.
Baloutchistan : territoire du peuple Baloutche partagé entre trois pays ; il couvre 347 000 km² au sud-ouest du Pakistan (soit près de 40 % de la superficie du pays), 182 000 km² au sud-est de l’Iran et une petite partie du sud-ouest de l’Afghanistan. Indépendant en août 1947, l’ex-Baloutchistan britannique a été annexé de force par le Pakistan en mars 1948. Les parties pakistanaise et iranienne sont en proie à des séparatismes, parfois à connotation religieuse.
Bangsamoro : la « patrie des Moros » (nom générique des musulmans des Philippines) forme une région autonome de 12 695 km² comprenant une petite partie ouest de la grande île méridionale de Mindanao, ainsi que les archipels de Basilan, Sulu et Tawi-Tawi (situés entre Mindanao et Bornéo). Cotabato est la capitale d’une région formée à l’issue d’une guerre civile ayant fait 120 000 morts Cf. Philippines.
Très minoritaires dans un pays à 95 % chrétien, les musulmans sont concentrés à 80 % sur la façade occidentale de Mindanao et dans les archipels voisins.
Bantoustans : territoires créés, dans les années 1950, par le régime d’apartheid sud-africain pour ses populations noires. Certains de ces homelands – souvent très morcelés – ont joui d’une autonomie relative, voire d’une indépendance théorique à partir de 1976 : le Transkei et le Ciskei (pour les Xhosa, de part et d’autre du fleuve Kei), le Bophuthatswana (pour les Tswanas), le Venda (pour le peuple homonyme). Officiellement dissous en 1994, trois ans après la fin du régime de ségrégation raciale, le régime s’est également appliqué dans le Sud-ouest africain (avant qu’il ne devienne indépendant sous le nom de Namibie) : le Caprivi/Lozi, le Hereroland, le Kavangoland et l’Ovamboland.
Bengale : l’ancien Bengale historique est occupé aux deux tiers par le Bangladesh à l’est et à un tiers par l’État indien du Bengale occidental (88 752 km², capitale Kolkata). Les Bengali sont ultra-majoritaires (98 %) des deux côtés de la frontière, essentiellement hindous (72 %) à l’ouest et musulmans (90 %) à l’est.
Bénin : le nom est porté, depuis 1974, par l’ex-Dahomey indépendant, mais aussi par Bénin city (Ubino en langue isteriki) ; ville sur le fleuve éponyme, elle est la capitale de l’État nigérian d’Edo et fut celle de l’ancien royaume du Bénin, indépendant du XIIe siècle jusqu’à sa conquête par les Britanniques à la fin du XIXe. Dès le début du XVIIIe, les Européens appellent grand Bénin le territoire englobant la partie du Nigeria située au sud-ouest du fleuve Niger, l’actuel Bénin et une partie du Togo.
Biafra : république proclamée de 1967 à début 1970, dans le sud-est du Nigeria, par les Igbo, une des trois plus grandes ethnies du pays. La répression de sa sécession a fait au moins un million de morts.
Bosnie-Herzégovine. Le pays est constitué de trois entités, plus ou moins autonomes : la Fédération croato-musulmane (FCM) sur 51 % du territoire, la République Sprska (un tiers des habitants, Serbes) sur environ 49 % et le district de Brcko (majoritairement Serbe) sur 493 km² au nord-est.
Boudjak (ex-Bessarabie) : l’extrême sud-ouest de l’Ukraine est séparé du reste du territoire ukrainien par la vaste embouchure du Dniestr. Frontalière de la Roumanie, elle est quasiment enclavée en Moldavie, dont elle a d’ailleurs parfois constitué la façade sur la mer Noire. Seules deux voies la relient à l’oblast ukrainien d’Odessa : une route traversant la ville moldave de Palanca et un pont enjambant la passe entre la lagune (liman) du Dniestr et la mer Noire.
Bougainville (île) : territoire autonome (sous le nom de Mekamui) de la Papouasie Nouvelle-Guinée, dont il se distingue du fait de son appartenance géographique à l’archipel voisin des îles Salomon.
Brunei-Darussalam : le sultanat du nord de Bornéo est composé géographiquement de deux parties distinctes, séparées par un district de l’État malaisien de Sarawak.
Cabinda : coincée entre les deux Congo, cette enclave angolaise de 700 000 habitants sur un peu moins de 7 300 km² est séparée du reste de l’Angola par un corridor d’une soixantaine de kilomètres, le territoire de Moanda, qui constitue l’unique accès du Congo-Kinshasa à l’Atlantique. Depuis les années 1960, une guérilla toujours active réclame l’indépendance de ce qui est parfois appelé « le Koweït angolais ».
Californie : rattachée, comme d’autres régions méridionales actuelles des États-Unis (dont le Nouveau-Mexique), à la Nouvelle-Espagne coloniale puis au Mexique indépendant, la République de Californie (« République du drapeau à l’ours ») a proclamé son indépendance en 1846 et adhéré quatre ans plus tard à l’Union américaine. Sa superficie est de 403 932 km² et sa capitale Sacramento. Cette « haute » Californie se distingue de la péninsule mexicaine de Basse-Californie (143 396 km²), située plus au sud, qui est divisée en deux États.
Campione : située au bord du lac de Lugano, la ville de Campione d’Italia (2,6 km²) est enclavée dans le canton suisse du Tessin. Pour des raisons pratiques, elle est administrée comme une partie de la Confédération helvétique.
Canaries : communauté autonome espagnole, l’archipel possède deux capitales, une dans chacune des deux plus grandes îles (Santa-Cruz à Tenerife et Las Palmas à Grande Canarie). L’ensemble fait partie, avec Madère, les Açores et le Cap Vert d’un groupe insulaire que les géographes appellent Macaronésie.
Caprivi (bande de) : longue d’environ 400 kilomètres sur 30 km de large, au nord-est de la Namibie, la région s’est révoltée de 1994 à 1999, au nom de la défense des Lodi contre la domination des Ovambos, le groupe ethnique majoritaire dans le pays. Elle a proclamé une indépendance unilatérale en 2003 (cf. Namibie).
Casamance : représentant plus de 15 % du territoire sénégalais, la région n’est reliée au reste du Sénégal que par sa partie orientale. Au centre et à l’ouest, sur la façade atlantique, elle en est séparée par la Gambie, conséquence du découpage territorial opéré par les colonisateurs français et britanniques en 1889. Avec la Guinée-Bissau, ces terres correspondent à l’ancien royaume mandingue du Gabou ou Kaabu (1537-1867). Depuis le début des années 1980, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), divisé en plusieurs tendances, réclame par les armes l’indépendance de la région et dénonce la domination que les musulmans Wolofs de Dakar exercent sur une population majoritairement Diola (ou Ajamat), souvent animiste ou chrétienne. En janvier 2024, les états-majors du Sénégal et de la Gambie se sont mis d’accord sur la nécessité de sécuriser et de contrôler de « manière commune » leurs espaces frontaliers.
Cetinje : ancien siège de la monarchie du Monténégro, elle accueille la résidence principale du Président de la République.
Ceuta & Melilla : communautés autonomes espagnoles enclavées au sein du Maroc, qui réclame leur restitution (cf. Frontières et territoires disputés).
Chandigarh : ville nouvelle, construite après la Partition, pour devenir la capitale du Pendjab indien (la cité historique de Lahore étant devenue celle du Pendjab pakistanais). Elle a le statut de territoire de l’Union indienne, depuis qu’elle est la capitale conjointe de deux États indiens : le Pendjab (majoritairement sikh) et l’Haryana (majoritairement hindou).
Chypre : l’île méditerranéenne est divisée entre Grecs et Turcs ; occupant 36 % du pays (dont la partie septentrionale de la capitale, Nicosie), la République turque de Chypre du nord (RTCN) n’est reconnue officiellement que par la Turquie. Chypre compte, par ailleurs, 156 km de frontière terrestre avec le Royaume-Uni, qui y possède deux enclaves militaires (254 km²) : Akrotiri au sud et Dhekelia au sud-est. Cette dernière possède elle-même une exclave en RTCN, Ayios Nikolaos, à laquelle elle est reliée par un corridor ; inversement, elle compte sur son territoire quatre enclaves sous souveraineté chypriote. Au nord-ouest, l’enclave de Kókkina est située en territoire grec mais dépend de la RTCN, à laquelle elle est reliée par une zone-tampon de l’ONU.
Commonwealth (des Nations) : association volontaire, créée en 1931, d’une cinquantaine d’États souverains qui ont été sous domination de la Grande-Bretagne, totalement ou en partie (Cameroun, Togo). Une vingtaine de ces pays sont des monarchies (dont quinze ont le souverain britannique comme chef d’État, représenté par un gouverneur local, et six ont un monarque propre) et une trentaine sont des républiques. Trois n’ont aucun lien colonial avec le Royaume-Uni (Mozambique, Rwanda et Gabon), de la même façon que des pays non francophones peuvent appartenir à l’Organisation internationale de la francophonie
Comores : bien qu’elle soit un État unitaire, l’Union des Comores accorde une assez large autonomie aux trois îles qui la composent (Grande Comore ou Ngazidja où se trouve la capitale fédérale Moroni, Mohéli ou Mwali, Anjouan ou Ndzuwani) ; les deux dernières avaient proclamé leur indépendance en 1997 pour dénoncer la domination de la première. La constitution comme le drapeau du pays revendiquent comme comorienne l’île de Mayotte (ou Maoré), qui est restée française en 1974.
Congo (république populaire du) : État brièvement proclamé, en 1964, dans tout l’est de la république démocratique du Congo par les insurgés se réclamant du Premier ministre de gauche (assassiné) Patrice Lumumba.
Constitutions : l’Inde possède la plus longue de tous les pays du monde, avec plus de 146 000 mots dans sa version anglaise ; celle de Monaco est la plus courte (un peu plus de 3 800 mots). La plus vieille constitution mondiale toujours en vigueur est celle de Saint-Marin : elle date de 1600 !
Cook (îles) : État librement associé à la Nouvelle-Zélande, bénéficiant d’une très large autonomie (y compris diplomatique). Il est reconnu par l’ONU comme État non-membre, ainsi que par plusieurs pays (dont les États-Unis). Capitale : Avarua. D’une superficie de 240 km², Cook est composé de quinze îles appartenant à deux archipels distants d’environ 1200 km l’un de l’autre. La partie méridionale, où se trouve la plus grande île (Rarotonga), est située à plus de 1 100 km à l’ouest de Papeete (en Polynésie française).
Majoritairement protestants, les 7 800 Cookiens sont Maoris à 77 %. L’anglais et le rarotongan sont langues officielles.
Corridor de Siliguri (ou « cou du poulet« ) : couloir stratégique reliant les sept petits États (« seven sisters ») du nord-est de l’Inde au reste du pays, en se faufilant entre le Bangladesh, le Bhoutan et le Népal ; il ne mesure que vingt kilomètres dans sa partie la plus étroite.
Corridor de Suwalki : bande de terre à la frontière polono-lituanienne. Peu peuplé, il revêt un caractère stratégique important puisque, dans sa partie la plus étroite, il ne sépare la Biélorussie pro-russe de l’enclave russe de Kaliningrad que d’environ 65 km à vol d’oiseau. Sa fermeture isolerait les pays Baltes du reste de l’Union européenne.
Costa-Rica : le territoire costaricain comprend aussi l’île Cocos (24 km²), située à près de 500 km de ses côtes, dans le Pacifique.
Côte d’Ivoire : Yamoussoukro est la capitale constitutionnelle, mais le gouvernement et le Parlement siègent à Abidjan. C’est l’un des rares pays africains à avoir conservé son nom colonial (à la différence de la « Côte de l’or » devenue Ghana et de la « Côte des esclaves » qui a donné naissance au Bénin et au Togo).
Curaçao : peuplée de 153 000 habitants, l’île de 444 km² (avec celle inhabitée de la petite Curaçao) forme un « pays autonome constitutif du royaume des Pays-Bas » (qui assure défense et diplomatie). Sa capitale est Willemstad. Le papiamento (créole de langues européennes, africaines et arawak) est langue officielle aux côtés du néerlandais et de l’anglais. La population curacienne est catholique à plus de 70 %. La monnaie est le florin des Antilles néerlandaises.
Son nom viendrait du portugais coração, (« cœur ») ou curação (« art de soigner » le scorbut par les fruits).
Dantzig : port de culture allemande sur la mer Baltique et ancienne capitale du duché de Poméranie, l’actuelle Gdansk est érigée en ville libre (d’un peu moins de 2000 km²) en 1920, sous la protection de la Société des Nations et de la Pologne (qui l’englobe dans sa frontière douanière, assure sa défense, utilise son port…). Annexée par l’Allemagne nazie en 1939, elle est attribuée à la Pologne six ans plus tard, à la fin de la seconde Guerre mondiale.
Densités de population : la plus élevée des pays indépendants est celle de Monaco (plus de 24 000 habitants au km²), loin devant Singapour (près de 9 000). Les plus faibles se situent en Mongolie (2,2), en Namibie (3,2) et en Australie (3,4). La densité moyenne mondiale est de 67 habitants au km².
Dominions : États autonomes de l’Empire britannique, puis du Commonwealth, dont le Royaume-Uni garde la souveraineté sur la diplomatie, la défense, la citoyenneté… Après la Première Guerre mondiale, les dominions sont les premières anciennes colonies à devenir indépendantes grâce au Statut de Westminster de 1931 : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve (incorporée au Canada en 1949), Colonie du Cap, Transvaal et Natal (devenus Union sud-africaine en 1910, puis république d’Afrique du sud en 1961).
Drapeaux : cf. Particularismes socioculturels.
Enclaves allemandes : l’Allemagne compte une enclave (Büsingen) dans le canton de Schaffhouse, au nord de la Suisse, et un groupe de cinq enclaves en Belgique ; elles sont séparées de la Rhénanie-Westphalie par le tracé d’une voie ferroviaire belge.
Enclaves belges aux Pays-Bas : vestiges de l’histoire, la Belgique possède vingt-deux minuscules enclaves au sud des Pays-Bas ; elles forment la commune de Baerle-Duc, située au milieu de la ville néerlandaise de Baerle-Nassau, certaines maisons étant même coupées en deux par la frontière. Baarle-Nassau compte elle-même trois enclaves en territoire belge et une petite à l’intérieur d’une des enclaves belges.
Enclaves africaines : les îles Chizumulu et Likoma, appartenant au Malawi, sont situées à l’intérieur des eaux territoriales du Mozambique dans le lac Nyasa.
Enclaves indo-bangladaises : connues sous le surnom bengali de « miettes de terre », elles étaient près de deux cents, disséminées de part et d’autre de la frontière entre le nord du Bangladesh et le district indien de Cooch Behar. Résultant de dettes de jeux entre princes locaux, elles offraient un panorama extravagant d’enclaves parfois insérées les unes dans les autres. La situation a été résolue par un traité d’échange entre les deux pays, signé en 2015. Seule subsiste l’enclave bangladaise de Dahagram-Angarpota, reliée au reste du Bangladesh par un corridor contrôlé par les gardes-frontières indiens.
Enclaves sud-américaines : l’île argentine de Martin Garcia est enclavée dans les eaux territoriales de l’Uruguay, à l’embouchure du Rio de la Plata. L’Argentine possède également une cinquantaine d’îles dans les eaux totalement paraguayennes du fleuve Paraná.
États libres associés : pays possédant des attributs de souveraineté, tout en conservant des liens avec leur ancienne puissance tutélaire (cf. les îles Cook & Niue vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande, Porto-Rico et les Mariannes du Nord vis-à-vis des États-Unis).
Fédération des Indes occidentales : État fédéral autonome créé par les Britanniques en 1958 avec l’ensemble de leurs colonies antillaises, des îles Turks-et-Caïcos jusqu’à Trinité-et-Tobago, où était située la capitale Chaguaramas. La Fédération disparaît en mai 1962, après le retrait successif de la Jamaïque, puis de Trinité-et-Tobago qui deviennent indépendants. En 1967, six des autres membres forment les États associés des Indes occidentales (fédération d’états autonomes en libre-association avec le Royaume-Uni) jusqu’à leur indépendance respective entre 1974 et 1983.
Féroé (îles) : cet archipel de dix-huit îles volcaniques (1 400 km²), situé entre l’Écosse et l’Islande, forme une province autonome du royaume du Danemark (capitale Tórshavn). Son gouvernement dispose de larges prérogatives, à l’exception notable de la Défense. Le territoire, qui ne fait pas partie de l’Union européenne, tient son nom du vieux norrois fær, signifiant « mouton » : parlée à l’époque des Vikings, cette langue a donné naissance au féroïen (des 55 000 habitants de l’archipel), à l’islandais et au norne (parlé dans les îles nord-écossaises, avant sa disparition).
Fiume : l’actuel port croate de Rijeka est transformé en État libre (de 28 km²) par la Société des Nations en 1919, au lendemain de la première Guerre mondiale. Un moment dirigé par des « patriotes » italiens ultranationalistes (sous le nom de Régence italienne du Carnaro), il est annexé par l’Italie mussolinienne en 1924, puis attribué à la Yougoslavie en 1945.
Gagaouzie : unité territoriale autonome de Moldavie (1 830 km²), répartie sur quatre territoires non contigus. Elle rassemble près de 90 % des Gagaouzes, turcophones de confession orthodoxe.
Gaza : le nom de la très ancienne cité palestinienne (fondée vers 1500 AEC) a également été porté par un royaume Bantou du sud de l’actuel Mozambique (de 1824 à 1895), Gaza étant le nom d’un aïeul du fondateur. Cf. Afrique australe
Géorgie : le nom du pays caucasien est également porté par un des États fédérés du sud des États-Unis (un peu plus de 154 000 km², capitale Atlanta). Le premier viendrait du latin georgicus (« lié à l’agriculture ») et le second du roi britannique George II.
Ghana : tirant son nom de la prononciation, en arabe, du titre de son souverain (signifiant « roi guerrier » en soninké), l’Empire du Ghâna ou de Wagadou a rayonné du IIIe au XIIIe siècle sur une portion de l’Afrique de l’ouest comprenant une partie des actuels Mali, Mauritanie et Sénégal. Son rayonnement a été tel que la « Côte de l’or » britannique a adopté son nom, lorsqu’elle a accédé à l’indépendance, bien que son territoire n’ait jamais été, même de loin, sous la dépendance du célèbre Empire médiéval.
Groenland (Kalaallit Nunaat, « terre d’humains », en inuit groenlandais) : considérée comme la plus grande île du monde avec plus de 2,1 millions de km² (l’Australie étant assimilée à un continent), elle bénéficie d’une large autonomie au sein du royaume danois, à l’exception notamment des questions de défense et de monnaie. Sa capitale est Nuuk (ex-Godthåb) et, depuis 2009, sa seule langue officielle est un dialecte inuit, le kalaallisut (ou groenlandais occidental). Le territoire a été baptisé Grœnland, littéralement « terre verte », par son colonisateur viking Erik le rouge au Xe siècle, dans l’espoir que ce nom attirerait d’autres colons. En réalité, les trois-quarts du sol sont
recouverts de glace, de sorte que les 66 000 habitants vivent essentiellement le long des côtes, en particulier dans le sud-ouest, soit la plus faible densité de population au monde (0,1 habitant au km²).
Guam : la plus méridionale et la plus grande (549 km²) des îles de l’archipel océanien des Mariannes, a un statut différent de celui des Mariannes du nord : c’est un territoire non incorporé aux États-Unis.
Guantanamo : les États-Unis sont détenteurs d’un bail incessible sur un territoire de 121 km² situé au sud-est de Cuba. Ils l’ont transformé en prison de haute sécurité.
Guinée : tiré du berbère Akal-n-Iguinaouen (pays des noirs) ou du soussou djine (femme), le nom est porté par quatre pays. Trois bordent le golfe homonyme en Afrique (l’ex-Guinée française dite Conakry, la Guinée Bissau ex-portugaise et la Guinée équatoriale, ancienne colonie espagnole) et un est situé en Océanie (la Papouasie-Nouvelle Guinée, par analogie entre ses habitants Papous et les Noirs africains).
Guinée équatoriale : c’est le seul pays à la fois continental et insulaire dont la capitale institutionnelle ne soit pas située sur la « terre ferme », mais sur une île. Il s’agit de la ville de Malabo située sur l’île volcanique de Bioko (ex-Fernando Poo) dans le golfe de Guinée, plus proche des côtes du Cameroun (32 km) et du Nigeria (80 km) que de la partie continentale du pays (plus de 250 km). C’est dans cette dernière, l’ex-Rio Muni, que se trouve la capitale économique, Bata, et qu’un nouveau siège administratif est en construction. Le pays présente une autre particularité : sa plus petite province, l’île d’Annobon (17 km²), distante de 650 km du reste du territoire équato-guinéen, en est séparée par un autre État indépendant, l’archipel de Sao Tomé et Principe.
Haïti : fondée en 1804, dans la partie orientale de l’île caraïbe d’Hispaniola (ou Saint-Domingue), c’est la première république Noire du monde (avant le Liberia, devenu indépendant en 1847, en Afrique de l’ouest).
Haut-Badakhchan (ou Gorno-Badakhshan) : région autonome du Tadjikistan, dans la chaîne du Pamir, représentant 45 % de son territoire mais seulement 3 % de la population. Ses habitants sont majoritairement chiites ismaéliens.
Hyderabad : capitale commune aux États indiens du Telangana et de l’Andhra Pradesh.
Ile des faisans : situés à proximité de l’embouchure du fleuve Bidassoa, au Pays basque, ses 6 820 m² (inhabités) sont administrés alternativement par la France et l’Espagne, avec un changement de « vice-roi » tous les six mois.
Islande : l’île possède le plus vieux Parlement du monde (fondé en 930).
Jersey & Guernesey : cf. Anglo-Normandes (îles)
Jura : le dernier né des cantons suisses est aussi le nom d’un département français. Tous deux sont situés dans le massif jurassien qui s’étend sur 360 km, depuis le nord de l’Isère jusqu’au canton de Zurich. 70 % de ses 14 000 km² se trouvent en France et 30 % en Suisse.
Kalinago : territoire de 15 km² créé au nord-est de l’île antillaise de la Dominique, pour les survivants du peuple amérindien des Carib.
Kaliningrad : exclave militaire russe de 15 000 km², située sur la mer Baltique, entre la Pologne et la Lituanie. Séparée d’une soixantaine de kilomètres de la Biélorussie pro-russe par le corridor de Suwalki et peuplée d’un million d’habitants, elle est l’héritière du Königsberg des Chevaliers teutoniques.
Karakalpakstan : territoire autonome d’Ouzbékistan, constituant 40 % de son territoire mais représentant seulement 6 % de sa population, laquelle exige davantage de pouvoirs.
Katanga : État indépendant de 497 000 km² proclamé en juillet 1960 au sud-est de la République démocratique du Congo, deux semaines seulement après l’indépendance de cette dernière. La sécession prend fin en novembre 1962, quand les forces loyalistes et les Casques bleus de l’ONU s’emparent de la capitale régionale Elisabethville (qui sera rebaptisée Lumumbashi). Rebaptisée Shaba (« cuivre » en swahili), la province connait de nouvelles violences en 1978, quand d’anciens miliciens séparatistes, les « gendarmes katangais », occupent Kolwezi, le principal centre minier de la province. L’ordre ne sera restauré que grâce à l’intervention de contingents occidentaux. En 2015, le Katanga a été démembré en quatre provinces.
Kazakhstan : en compensation de sa renonciation à Tachkent, attribué à l’Ouzbékistan, le Kazakhstan soviétique a été étendu par Staline vers les régions russophones du nord, en veillant toutefois à ce qu’il n’ait aucune frontière commune avec le Bachkortostan et le Tatarstan, républiques autonomes turcophones de Russie. De ce fait, le Kazakhstan indépendant comporte une portion importante de russophones (un peu moins de 20 %) et une petite partie de son territoire en Europe. Il concède également à la Russie l’exploitation de la base spatiale de Baïkonour.
Khorasan : revendiqué par certains extrémistes islamistes, ce nom (signifiant « d’où vient le soleil ») renvoie à une province perse qui, dans son expansion maximale, incluait des territoires aujourd’hui situés en Afghanistan (Herat et Balkh), au Turkménistan (Merv) et jusqu’en Transoxiane (Samarcande et Boukhara).
Kurdes : le plus grand peuple du monde dépourvu d’État propre. Des Kurdistan indépendants ont existé dans le passé (le plus récent étant la république de Machhad en Iran en 1946) et des entités plus ou moins autonomes existent aujourd’hui en Irak et en Syrie (sous le nom de Rojava).
Liberté : le concept a donné son nom à deux capitales (Libreville au Congo, Freetown en Sierra Leone) et à un pays, lui aussi africain, le Liberia. Il a été fondé au milieu du XIXe pour les esclaves noirs affranchis d’Amérique (comme la ville de Freetown). Paradoxalement, ces Noirs américains ont dominé et opprimé les autochtones jusqu’au coup d’État de l’un d’eux, en 1980.
Llívia : ancienne capitale du comté catalan de Cerdagne enclavée en territoire français.
Luxembourg : le grand-duché actuel ne comprend qu’une petite partie de l’ancien duché historique ; l’est a été donné à la Rhénanie (Allemagne) et l’ouest forme la province belge du Luxembourg. Il en va de même du Limbourg, partagé entre l’Allemagne (avec Aix-la-Chapelle), les Pays-Bas (avec Maastricht) et la Belgique. C’est aussi pour des raisons historiques que les Pays-Bas comptent une province du Brabant et la Belgique deux (l’une néerlandophone, l’autre francophone).
Macaronésie : entité géographique de l’Atlantique nord présentant des caractéristiques naturelles et culturelles communes. Elle comprend les archipels indépendant du Cap-Vert, espagnol des Canaries et portugais des Açores, de Madère et des Selvagens.
Malaise (péninsule). Séparée de l’Indochine par l’isthme de Kra (une centaine de km de long sur 44 km de large dans sa partie la plus étroite), elle est partagée entre la Thaïlande au nord et la Malaisie continentale (cf. ci-dessous). A l’extrême-sud, le détroit de Johor la sépare de la cité-Etat de Singapour. Héritières de l’ancien sultanat de Patani, les provinces thaïlandaises de la péninsule sont agitées par le séparatisme d’une partie de leurs populations malaises de confession musulmane (cf. Encadré dans Thaïlande). Pour accélérer le trafic maritime entre les mers de Chine méridionale et d’Andaman, la Chine caresse le projet de creuser un canal dans l’isthme, idée que les rois du Siam avaient envisagée dès la fin du XVIIIe siècle.
Malaisie (Fédération de) : 60 % du territoire ne sont pas situés dans la péninsule malaise, mais sur l’île de Bornéo (États de Sabah, Sarawak et île de Labuan) qui ne représente en revanche que 15 % de la population. Le souverain fédéral est fourni, à tour de rôle, par les neuf sultanats et royaumes composant la Fédération (en plus de quatre États non monarchiques, dirigés par des gouverneurs).
Mali (Fédération du) : union éphémère, de juin à août 1960, entre le Sénégal et le « Soudan français » qui, après la séparation, deviendra la république du Mali. Le nom fait référence au prestigieux Empire du Mâli, fondé dans la région au XIIIe siècle par Soundiata Keïta.
Man (île de) : comme Jersey et Guernesey, l’île de 571 km² située en mer d’Irlande est une possession directe de la Couronne britannique. A ce titre, elle n’est pas formellement membres du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du nord.
Mandchourie : berceau de peuples ayant dominé les steppes et le monde chinois, la région frontalière de la péninsule de Corée est aujourd’hui divisée entre la Chine (à 60 %) et l’Extrême-Orient russe (Mandchourie extérieure, 40 %). Cf. Encadré dans le monde coréo-mandchou.
Mariannes du Nord (Commonwealth des) : situées dans la mer des Philippines, ses quinze îles (463 km²) forment, depuis 1975, un État autonome librement associé aux États-Unis (hors l’île de Guam qui a un statut différent). Il dispose de ses propres institutions (gouverneur et Législature) et envoie un élu (sans droit de vote) à la Chambre des représentants américaine. Sa capitale est Capitol Hill, dans l’île de Saipan. Ses 55 000 habitants parlent des langues philippines (33 %), le chamorro (24 %), l’anglais, le chinois, le carolinien…
Le nom de Mariannes a été donné en hommage à la veuve du roi Philippe IV d’Espagne.
Martinique : le nom du département français des Antilles (1 128 km²) est également porté par l’île la plus septentrionale de l’État de Grenade : la petite Martinique (2,4 km²), située dans l’archipel des Grenadines.
Maryland : le nom de cet État fédéré des États-Unis d’Amérique a également été porté par un pays africain. Fondé en 1834 au sud de la côte libérienne pour accueillir des Noirs (libres ou affranchis) du Maryland américain, le territoire a proclamé son indépendance en 1854, sous le nom de République du Maryland. Elle a été absorbée, trois ans plus tard, par la République du Liberia, créée elle aussi pour recevoir des Noirs d’Amérique.
Memel (territoire autonome de) : située à la frontière de la Prusse orientale et de la Lituanie, au nord du fleuve Niémen, cette région de 140 km de long sur 20 km de large est placée, en 1919, sous administration de la France par la Société des Nations. Envahie par l’armée lituanienne en 1923, elle est annexée par l’Allemagne nazie en 1939, puis six ans plus tard par l’URSS, qui l’incorpore à la Lituanie (où elle est appelée Klaipėda).
Mer de Barents : 155 000 km² de cette zone arctique n’ont pas de souveraineté attribuée. Il s’agit de la zone comprise entre l’île russe de Nouvelle-Zemble et l’archipel norvégien du Svalbard.
Moldavie : l’actuelle république moldave ne couvre que 36 % de la principauté historique de Moldavie, la plus grande partie (46 %) se trouvant en Roumanie : elle y forme la région de Moldavie occidentale, territoire qui intègre le sud de la Bucovine et compte davantage d’habitants que la Moldavie indépendante ; la fusion de cette région avec l’ex-principauté de Valachie a donné naissance à la Roumanie moderne. Les 18 % restants de la Moldavie historique sont situés en Ukraine : il s’agit de la région de Tchernivtsi (capitale de l’ancien duché austro-hongrois de Bucovine) au nord, ainsi que de la Bessarabie méridionale (ou Boudjak) située au sud de la Moldavie, à la frontière roumaine.
Moluques du sud : archipel indonésien de la mer de Banda, situé entre la Nouvelle-Guinée à l’est et l’île de Célèbes (Sulawesi) à l’ouest. Majoritairement chrétienne, la partie méridionale s’est proclamée république indépendante (Maluku Selatan) en 1950. Après la répression exercée par le gouvernement indonésien, le gouvernement séparatiste s’est exilé en 1963 aux Pays-Bas, ancien pays colonisateur. Aux Moluques, l’arrivée de nombreux migrants musulmans venus de Sulawesi a entraîné de violents affrontements communautaires, au tournant des années 1990-2000. Cf. Indonésie.
Monaco : la principauté est la propriété des Grimaldi, une famille patricienne de la république de Gênes, depuis 1297 (à l’exception d’une brève occupation française entre 1793 et 1814).
Mono-insulaires (États) : Nauru (et Niue) dans le Pacifique, la Barbade, la Dominique et Sainte-Lucie dans les Antilles sont des pays constitués d’une seule île.
Mont-Athos : république monastique (335 km²) jouissant d’une autonomie relative au sein de la République grecque. Cf. Orthodoxes et chrétiens d’Orient.
Nakhitchevan : république en théorie autonome d’Azerbaïdjan (5 500 km²), dont la capitale porte le même nom. Faisant partie de la province historique arménienne du Vaspourakan, mais devenue majoritairement peuplée d’Azéris, elle forme une exclave distante d’une trentaine de kilomètres du reste de l’Azerbaïdjan : elle en est séparée par le corridor de Meghri, territoire du sud de l’Arménie qui longe la frontière iranienne et que revendique Bakou pour assurer la continuité de son territoire jusqu’à la Turquie.
Nauru : la plus petite république de la planète est aussi son plus petit État insulaire (21 km²).
Neum : accordé à la Bosnie-Herzégovine pour qu’elle ait un accès à la mer (Adriatique), ce corridor sépare d’une vingtaine de kilomètres les régions dalmates de Dubrovnik et de Pelješac du reste de la Croatie. Pour relier ces deux parties autrement que par la mer, Zagreb a fait construire (par les Chinois) un pont à haubans entre la péninsule de Pelješac et le territoire croate au nord de Neum.
Nevis : la petite île (93 km²) bénéficie d’une large autonomie au sein de la fédération qu’elle forme avec l’île de Saint-Christophe (Saint-Kitts et Nevis, 261 km²) ; elle possède sa propre assemblée législative, un Premier ministre et un vice-gouverneur général. En 1998, le référendum organisé sur sa sécession a échoué à quelque pour-cents de la majorité (des deux tiers) requise.
Niger : le nom du troisième plus grand fleuve africain, qui se jette dans le golfe de Guinée (4 184 km), est porté par la république indépendante du Niger (capitale Niamey) et par le plus vaste des États fédérés du Nigeria (70 955 km², capitale Minna).
Niue : État librement associé à la Nouvelle-Zélande, bénéficiant d’une très large autonomie (y compris diplomatique). Formant une des plus grandes îles coralliennes du monde (260 km²), elle est reconnue par l’ONU comme État non-membre, ainsi que par plusieurs pays (dont les États-Unis). Capitale : Alofi. Surnommée « la solitaire » en niuéen, elle est située à plus de 2 000 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande et près de 400 km à l’est des Tonga. Son nom signifie probablement « noix de coco ».
Très majoritairement protestants, les 2 000 Niuéens parlent anglais et niuéen (une langue polynésienne).
Nouveau-Mexique : colonie espagnole, puis territoire mexicain, il a été cédé en 1848 aux États-Unis (comme la haute Californie et le Texas), à la fin de la guerre américano-mexicaine.
Nouvelle-Calédonie : collectivité française d’Océanie, dont la population autochtone Kanak réclame la formation d’une Kanaky indépendante.
Nunavut (« notre terre » en inuktitut) : entité autonome créée en 1999, dans l’extrême-nord du Canada, pour une partie de sa population Inuit (cf. Particularismes culturels). Elle compte environ 40 000 habitants sur un territoire de 2 093 190 km2 comprenant les îles de Baffin (où se trouve la capitale Iqaluit) et d’Ellesmere (qui abrite le lieu le plus habité au nord du monde, la station météorologique d’Alert).
Oecussi-Ambeno : partie de Timor-Leste (815 km²) séparée du reste du pays ; elle est située sur la côte nord de la partie de Timor restée indonésienne.
Oman : situé au sud de la péninsule arabique, le sultanat est divisé en deux parties. La péninsule de Moussandam (1 800 km²), stratégiquement placée à l’entrée du détroit d’Ormuz, est séparée du reste du territoire par l’émirat de Fujaïrah (Émirats arabes unis). A l’intérieur de ce dernier se trouve l’enclave omanaise de Madha qui, elle-même, inclut l’enclave émiratie de Nahwa.
Ordre de Malte : reconnu par un certain nombre de pays comme un sujet de droit international public, un État sans territoire à la souveraineté limitée, l’ordre religieux humanitaire est incardiné au Saint-Siège.
Ossétie du sud-Alania : république séparatiste (3 900 km²) ayant fait sécession de la Géorgie pour se placer sous la tutelle de la Fédération de Russie, dont est déjà membre la république d’Ossétie du nord-Alania (un peu moins de 8 000 km²). Alania fait référence au peuple scythique des Alains, dont descendent les Ossètes. Les deux entités sont situées de part et d’autre de la passe stratégique de Darial (ou Dar-e Alan, « la porte des Alains »), unique voie de passage entre les deux versants du Grand Caucase.
Pachtoun : représentant 40 % de la population d’Afghanistan (essentiellement au sud et à l’est), ce peuple de langue personne est trois fois plus nombreux au Pakistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (avec ses zones « tribales »), dans le nord du Baloutchistan et dans la mégapole de Karachi (plus grande ville pachtoune du monde devant Kaboul et Peshawar). Ce « Pachtounistan » ethnique (et brièvement étatique en 1950) a été coupé en deux par la « ligne Durand » qui, en 1893, a séparé les Indes britanniques à l’est d’un État tampon afghan à l’ouest.
Palaos : l’archipel océanien a la plus petite capitale du monde, Melekeok (400 habitants).
Panama (canal de) : reliant la mer des Caraïbes au Pacifique, il a été construit entre 1904 et 1914, un après la sécession du pays vis-à-vis de la Colombie, avec l’aide des États-Unis. Le canal et ses abords sont restés propriété américaine jusqu’en 1999.
Parlements : les plus anciens du monde sont d’origine nordique, l’Althing d’Islande (instauré en 930) et le Tynwald de l’île britannique de Man (attesté à partir de 979). Le premier a continué à se réunir même lorsque l’île a été sous tutelle norvégienne, puis danoise (de 1262 à 1944).
Pays enclavés : quarante-trois États sont dépourvus d’un accès direct à une mer ouverte. Deux d’entre eux (l’Ouzbékistan et le Liechtenstein) sont même doublement enclavés, puisque entourés de pays eux-mêmes enclavés. Accéder à la mer est une revendication majeure d’États tels que la Moldavie (privée de ses accès à la mer Noire en 1944) et la Bolivie, qui entretient toujours une marine (sur le lac Titicaca), bien qu’ayant perdu ses débouchés sur le Pacifique, à la suite d’une guerre perdue contre le Chili à la fin du XIXe.
Pays transcontinentaux : à l’exception des pays coloniaux ayant conservé des possessions sur d’autres continents que le leur (comme la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, voire le Danemark avec le Groenland), les plus connus des pays transcontinentaux sont la Russie et la Turquie ; les deux ont en commun d’avoir une majeure partie de leur territoire située en Asie (respectivement les trois quarts et 97 %) et une petite partie très peuplée en Europe. Le Kazakhstan est également à cheval sur les continents européen et asiatique, de même que la Géorgie et l’Azerbaïdjan (mais pas l’Arménie, intégralement placée au sud du Grand Caucase). Côté africain, une partie du territoire égyptien est proche-orientale (donc asiatique) : la péninsule du Sinaï. En Amérique, deux pays sont très partiellement océaniens : les États-Unis (avec l’archipel d’Hawaï) et le Chili (avec l’île de Pâques). Enfin, deux pays se partagent entre l’Asie et l’Océanie : essentiellement asiatique, l’Indonésie possède la moitié occidentale de la grande île océanienne de Nouvelle-Guinée ; inversement, l’immense Australie comprend quelques îles excentrées dans l’océan Indien (Cocos et Christmas), au sud de Java et Sumatra.
Pendjab : lors de la Partition ayant suivi l’indépendance de l’Empire britannique des Indes, 60 % du Pendjab historique sont devenus une province du Pakistan (province de 205 344 km²) majoritairement musulmane, avec Lahore pour capitale. Les 40 % restants sont restés dans l’Union indienne, au sein de laquelle ils forment aujourd’hui trois États : le Pendjab résiduel (50 362 km²) à majorité sikh (cf. Les Indes creuset de religions), l’Haryana, découpé en 1966 dans les zones hindoues et hindiphones du sud-est du Pendjab indien (44 212 km²) et l’Himachal Pradesh, également hindou, sur les contreforts de l’Himalaya (territoire puis État de 55 673 km², formé par adjonction des districts montagneux du Pendjab à une trentaine de principautés). Le Pendjab et l’Haryana ont une capitale commune : Chandigarh. Celle de l’Himachal Pradesh est Shimla, ancienne capitale d’été du Raj britannique ; l’État compte aussi la ville de Dharamsala, siège du gouvernement tibétain en exil.
Polynésie française : « pays d’outre-mer » doté d’une autonomie relative. La France y exerce les fonctions régaliennes, mais l’Assemblée locale peut voter des « lois de pays » spécifiques, dans le respect de la Constitution française. Composée de 118 îles représentant une surface immergée de 4 167 km², l’entité (Mahi Nui en polynésien) compte cinq archipels couvrant plus de 5 millions de km² de surface maritime : l’archipel de la Société (avec les îles Sous-le-Vent et les îles du Vent, dont Tahiti et le chef-lieu Papeete), les Tuamotu, les Gambier, les Marquises et les îles Australes.
Porto-Rico (Puerto-Rico) : d’une superficie d’un peu plus de 9 100 km², l’île principale et ses dépendances forment un État associé aux États-Unis (capitale San Juan) non reconnu par l’ONU. Disposant de la citoyenneté américaine et appliquant la plupart des lois états-uniennes, les 3,2 millions de Portoricains vivant dans l’ile ne votent pas aux élections présidentielles américaines (à la différence des 5,8 millions vivant sur le continent). Ils élisent leurs propres institutions (gouverneur et Congrès) et n’envoient à la Chambre des représentants de Washington qu’un élu sans droit de vote. Les diverses consultations sur une éventuelle indépendance ont échoué, la population se prononçant soit pour le statuquo, soit pour une adhésion totale aux États-Unis.
Latinos à 99 %, les Portoricains parlent espagnol et anglais et sont à 89 % chrétiens (dont 56 % catholiques).
Portugal : le pays a les plus anciennes frontières terrestres internationales encore en vigueur.
Principe : la petite île (132 km²) bénéficie d’un statut d’autonomie interne au sein de l’archipel de Sao Tomé et Principe (1 000 km²), situé dans le golfe de Guinée.
Quezon city : capitale temporaire des Philippines (de 1948 à 1976), le temps de reconstruire Manille, détruite à 80 % pendant la 2ème Guerre mondiale.
Régions autonomes chinoises : couvrant 45 % du territoire chinois, mais ne disposant d’aucun pouvoir politique réel, elles ont été instituées pour les minorités les plus nombreuses : la Mongolie intérieure pour les Mongols, le Xinjiang pour les Ouïghours, le Ningxia pour les Hui (musulmans), le Guangxi pour les Zhuang et le Tibet (ou Xizang) pour les Tibétains.
République arabe unie : union formée par la Syrie avec l’Égypte nassérienne (et, très brièvement, le nord-Yémen zaydite) de 1958 à 1961.
Républiques autonomes russes : au nombre de vingt-deux, avec la Crimée prise à l’Ukraine, elles sont bâties sur des bases ethniques (cf. Encadré dans Fédération de Russie). Leur autonomie est théorique et les peuples concernés y sont rarement majoritaires, sauf en Ossétie du nord, Kabardie-Balkarie et Tchétchénie (dans le Caucase), en Tchouvachie (sur la moyenne Volga) et à Touva (région turcophone proche de la Mongolie).
Rodrigues : située au cœur de l’océan Indien, la « Cendrillon des Mascareignes » (109 km²) bénéficie depuis 2002 d’un statut d’autonomie interne au sein de la république de Maurice, dont elle est éloignée de près de 600 km. En 1968, les Rodriguais, davantage francophones qu’anglophones, avaient massivement rejeté l’indépendance proposée par la Grande-Bretagne aux Mauriciens.
Sahara occidental : ancienne colonie espagnole, occupée à 80 % par le Maroc et à 20 % par une république « indépendante » sahraouie (cf. Territoires disputés).
Saint-Marin : la plus vieille république du monde encore en activité présente une gouvernance unique pour un État souverain ; les fonctions de chefs de l’État et du gouvernement sont exercées conjointement par deux capitaines-régents, élus pour six mois au sein de l’Assemblée législative. Elle possède par ailleurs la plus vieille constitution du monde toujours en vigueur (1600).
Saint-Martin (Sint Maarten) : peuplé de 46 000 habitants, le tiers méridional de l’île de Saint-Martin (34 km², le reste étant français) forme un « pays autonome constitutif du royaume des Pays-Bas » (qui assure défense et diplomatie). Sa capitale est Philipsburg. A peine plus d’un tiers de la population (protestante à 42 %) est native de l’île, qui attire des habitants de toute la région. L’anglais (majoritaire) est langue officielle aux côtés du néerlandais.
La monnaie est le florin des Antilles néerlandaises.
Sarre : placée sous mandat de la Société des Nations après la première Guerre mondiale, la région allemande frontalière de la France (2570 km²), revient à l’Allemagne par référendum en 1935. Douze ans plus tard, au lendemain du second conflit mondial, elle devient un « pays autonome lié à la France » qui est rattaché à la République fédérale d’Allemagne en 1957.
Sénégambie : confédération formée par le Sénégal et la Gambie en 1982, jusqu’à sa dissolution sept ans plus tard.
Somaliland : le nord de la Somalie (ancienne colonie britannique, 137 600 km², capitale Hargeisa) a proclamé unilatéralement son indépendance du reste du pays en 1992, indépendance non reconnue par la communauté internationale. Officiellement, le Somaliland est un des six États fédérés de la Somalie, dont certains sont largement autonomes (Puntland, Galmudug, Jubaland). Mogadiscio (région du Benadir) a le statut de capitale fédérale.
Sud-Kasaï : État autonome, puis Royaume fédéré de 30 000 km² fondé, en août 1960, dans une riche région diamantifère du sud-est de la république démocratique du Congo, quelques semaines après l’indépendance de celle-ci et un mois après la sécession des Lundas du Katanga. Le sud-Kasaï indépendant disparait en octobre 1962 et sera découpé, plus tard, en Kasaï oriental et Kasaï occidental.
Sud-Yémen : la République démocratique populaire du Yémen (330 000 km²) a été formée en 1967 par l’union des sultanats de la Fédération d’Arabie du Sud (Aden) et du protectorat britannique d’Arabie du Sud (Hadramaout). D’obédience soviétique, elle a été annexée par le nord-Yémen en 1990, mais demeure en proie à des tentations séparatistes.
Svalbard : archipel norvégien à souveraineté spéciale situé dans l’Arctique, entre la Norvège et le pôle Nord ; son nom signifie « bords froids » en vieux norrois. En vertu d’un traité signé en 1920, et entré en vigueur en 1925, la Norvège est souveraine sur ce territoire de 62 000 km² (dont les trois mille habitants vivent principalement dans l’île du Spitzberg et l’île aux Ours), mais les citoyens de la quarantaine de pays ayant paraphé le texte ont le droit d’exploiter ses ressources naturelles « sur un pied d’égalité absolu », ce que font des Russes avec le charbon. Le recul de la banquise arctique attise les convoitises maritimes de certains pays sur l’archipel, notamment celles de la Chine.
Tanger : zone internationale de 373 km² créée, en 1923, par le Maroc et sept pays européens (dont l’Espagne et la France). Exempte d’impôts et de droits de douane, elle est le théâtre de nombreux trafics, avant de disparaître en 1956, lorsque le Maroc se libère de la tutelle française et devient indépendant. Le royaume marocain n’a en revanche pas réintégré la totalité des possessions du Maroc espagnol (les enclaves de Ceuta et Melilla).
Taraclia : district (raïon) autonome du sud de la Moldavie, majoritairement peuplé de Bulgares (moins de 50 000 habitants sur 674 km²).
Terre de Feu : séparé de la Patagonie par le détroit de Magellan et de l’Antarctique par le passage de Drake, l’archipel le plus méridional d’Amérique du sud est partagé entre le Chili et l’Argentine. Constitué de milliers d’îles et d’îlots (dont la plus au sud est celle du cap Horn), il s’étend sur près de 400 km du nord au sud et 700 km d’est en ouest, sur une superficie d’environ 70 000 km². 48 100 km² sont occupés par la Grande Île de Terre de Feu, dont le Chili occupe les deux-tiers ouest (peu habités) et l’Argentine le tiers est (avec pour capitale Ushaïa, ville de plus de 80 000 habitants qui est la plus méridionale du monde). En 1978, les deux pays (alors gouvernés par des militaires) ont failli s’affronter au sujet de trois îles (conflit du canal Beagle). La médiation du Vatican a permis la signature d’un traité de paix (en 1984), qui attribue les îles au Chili mais une grande partie des droits maritimes à l’Argentine et inclut une délimitation du détroit de Magellan.
Terre-Neuve : colonie anglaise, l’île de 115 000 km² n’a adhéré à la Confédération canadienne qu’en 1949. Ayant refusé de rejoindre le dominion semi-indépendant du Canada en 1869, elle obtient elle-même ce statut en 1907. La crise économique des années 1930 la conduit à revenir dans le giron direct de Londres, avant de devenir la dixième province du Canada (indépendant depuis 1931) : le « oui » à l’adhésion obtient 52 % au référendum de 1948. En 2001, elle a pris le nom de Terre-Neuve-et-Labrador.
Territoires non autonomes selon l’ONU : cette liste comprend les pays dont l’Organisation des Nations unies considère que « les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes » et qu’ils doivent être décolonisés. De soixante-douze en 1946, leur nombre est passé à dix-sept, de tailles extrêmement variables : le Sahara occidental largement occupé par le Maroc (cf. Enclaves et zones disputées), dix petits territoires britanniques (Anguilla, îles Caïman, Montserrat, îles Vierges, îles Turks-et-Caïcos aux Antilles, Bermudes dans l’Atlantique nord, Malouines ou Falkland en Amérique du sud, Sainte-Hélène-Ascension et Tristan da Cunha dans l’Atlantique sud, Gibraltar en Europe, Pitcairn en Océanie), trois territoires américains non incorporés (Samoa Orientales et Guam en Océanie, îles Vierges aux Antilles), deux vastes collectivités françaises d’Océanie (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) et une petite dépendance autonome de la Nouvelle-Zélande (Tokelau). Certains de ces territoires sont toujours inscrits sur cette liste, bien que leur population ait pu se prononcer contre l’indépendance.
Territoires non incorporés : terminologie qualifiant la douzaine de territoires des États-Unis qui appliquent au moins en partie la constitution américaine , mais n’envoient ni sénateurs ni députés décisionnaires au Congrès américain. Ils réunissent environ 4 millions d’habitants sur 10 456 km² des Antilles et du Pacifique. Certains sont dits « organisés », en vertu d’une loi organique votée par le Congrès des États-Unis ; leurs gouvernements et parlements locaux sont totalement indépendants du Congrès américain : c’est le cas de Porto-Rico, des Mariannes du Nord, de Guam, des îles Vierges américaines. Quand ils ne sont pas « organisés », c’est que le Congrès des États-Unis n’a pas promulgué de loi organique concernant leur organisation et qu’ils ne sont pas citoyens mais ressortissants américains : c’est le cas des Samoa américaines, ainsi que de huit des neuf îles mineures (souvent inhabitées) éloignées des États-Unis.
Tobago : depuis 1980, la plus petite des deux îles de l’archipel de Trinité-et-Tobago bénéficie d’un statut d’autonomie et de sa propre assemblée ; mais les Tobagoniens, vingt fois moins nombreux que les Trinidadiens, réclament davantage de droits et exigent une meilleure redistribution des richesses du pays (gaz naturel et pétrole en tête).
Togoland : apparu en 2019, le Front de restauration du Togoland de l’ouest (WTRF) revendique l’indépendance des régions du Ghana majoritairement peuplées par l’ethnie Ewé. Il s’agit principalement de l’ex-Togoland britannique (dont la région de la Volta), rattaché en 1956 à la colonie de la Côte de l’Or (devenue le Ghana), tandis que le Togo français devenait indépendant.
Tokelau : d’une superficie totale de 10 km², les trois atolls de l’archipel polynésien sont situés dans le Pacifique Sud, entre les Fidji et les îles Cook. Ils constituent une dépendance autonome de la Nouvelle-Zélande, dont ils sont distants de plus de 3 000 km. Chaque atoll a sa propre capitale. Tokelau revendique les 1,8 km² de l’île de Swains (atoll d’Olohega), qui fait géographiquement partie de l’archipel tokelauan mais est rattachée aux Samoa américaines.
Transnistrie : république séparatiste pro-russe de Moldavie, dont la quasi-totalité des 4 163 km² se trouve sur la rive gauche du Dniestr, sauf Bender (Tighina) situé sur la rive droite ; inversement, une partie de la rive gauche (district de Dubăsari) est restée sous souveraineté moldave.
Trieste : en partie peuplée de Slovènes, cette région du nord de l’Istrie devient en 1947 un Territoire libre de 738 km² sous contrôle de l’ONU, qui confie l’administration de la zone Nord aux Anglo-américains et celle de la zone Sud aux Yougoslaves. En 1954, la partie méridionale passe officiellement sous la souveraineté de Belgrade, tandis que la petite moitié septentrionale devient italienne.
Turkestan : terme faisant référence aux régions d’Asie centrale peuplées d’ethnies turcophones. A la fin du XIXe siècle est apparue la distinction entre le Turkestan occidental (l’Asie centrale russe) et le Turkestan oriental (composé des bassins du Tarim et de Dzoungarie, correspondant à l’actuel Xinjiang sous domination chinoise)
Ulster : province historique d’Irlande (avec le Leinster, le Munster et le Connaught) qui a été divisée en deux ; six de ses comtés (représentant 14 130 km², soit 62 %) forment l’Irlande du nord, nation constitutive du Royaume-Uni ; les trois autres comtés appartiennent à l’Eire, république indépendante qui couvre 83 % des 84 400 km² de l’île d’Irlande. L’Irlande du Nord ne recouvre donc qu’une partie de l’Ulster.
Val d’Aran : la haute vallée espagnole de la Garonne (moins de 10 000 habitants) bénéficie d’un statut de semi-autonomie au sein de la Catalogne autonome : l’une de ses trois langues officielles est l’aranais, un dialecte gascon de la langue occitane.
Vanuatu : l’archipel océanien (12 189 km², capitale Port-Vila) est constitué de six provinces bénéficiant d’une large autonomie, afin de tenir compte des velléités sécessionnistes passées de certaines de ses quatre-vingt trois îles (Espiritu Santo la plus grande et Tanna).
Vatican : plus petit État du monde (un millier d’habitants sur 0,44 km²)
Vierges (îles) : archipel des Caraïbes partagé entre les Britanniques et les Danois puis les Américains (cf. Archipels divisés). Son nom lui a été donné par Christophe Colomb, en hommage à Sainte-Ursule de Cologne, qui est au centre de la tradition chrétienne des onze mille vierges (des martyres massacrées par des Huns).
Voïvodine : région autonome du nord de la Serbie comptant vingt-cinq nationalités et cinq langues co-officielles (avec le serbe) : hongrois, croate, roumain, ruthène et slovaque.
Zanzibar : sultanat indépendant dans la seconde moitié du XIXe siècle, puis de nouveau en 1963-1964, l’archipel (plus d’un million d’habitants sur 2 654 km²) bénéficie d’un statut d’autonomie au sein de la Tanzanie, sous le nom de « gouvernement révolutionnaire de Zanzibar ». Il comprend principalement les îles de Unguja et de Pemba. Son nom vient de mots arabes signifiant « rivage des Noirs ».
Zélande : enclavé en Belgique, le sud de la province néerlandaise (Terneuzen) n’est relié au reste des Pays-Bas que par un tunnel sous l’Escaut.