EUROPE, Europe occidentale

Suisse

Tour d’horizon du multilinguisme dans la Confédération.

41 277 km²

République fédérale

Siège fédéral : Berne (pas de capitale officielle)

Monnaie : franc suisse

8,8 millions d’habitants, dont 69 % de Suisses

Enclavée, la Confédération suisse (son nom officiel) compte 1 770 km de frontières avec cinq pays : l’Allemagne (348 km) au nord, la France (525 km) à l’ouest, l’Italie (698 km) au sud, l’Autriche (158 km) et le Liechtenstein (41 km) à l’est. L’appellation « Confédération helvétique » (du latin Helvetia) demeure dans quelques usages internationaux (notamment sur les plaques d’immatriculation).

Plus de 62 % du pays est occupé par le relief des Alpes, où culmine le Pic Dufour (4634 m, dans le massif du Mont Rose). Le reste est constitué des montagnes du Jura (au nord-ouest) et d’un plateau. Le climat est tempéré.

Outre 69 % de citoyens suisses, le pays compte de nombreux ressortissants étrangers : Allemands (4 %), Italiens (3 %), Portugais (2,5 %), Français (2 %), Kosovars et Albanais, Turcs… Depuis l’éphémère République helvétique créée par Napoléon Bonaparte (1798-1803), il possède trois langues officielles nationales (allemand, français et italien) représentatives de son expansion territoriale vers le sud et l’ouest, entre le XVe et le XIXe siècle (cf. A l’origine des pays germanophones). S’y ajoute une langue officielle régionale, le romanche. Deux langues sont reconnues comme régionales (le franco-provençal ou arpitan et le franc-comtois ou patois jurassien) et deux comme langues minoritaires sans territoire : le yiddish juif et le yéniche[1].

Plus de 62% de la population a comme langue principale le « suisse allemand ». Distinct de l’allemand standard, ce terme générique désigne un ensemble de dialectes alémaniques[2] : du nord au sud, bas alémanique (bâlois proche de l’alsacien), haut alémanique (très majoritaire) et alémanique supérieur dans les régions alpines (dont les villages fondés par les Walser, Burgondes germanophones, dans les Alpes tessinoises et grisonnes). Le français (23 %) est la langue principale pratiquée en Suisse romande, celle qui jouxte la France. L’italien et ses dialectes (8 %) sont majoritairement utilisés au Tessin et dans certaines parties du canton des Grisons, au sud des Alpes. Le romanche (0,5 %) est une langue rhéto-romane à racines latines, très répandue dans les Grisons. Les citoyens ont la liberté de choisir leur langue, mais c’est le principe de territorialité qui prédomine : les langues sont fixées par les cantons. Sur les vingt-six que compte la Confédération, vingt-deux ont une seule langue officielle : dix-sept le suisse allemand, quatre le français (Genève, Neuchâtel, Vaud et Jura, le dernier canton créé en 1979, par séparation de districts francophones du canton de Berne) et un l’italien (le Tessin). Trois cantons sont officiellement bilingues (Berne, Fribourg, Valais), ainsi que la ville de Biel/Bienne à la frontière culturelle et linguistique entre Suisse alémanique et Romandie. Les Grisons sont trilingues.

Environ 30 % de la population ne déclare pas de religion. Le reste est catholique (32 %), protestante réformée (plus de 20 %), musulmane (plus de 5 %, y compris des alévis) ou adepte d’autres religions (dont 6 % de confessions chrétiennes diverses).

[1] Peuple semi-nomade à l’origine incertaine (celte, juive, voire khazare), dont la présence en Suisse est attestée depuis le XIe siècle.

[2] En référence aux Alamans, peuple germanique qui, au Ve siècle, dominait la région allant des Vosges alsaciennes jusqu’au Vorarlberg (à la frontière austro-helvétique), en passant par l’actuel Bade-Wurtemberg allemand, le plateau suisse et la Bavière.

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