EUROPE

Belgique

L’édifice institutionnel complexe du royaume belge : Flandre, Wallonie, Bruxelles, cantons germanophones…

30 688 km2

Monarchie constitutionnelle

Capitale : Bruxelles[1]

Monnaie : l’euro

12 millions de Belges

[1] Bruxelles est aussi le siège de l’Union européenne et de l’OTAN.

Possédant un peu plus de 66 km de côtes sur la mer du Nord, la Belgique compte près de 1 300 km de frontières terrestres avec quatre pays : un peu moins de 560 km avec la France au sud, un peu moins de 480 km avec les Pays-Bas au nord, un peu plus de 130 km avec l’Allemagne à l’est et 130 km avec le Luxembourg au sud-est.

D’une altitude moyenne de 180 m, le relief belge est constitué de plaines côtières au nord-ouest, de collines au centre et du massif forestier des Ardennes au sud-est (avec un point culminant à un peu moins de 700 m).

75 % des habitants sont Belges. Le reste se répartit entre Italiens et Marocains (environ 4 % chacun), Français, Turcs, Néerlandais (2 % chacun)… Le pays compte trois langues officielles[1] : le néerlandais majoritairement parlé par les Flamands (60 %), le français par les Wallons (40 %) et l’allemand (moins de 1 %, parlé dans les deux cantons de l’est pris à l’Allemagne en 1920).

Un édifice institutionnel complexe et mouvant

En 1962 et 1963, des lois ont instauré une « frontière linguistique » destinée à assurer l’homogénéité en la matière des provinces et des arrondissements, la Flandre et la Wallonie étant unilingues (néerlandophone pour la première, francophone pour la seconde)[2]. Comptant dix-neuf communes, l'agglomération de Bruxelles est officiellement bilingue, du fait de son positionnement géographique : bien qu'au moins 80 % de sa population parle français, elle ne jouxte pas la Wallonie, dont elle est séparée par six communes "à facilité" situées en Flandre (cf. infra).
En 1970, une réforme a instauré trois communautés culturelles (francophone, néerlandophone et germanophone) et trois régions : la Wallonie (cinq provinces sur 16 901 km², y compris les 854 km² des cantons germanophones), la Flandre (cinq provinces sur 13 624 km²) et une région bruxelloise devenue Bruxelles-capitale en 1989 (162 km²), dont les habitants appartiennent aux Communautés culturelles francophone ou néerlandophone. Capitale du royaume de Belgique, Bruxelles l'est aussi de la Région-capitale, de la Flandre et de la Communauté francophone, mais pas de la Wallonie dont la capitale administrative est Namur.
En 1980, les Flamands ont fusionné leurs compétences régionales et communautaires en une seule entité, le Conseil flamand, lorsque ces institutions ont été dotées d’exécutifs et de compétences élargies : culture, enseignement et certains aspects de la politique sociale et de santé pour les Communautés, logement, environnement, transports, aménagement du territoire et certains aspects de l’emploi et de l’économie pour les Régions.
En 1993, une nouvelle Constitution a proclamé le caractère fédéral de l’État, avec l’élection directe des Parlements régionaux et le transfert en leur faveur de nouvelles compétences (commerce extérieur, agriculture, sciences…). Les provinces devant passer sous la tutelle directe des régions, le Brabant - qui était à cheval sur la Flandre et sur la Wallonie - a été divisé en deux : Brabant flamand au Nord (au voisinage du Brabant néerlandais) et Brabant wallon au Sud. En 2001, à la demande des partis flamands, les Régions se sont vues attribuer une certaine autonomie fiscale.

Sur les 71 % de Belges déclarant une religion, 57 % sont catholiques, près de 7 % musulmans et 5 % de diverses confessions chrétiennes.

[1] Les chiffres de locuteurs sont des estimations car les recensements linguistiques sont interdits depuis 1961.

[2] Le principe qui prévaut est celui de la territorialité (comme en Suisse) : chaque région a une seule langue officielle.

Les communes à "facilités"

Pour essayer de pacifier les relations communautaires, une loi de 1962 a créé des « facilités linguistiques » dans une vingtaine de communes, souvent situées à la frontière de deux zones et comptant de fortes minorités : minorités francophones en terre flamande (comme Mouscron) et néerlandophones ou germanophones en territoire wallon. Ce statut autorise les administrations de ces collectivités à travailler dans une seule langue et à en utiliser deux dans leurs relations avec le public.
Son application s'avère délicate dans le dernier arrondissement électoral et judiciaire du pays qui soit encore bilingue : celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), le seul du pays qui soit à cheval sur deux entités administratives, en l'occurrence la Région de Bruxelles-capitale et la province du Brabant flamand. En effet, l'arrondissement "BHV" est composé à la fois des dix-neuf communes de la région Bruxelles-capitale et de trente-cinq communes périphériques, situées en Région flamande, dont six sont "à facilités" car jouxtant la Wallonie. Les grands partis néerlandophones exigent que les francophones de ces communes se "flamandisent" et ne puissent plus voter que pour des candidats représentant les intérêts flamands. Inversement, les francophones réclament que les six communes « à facilités » du Brabant flamand soient intégrées à la Région de Bruxelles-capitale, ce qui permettrait une jonction territoriale entre celle-ci et la Wallonie.
Au tournant des années 1970-1980, la question des "facilités" a connu un abcès de fièvre dans la commune des Fourons : peuplé de quelques milliers d'habitants majoritairement néerlandophones (s'exprimant aussi en dialecte limbourgeois), ce territoire de 50 km² a été transféré en 1963 de la province wallonne de Liège à la province flamande du Limbourg, sans pour autant en être contigu. La population francophone s'est exprimée, parfois violemment, pour exiger son retour dans le giron liégeois. Finalement, les Fourons sont demeurés à l'état d'exclave limbourgeoise dans la province de Liège.

Crédit photo : Bruges / Annie Chancel

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