Curiosités

Particularismes étatiques

Enclaves, territoires autonomes et séparatistes, zones stratégiques… Tour d’horizon de situations particulières.

Åland : archipel finlandais de 1 500 km² (30 000 habitants, très majoritairement suédois) bénéficiant du statut de province autonome, avec son propre drapeau, le suédois comme seule langue officielle et le droit de voter ses propres règles économiques et fiscales, dans les limites permises par l’Union européenne.

Abkhazie : république séparatiste pro-russe de Géorgie (8 600 km²), située sur les bords de la mer Noire. Capitale : Soukhoumi. Représentant un peu plus de la moitié de la population régionale, les Abkhazes (peuple caucasien) sont quatre à cinq fois plus nombreux en Turquie.

Adjarie : république autonome de Géorgie (2 900 km²), située sur les bords de la mer Noire. Capitale : Batoumi. Son autonomie résulte du traité de Kars, conclu en 1921 entre la Turquie et les républiques soviétiques de Transcaucasie, qui acceptait son intégration à la Géorgie, à la condition que sa population, majoritairement musulmane, jouisse « d’une vaste autonomie administrative locale garantissant à chaque communauté ses droits culturels et religieux ». Elle a été quasi-indépendante entre 1991 et 2004.

Ambazonie : nom donné par les séparatistes anglophones du sud-ouest du Cameroun (francophone), en référence au nom local, Ambozes, donné à la baie d’Ambas, située au sud du massif du Mont Cameroun.

Andorre : principauté pyrénéenne de langue catalane dirigée, depuis 1278, par deux co-princes (le chef de l’État français et l’évêque espagnol d’Urgel). Depuis la Constitution de 1993, ils règnent toujours mais ne gouvernent plus.

Angkor : complexe archéologique khmer comprenant deux cents temples hindouistes et bouddhistes sur 400 km². Une partie est revendiquée par la Thaïlande.

Anglo-Normandes : comme l’île de Man (en mer d’Irlande), les bailliages de Jersey et Guernesey situés au large de la Normandie française sont des possessions de la Couronne britannique et ne sont pas formellement membres du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du nord.

Anguilla : bien que rattachée à la colonie de Saint-Kitts-et-Nevis, distante de cent kilomètres, la petite île caribéenne (96 km²) a préféré rester territoire britannique, quand les deux autres îles sont devenues indépendantes.

Annobon : la petite île (17 km²) de Guinée équatoriale est distante de 650 km du reste du territoire équato-guinéen (île Bioko et Rio Muni). Elle en est séparée par l’archipel indépendant de Sao Tomé et Principe.

Antigua-et-Barbuda : les deux îles de l’archipel caribéen (capitale Saint John’s) sont de taille à peu près similaire (respectivement 280 et 161 km²), mais leurs populations sont disproportionnées ; les 3 % qui vivent à Barbuda s’estiment discriminés.

Antilles néerlandaises : associées dans une même fédération jusqu’en 2010, les îles d’Aruba, de Curaçao et de Saint-Martin (partagée avec la France) forment aujourd’hui trois pays autonomes constitutifs du royaume des Pays-Bas ; elles comptent un peu moins de 300 000 habitants sur moins de 700 km². Le papiamento (créole de néerlandais et d’espagnol) a le statut de langue officielle à Aruba et Curaçao, au côté du néerlandais, au même titre que le frison dans la région de Frise, au nord des Pays-Bas.

Arménie : avec moins de 30 000 km², l’Arménie contemporaine (héritière de la république soviétique arménienne) a une superficie très nettement inférieure à celle de la Grande Arménie historique qui, au 1er siècle AEC, s’étendait d’une partie de l’Azerbaïdjan jusqu’à la Cilicie (sud de l’Anatolie). Elle est même plus petite que les 70 000 km² prévus par le traité de Sèvres, signé en 1920 mais jamais appliqué. L’Arménie soviétique s’est vue amputée de nombreux territoires attribués à la Turquie, à la Géorgie, ainsi qu’à la république soviétique d’Azerbaïdjan (Haut-Karabakh et Nakhitchevan). Cf. Caucase.

Azawad : région de plus de 800 000 km² (« territoire de transhumance » en tamasheq) revendiquée par les Touareg. Sans existence historique préalable, elle désigne une zone recouvrant la majeure partie du Nord du Mali (régions de Tombouctou, Gao et Kidal), voire quelques franges orientales de la Mauritanie et une partie du Sud de l’Algérie.

Baïkonour : la Russie loue, jusqu’en 2050, les 6 700 km² du cosmodrome au centre du Kazakhstan ; elle co-administre aussi la ville homonyme voisine.

Baloutchistan : territoire du peuple Baloutche partagé entre trois pays ; il couvre 347 000 km² au sud-ouest du Pakistan (soit près de 40 % de la superficie du pays), 182 000 km² au sud-est de l’Iran et une petite partie du sud-ouest de l’Afghanistan. Indépendant en août 1947, l’ex-Baloutchistan britannique a été annexé de force par le Pakistan en mars 1948. Les parties pakistanaise et iranienne sont en proie à des séparatismes, parfois à connotation religieuse.

Bangsamoro : la « patrie des Moros » (nom générique des musulmans des Philippines) forme une région autonome de 12 695 km² comprenant une petite partie ouest de la grande île méridionale de Mindanao, ainsi que les archipels de Basilan, Sulu et Tawi-Tawi (situés entre Mindanao et Bornéo). Cotabato est la capitale d’une région formée à l’issue d’une guerre civile ayant fait 120 000 morts Cf. Philippines. Très minoritaires dans un pays à 95 % chrétien, les musulmans sont concentrés à 80 % sur la façade occidentale de Mindanao et dans les archipels voisins.

Bantoustans : régions, souvent morcelées, créées en Afrique du Sud pour certaines populations noires, durant la période d’apartheid. Officiellement dissous en 1994, trois ans après la fin du régime de ségrégation raciale, certains ont joui d’une autonomie relative, voire d’une indépendance théorique : le Bophuthatswana (pour les Tswanas), le Ciskei et le Transkei (pour les Xhosa), le Venda (pour le peuple homonyme). Le même régime s’est appliqué dans le territoire dépendant du Sud-ouest africain (devenu la Namibie) : le Caprivi/Lozi, le Hereroland, le Kavangoland et l’Ovamboland.

Belize : la plus grande ville de l’ancien Honduras britannique n’est pas sa capitale. Cette fonction est assurée par la cité quatre fois plus petite de Belmopan (acronyme du fleuve Belize et de son affluent le Mopan), qui a été construite après les ravages causés à Belize city par un ouragan, en 1961. En 1983, le Guatemala a tenté d’envahir la moitié sud du pays ; fin 2008, les deux pays ont convenu de porter leur différend devant la Cour internationale de justice, où il est toujours pendant.

Bengale : le Bangladesh couvre les deux tiers de l’ancien Bengale de l’Empire des Indes britanniques et l’État indien du Bengale occidental le dernier tiers.

Bénin : la capitale constitutionnelle de l’ex-Dahomey est Porto-Novo, mais la capitale administrative et économique est Cotonou.

Bolivie : la capitale constitutionnelle est Sucre, mais le gouvernement et le Parlement siègent à La Paz. Le pays réclame toujours les 400 km de côtes (régions d’Antacama et Antofagasta) qu’il a cédées au Chili dans un traité de 1904 faisant suite à la guerre du Pacifique (1879-1883). De 1932 à 1935, il a également mené la guerre du Chaco contre le Paraguay pour essayer d’obtenir, en vain, un accès au fleuve Paraguay débouchant sur l’Atlantique.

Bosnie-Herzégovine. Le pays est constitué de trois entités, plus ou moins autonomes : la Fédération croato-musulmane (FCM) sur 51 % du territoire, la République Sprska (un tiers des habitants, Serbes) sur environ 49 % et le district de Brcko (majoritairement Serbe) sur 493 km² au nord-est.

Boudjak (ex-Bessarabie) : l’extrême sud-ouest de l’Ukraine est séparé du reste du territoire ukrainien par la vaste embouchure du Dniestr. Frontalière de la Roumanie, elle est quasiment enclavée en Moldavie, dont elle a d’ailleurs parfois constitué la façade sur la mer Noire. Seules deux voies la relient à l’oblast d’Odessa : une route traversant la ville moldave de Palanca et un pont enjambant la passe entre la lagune (liman) du Dniestr et la mer Noire.

Bougainville (île) : territoire autonome de la Papouasie Nouvelle-Guinée (sous le nom de Mekamui), situé dans l’archipel voisin des îles Salomon.

Brunei-Darussalam : le sultanat du nord de Bornéo est composé de deux parties distinctes, séparées par un district de l’État malaisien de Sarawak.

Cabinda : coincée entre les deux Congo, cette enclave angolaise d’un peu moins de 7 300 km² est séparée du reste de l’Angola par un corridor d’une soixantaine de kilomètres, le Territoire de Moanda, qui constitue l’unique accès du Congo-Kinshasa sur l’Atlantique. Protectorat du Portugal, d’où son surnom de « Congo portugais », le Cabinda a été rattaché par Lisbonne à sa colonie d’Angola en 1956, ce qui a déclenché une guérilla séparatiste toujours active.

Cachemire : l’ancien État princier du Jammu-et-Cachemire se répartit entre l’Inde (92 000 km², dont les plateaux du Ladakh), 78 000 km² au Pakistan (Azad Cachemire et territoires du nord) et 43 000 km² en Chine (principalement l’Aksai Chin). Pékin revendique l’intégralité du Ladakh, de peuplement tibéto-birman.

Campione : située au bord du lac de Lugano, la ville de Campione d’Italia (2,6 km²) est enclavée dans le canton suisse du Tessin. Pour des raisons pratiques, elle est administrée comme une partie de la Confédération helvétique.

Canaries : communauté autonome espagnole, l’archipel possède deux capitales, une dans chacune des deux plus grandes îles (Santa-Cruz à Tenerife et Las Palmas à Grande Canarie). L’ensemble fait partie, avec Madère, les Açores et le Cap Vert d’un groupe insulaire que les géographes appellent Macaronésie.

Caprivi (bande de) : renommée Zambezi en 2013, la région est située à l’extrême-nord de la Namibie. Longue de 480 kilomètres sur seulement quelques kilomètres de large, elle est coincée entre le Botswana au Sud, l’Angola et la Zambie au Nord et le Zimbabwe à l’Est. Les tensions apparues entre les autochtones Lozis et les Ovambos, groupe ethnique majoritaire dans le nord de la Namibie, ont conduit à des conflits et à la formation en 1994 du Front de libération de Caprivi, qui lutte pour l’autonomie des Lozis.

Casamance : représentant plus de 15 % du territoire sénégalais, la région n’est reliée au reste du Sénégal que par sa partie orientale. Au centre et à l’ouest, sur la façade atlantique, elle en est séparée par la Gambie, conséquence du découpage territorial opéré par les colonisateurs français et britanniques en 1889. Avec la Guinée-Bissau, ces terres correspondent à l’ancien royaume mandingue du Gabou ou Kaabu (1537-1867). Devenus indépendants, le Sénégal et la Gambie se sont associés en 1982 dans une Confédération de Sénégambie qui a été dissoute sept ans plus tard. Depuis le début des années 1980, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), divisé en plusieurs tendances, réclame par les armes l’indépendance de la région et dénonce la domination que les musulmans Wolofs de Dakar exercent sur une population majoritairement Diola (ou Ajamat), souvent animiste ou chrétienne.

Caspienne : les richesses de l’immense mer intérieure (360 000 km²) sont revendiquées par ses cinq riverains. L’accord signé en août 2018 lui accorde un statut spécial (ni lac, ni mer) et donne un cadre juridique au traitement des contentieux (qui demeurent pendants, puisqu’aucun mécanisme de partage des richesses n’a été instauré par l’accord, en dehors des accords déjà signés par certains pays).

Cetinje : ancien siège de la monarchie du Monténégro, elle accueille la résidence principale du Président de la République.

Ceuta & Melilla : résultant de l’occupation espagnole du nord du Maroc, à partir du XVIe siècle, elles forment des communes autonomes espagnoles revendiquées par le royaume marocain (150 000 habitants sur 19 et 12,3 km²). La première donne sur le détroit de Gibraltar et la seconde est située près de 400 km plus à l’est. S’y ajoute un chapelet d’îlots, le long des côtes marocaines : l’îlot Persil (ou Perejil pour les Espagnols, Leila pour les Marocains) au large de Ceuta, le Peñón de Vélez de la Gomera (ou rocher de Badis), les îles Alhucemas, l’île d’Alboran, ainsi que les îles Chafarinas (ou Zaffarines) à l’est de Melilla. En 2002, gendarmes marocains et forces spéciales espagnoles se sont brièvement affrontées sur Persil, inoccupé depuis 1962. Carte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_l%27Espagne_et_le_Maroc#/media/Fichier:Mapa_del_sur_de_Espa%C3%B1a_neutral.png

Chagos : archipel britannique de l’océan Indien vidé de ses autochtones par Londres et revendiqué par Maurice, avec le soutien de l’ONU.

Chandigarh : capitale conjointe des États indiens du Pendjab sikh et de l’Haryana.

Chili : ses frontières sont contestées par la Bolivie (cf. supra), mais aussi par le Pérou, dans la région de Tarapaca. Sur 67 000 km² disputés, un jugement de la CIJ, datant de 2004, en a accordé 50 000 au Pérou.

Chypriotes (enclaves) : Chypre – divisée entre Grecs et Turcs (RTCN) – compte 156 km de frontière terrestre avec le Royaume-Uni, qui possède deux enclaves militaires (254 km²) dans l’île : Akrotiri au sud et Dhekelia au sud-est. Cette dernière possède elle-même une exclave en RTCN, Ayios Nikolaos, à laquelle elle est reliée par un corridor ; inversement, elle compte sur son territoire quatre enclaves sous souveraineté chypriote. Au nord-ouest, l’enclave de Kókkina est située en territoire grec mais dépend de la RTCN, à laquelle elle est reliée par une zone-tampon de l’ONU.

Comores : bien qu’elle soit un État unitaire, l’Union des Comores accorde une assez large autonomie au trois îles qui la composent (Grande Comore ou Ngazidja où se trouve la capitale fédérale Moroni, Mohéli ou Mwali, Anjouan ou Ndzuwani) ; les deux dernières avaient fait proclamé leur indépendance en 1997 pour dénoncer la domination de la première. La constitution comme le drapeau du pays revendiquent comme comorienne l’île de Mayotte (ou Maoré), restée française en 1974.

Cook (îles) : État librement associé à la Nouvelle-Zélande, bénéficiant d’une très large autonomie (y compris diplomatique). Il est reconnu par l’ONU comme État non-membre, ainsi que par plusieurs pays (dont les États-Unis). D’une superficie de 240 km², il est composé de quinze îles appartenant à deux archipels distants d’environ 1200 km l’un de l’autre. La partie méridionale, où se trouve la plus grande île (Rarotonga), est située à plus de 1 100 km à l’ouest de Papeete (en Polynésie française).

Corée : aucune paix n’a été signée entre les Corée du nord et du sud après la guerre les ayant opposées de 1950 à 1953. Les deux pays restent séparés par une zone démilitarisée (DMZ) de quatre kilomètres de large (deux de chaque côté) sur trois cent quarante-six kilomètres de long.

Corridor de Siliguri (ou « cou du poulet« ) : couloir stratégique reliant les sept petits États (« seven sisters ») du nord-est de l’Inde au reste du pays, en se faufilant entre le Bangladesh, le Bhoutan et le Népal ; il ne mesure que vingt kilomètres dans sa partie la plus étroite.

Corridor de Suwalki : bande de terre à la frontière polono-lituanienne. Peu peuplé, il revêt un caractère stratégique important puisque, dans sa partie la plus étroite, il ne sépare la Biélorussie pro-russe de l’enclave russe de Kaliningrad que d’environ 65 km à vol d’oiseau. Sa fermeture isolerait les pays Baltes du reste de l’Union européenne.

Costa-Rica : le pays comprend l’île Cocos (24 km²), située à près de 500 km de ses côtes, dans le Pacifique.

Côte d’Ivoire : Yamoussoukro est la capitale constitutionnelle, mais le gouvernement et le Parlement siègent à Abidjan. C’est l’un des rares pays africains à avoir conservé son nom colonial (à la différence de la « Côte de l’or » devenue Ghana et de la « Côte des esclaves » qui a donné naissance au Bénin et au Togo).

Dahlak : archipel érythréen de la mer Rouge revendiqué par le Yémen.

Densités de population : la plus élevée des pays indépendants est celle de Monaco (plus de 24 000 habitants au km²), loin devant Singapour (près de 9 000). Les plus faibles se situent en Mongolie (2,2), en Namibie (3,2) et en Australie (3,4). La densité moyenne mondiale est de 67 habitants au km².

Dodoma : capitale officielle de la Tanzanie, mais le gouvernement siège dans la plus grande ville du pays, Dar-es-Salam, sur l’océan Indien.

Doklam (Donglang en chinois) : plateau himalayen de 269 km², situé dans l’ouest du Bhoutan, qui est revendiqué par la Chine.

El-Fashaga : zone fertile de 250 km² à cheval sur le Soudan et la région Amhara éthiopienne. Attribuée en 1902 aux Soudanais, elle leur est contestée par l’Éthiopie.

Enclaves africaines : les îles Chizumulu et Likoma, appartenant au Malawi, sont situées à l’intérieur des eaux territoriales du Mozambique dans le lac Nyasa.

Enclaves allemandes : l’Allemagne compte une enclave (Büsingen) dans le canton de Schaffhouse, au nord de la Suisse, et un groupe de cinq enclaves en Belgique ; elles sont séparées de la Rhénanie-Westphalie par le tracé d’une voie ferroviaire belge.

Enclaves belges aux Pays-Bas : vestiges de l’histoire, la Belgique possède vingt-deux minuscules enclaves au sud des Pays-Bas ; elles forment la commune de Baerle-Duc, située au milieu de la ville néerlandaise de Baerle-Nassau, certaines maisons étant même coupées en deux par la frontière. Baarle-Nassau compte elle-même trois enclaves en territoire belge et une petite à l’intérieur d’une des enclaves belges.

Enclaves indo-bangladaises : connues sous le surnom bengali de « miettes de terre », elles étaient près de deux cents, disséminées de part et d’autre de la frontière entre le nord du Bangladesh et le district indien de Cooch Behar. Résultant de dettes de jeux entre princes locaux, elles offraient un panorama extravagant d’enclaves parfois insérées les unes dans les autres. La situation a été résolue par un traité d’échange entre les deux pays, signé en 2015. Seule subsiste l’enclave bangladaise de Dahagram-Angarpota, reliée au reste du Bangladesh par un corridor contrôlé par les gardes-frontières indiens.

Enclaves sud-américaines : l’île argentine de Martin Garcia est enclavée dans les eaux territoriales de l’Uruguay, à l’embouchure du Rio de la Plata. L’Argentine possède également une cinquantaine d’îles dans les eaux totalement paraguayennes du fleuve Paraná.

Essequibo : vaste région de Guyana (ex-Guyane britannique) revendiquée par le Venezuela. Cf. article dédié.

États libres associés : pays possédant des attributs de souveraineté, tout en conservant des liens avec leur ancienne puissance tutélaire (cf. les îles Cook & Niue vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande, Porto-Rico et les Mariannes du Nord vis-à-vis des États-Unis).

Ferghana : la vallée d’Asie centrale est un entrelacs de territoires et d’enclaves disputés par l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. La complexité de son découpage territorial et ethnique résulte de la volonté de Staline d’éviter la formation d’un Turkestan rebelle aux marges de l’URSS.

Féroé (îles) : cet archipel de dix-huit îles volcaniques (1 400 km²), situé entre l’Écosse et l’Islande, forme une province autonome du royaume du Danemark. Son gouvernement dispose de larges prérogatives, à l’exception notable de la Défense. Peuplée d’un peu plus de 50 000 habitants, le territoire tient son nom du vieux norrois fær, signifiant « mouton ». Sa capitale est Tórshavn.

Frontières : la Chine populaire possède les plus longues frontières terrestres de la planète (plus de 22 700 km) ; elles sont partagées avec 14 pays, record mondial détenu avec la Russie. La plus longue frontière terrestre entre deux pays est celle qui sépare les États-Unis et le Canada (8 893 km en deux tronçons, dont 2 477 km en Alaska) ; la plus longue d’un seul tenant sépare la Russie du Kazakhstan (6 846 km). La frontière la plus courte est située en Afrique, à Kazungula, quadruple point de rencontre au milieu du fleuve Zambèze séparant la Zambie, la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe ; la séparation entre le Botswana et la Zambie dépasse à peine 150 mètres. Celle entre l’Arabie saoudite et Bahreïn est deux fois plus « longue » : elle est située sur la petite artificielle de Passport island que se partagent les deux pays.

Frontières africaines : sur les 800 groupes ethnolinguistiques identifiés en 1959, 28 % ont vu leur territoire divisé par les frontières des États devenus indépendants. Seules 35 % des 45 000 km de frontières sont clairement démarquées. Sur la centaine de frontières maritimes, seules un tiers ont fait l’objet de délimitations formelles, la plupart des autres relevant de démarcations héritées de l’époque coloniale. La plupart des litiges, sur fond d’exploitation pétrolière et gazière, concernent le Golfe de Guinée (entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, entre le Nigeria et le Cameroun pour la péninsule de Bakassi), mais aussi les côtes longeant l’océan Indien (entre la Somalie et le Kenya notamment). Les cours d’eau ne sont pas épargnés (ainsi la Namibie et le Botswana se disputent une petite île sur la rivière Chobé qui les sépare), pas plus que les lacs : le Malawi considère que tout le lac du même nom lui appartient, quand la Tanzanie estime que la frontière passe au milieu des eaux ; il en va de même entre l’Ouganda et la RD du Congo au sujet du lac Albert.

Frontières françaises : la plus longue frontière terrestre se situe en Amérique du Sud (730 km entre le département français de Guyane et le Brésil). Les plus courtes sont partagées avec Monaco (5,4 km) et avec les Pays-Bas (10 km dans l’île antillaise de Saint-Martin).

Gagaouzie : unité territoriale autonome de Moldavie (1 830 km²), répartie sur quatre territoires non contigus. Elle rassemble près de 90 % des Gagaouzes, turcophones de confession orthodoxe.

Gibraltar : britannique depuis 1713, le « rocher » (30 000 habitants sur 7 km²) est revendiqué par l’Espagne et figure sur la liste des territoires à décoloniser.

Golan : 1 200 km² de ce plateau situé au sud de la Syrie ont été occupés par Israël en 1967 et formellement annexés à l’État hébreu en 1981.

Groenland (Kalaallit Nunaat en inuit groenlandais) : considérée comme la plus grande île du monde avec plus de 2,1 millions de km² (l’Australie étant assimilée à un continent), elle bénéficie d’une large autonomie au sein du royaume danois, à l’exception notamment des questions de défense et de monnaie. Le territoire a été baptisé Grœnland, littéralement « terre verte », par son colonisateur viking Erik le rouge au Xe siècle, dans l’espoir que ce nom attirerait d’autres colons. En réalité, les trois-quarts du sol sont recouverts de glace, de sorte que les 66 000 habitants vivent essentiellement le long des côtes, en particulier dans le sud-ouest, soit la plus faible densité de population au monde (0,1 habitant au km²). La capitale est Nuuk (ex-Godthåb).

Guantanamo : les États-Unis sont détenteurs d’un bail incessible sur un territoire de 121 km² situé au sud-est de Cuba. Ils l’ont transformé en prison de haute sécurité.

Guinée équatoriale : seul pays à la fois continental et insulaire dont la capitale soit située sur une île (Malabo sur Bioko, ex-Fernando Poo). La capitale économique, Bata, se trouve sur le continent (l’ex-Rio Muni), où un nouveau siège administratif est en construction.

Haïti : première république noire du monde, fondée en 1804, dans la partie orientale de l’île d’Hispaniola (ou Saint-Domingue)

Halaïb (triangle d’) : zone égyptienne de 20 580 km² contestée par le Soudan (cf. Encadré dans Égypte).

Hanish : îles yéménites de la mer Rouge revendiquées par l’Érythrée.

Hans (île) : situé entre le nord du Groenland danois et l’île d’Ellesmere (dans le Nunavut canadien), ce rocher inhabité de 1,3 km² a été séparé, en 2022, entre les deux pays qui se le disputaient.

Haut-Badakhchan (ou Gorno-Badakhshan) : région autonome du Tadjikistan, dans la chaîne du Pamir, représentant 45 % de son territoire mais seulement 3 % de la population. Ses habitants sont majoritairement chiites ismaéliens.

Haut-Karabakh : l’enclave majoritairement peuplée d’Arméniens a été reconquise en 2023 par l’Azerbaïdjan, qui a redonné à sa capitale un nom azéri (Khankendi, à la place de Stepanakert). En revanche, l’Arménie contrôle toujours quelques exclaves azerbaïdjanaises situées sur son territoire (deux au nord-est, ainsi que le village de Karki au nord du Nakhitchevan), tandis que Bakou gère l’exclave arménienne d’Artsvashen, très proche du nord-est de l’Arménie mais située sur le sol azerbaïdjanais.

Hyderabad : capitale commune aux États indiens du Telangana et de l’Andhra Pradesh.

Ile des faisans : situés à proximité de l’embouchure du fleuve Bidassoa, au Pays basque, ses 6 820 m² (inhabités) sont administrés alternativement par la France et l’Espagne, avec un changement de « vice-roi » tous les six mois.

Inuits : les trois-quarts des 62 000 Inuits habitant au Canada (contre 50 000 au Groenland et 26 000 en Alaska) vivent dans le Nunangat, territoire lui-même décomposé en quatre régions : le Nunavut (entité autonome au nord du détroit d’Hudson), le Nunavik dans le nord du Québec, l’Inuvialuit dans la région arctique occidentale des Territoires du Nord-Ouest et le Nunatsiavut dans le nord-est du Labrador. L’inuktikut et l’inuinnaqtun sont langues co-officielles régionales. Le terme « inuit » a remplacé celui « d’eskimo » jugé péjoratif.

Islande : sous tutelle norvégienne puis danoise (de 1262 à 1944), l’île possède le plus vieux Parlement du monde (l’Althing, fondé en 930).

Jérusalem : la « Yeroushalaïm » des juifs est dénommée « Al Qods » (la Sainte) par les musulmans, qui la considèrent comme leur troisième ville sainte, avec La Mecque et Médine.

Judée-Samarie : nom donné par Israël à la Cisjordanie (ouest du Jourdain).

Kalinago : territoire de 15 km² créé au nord-est de l’île antillaise de la Dominique, pour les survivants du peuple amérindien des Carib.

Kaliningrad : exclave militaire russe de 15 000 km², située sur la mer Baltique, entre la Pologne et la Lituanie. Séparée d’une soixantaine de kilomètres de la Biélorussie pro-russe par le corridor de Suwalki et peuplée d’un million d’habitants, elle est l’héritière du Königsberg des chevaliers teutoniques.

Karakalpakstan : territoire autonome d’Ouzbékistan, constituant 40 % de son territoire mais représentant seulement 6 % de sa population, laquelle exige davantage de pouvoirs.

Kazakhstan : en compensation de sa renonciation à Tachkent, attribué à l’Ouzbékistan, le Kazakhstan soviétique a été étendu par Staline vers les régions russophones du nord… tout en n’ayant surtout aucune frontière commune avec le Bachkortostan et le Tatarstan, républiques autonomes turcophones de Russie. De ce fait, le Kazakhstan indépendant comporte un peu moins de 20 % de russophones et une petite partie de son territoire en Europe. Il concède également à la Russie l’exploitation de la base spatiale de Baïkonour.

Koalou (Kourou en béninois) : zone de 68 km² disputée entre le Burkina-Faso et le Bénin. Elle a été déclarée neutre en attendant un arbitrage international. Ses 2 000 habitants peuvent voter pour le pays de leur choix.

Khorasan : revendiqué par certains extrémistes islamistes, ce nom (signifiant « d’où vient le soleil ») renvoie à une province perse qui, dans son expansion maximale, incluait des territoires aujourd’hui situés en Afghanistan (Herat et Balkh), au Turkménistan (Merv) et jusqu’en Transoxiane (Samarcande et Boukhara).

(Sri Jayawardenapura) Kotte : située dans la banlieue sud-est de Colombo, l’ancienne capitale du royaume de Kotte lui a succédé comme capitale sri-lankaise en 1982 ; son nom signifie « la sainte ville forteresse de la transcendante victoire ».

Kouriles (îles) : le Japon revendique les deux îles les plus méridionales de cet archipel russe.

Kurdes : le plus grand peuple du monde dépourvu d’État propre. Des Kurdistan indépendants ont existé dans le passé (le plus récent étant la république de Machhad en Iran en 1946) et des entités plus ou moins autonomes existent aujourd’hui en Irak et en Syrie.

La Haye : siège de l’administration et de la justice des Pays-Bas. La capitale officielle est Amsterdam.

Liberia : pays fondé au milieu du XIXe pour les esclaves noirs affranchis d’Amérique. Ces Noirs américains ont dominé les autochtones jusqu’au coup d’État de l’un de ces derniers, en 1980.

Llívia : ancienne capitale du comté catalan de Cerdagne enclavée en territoire français.

Luxembourg : le grand-duché actuel ne comprend qu’une petite partie de l’ancien duché historique ; l’est a été donné à la Rhénanie (Allemagne) et l’ouest forme la province belge du Luxembourg. Il en va de même du Limbourg, partagé entre l’Allemagne (avec Aix-la-Chapelle), les Pays-Bas (avec Maastricht) et la Belgique. C’est aussi pour des raisons historiques que les Pays-Bas comptent une province du Brabant et la Belgique deux (l’une néerlandophone, l’autre francophone).

Malaisie (Fédération de) : 60 % du territoire n’est pas situé dans la péninsule malaise, mais sur l’île de Bornéo (États de Sabah, Sarawak et île de Labuan) qui ne représente en revanche que 15 % de la population. Le souverain fédéral est fourni, à tour de rôle, par les neuf sultanats et royaumes composant la Fédération (en plus de quatre États non monarchiques, dirigés par des gouverneurs).

Malouines (ou Falklands en anglais) : fréquentées par les Espagnols, les Portugais et les Britanniques, ces quelque 750 îles de l’Atlantique sud (plus de 12 000 km²) ont reçu leur nom international (Malvinas en espagnol) de leurs premiers colons permanents au XVIIIe, des Bretons de Saint-Malo. Territoire britannique situé à plus de 460 km des côtes sud-américaines, il est revendiqué par l’Argentine pour des raisons historiques et économiques (son vaste espace maritime). Les deux pays se sont affrontés en 1982 (900 soldats tués en 2 mois). La capitale est Port Stanley.

Mariannes du Nord (îles) : situées dans la mer des Philippines, ses quinze îles (463 km²) forment un État librement associé aux États-Unis. Elles envoient un élu (sans droit de vote) à la Chambre des représentants américaine, mais disposent de leurs propres institutions (gouverneur et Législature). La capitale est Capitol Hill, dans l’île de Saipan.

Mer de Barents : 155 000 km² de cette zone arctique n’ont pas de souveraineté attribuée. Il s’agit de la zone comprise entre l’île russe de Nouvelle-Zemble et l’archipel norvégien du Svalbard.

Mitrovica : située au nord du Kosovo, la ville est le principal point de tension entre Serbes et Kosovars ; la partie située au nord de la rivière Ibar, Kosovska Mitrovica, est peuplée de Serbes et la partie au sud, Mitrovicë, habitée par des albanophones.

Moldavie : l’actuelle république moldave ne couvre que 36 % de la principauté historique de Moldavie, la plus grande partie (46 %) se trouvant en Roumanie : elle y forme la région de Moldavie occidentale, territoire qui intègre le sud de la Bucovine et compte davantage d’habitants que la Moldavie indépendante ; la fusion de cette région avec l’ex-principauté de Valachie a donné naissance à la Roumanie moderne. Les 18 % restants de la Moldavie historique sont situés en Ukraine : il s’agit de la région de Tchernivtsi (capitale de l’ancien duché austro-hongrois de Bucovine) au nord, ainsi que de la Bessarabie méridionale (ou Boudjak) située au sud de la Moldavie, à la frontière roumaine.

Monaco : la principauté est la propriété des Grimaldi, une famille patricienne de la république de Gênes, depuis 1297 (à l’exception d’une brève occupation française entre 1793 et 1814).

Nakhitchevan : république en théorie autonome d’Azerbaïdjan (5 500 km²), dont la capitale porte le même nom. Faisant partie de la province historique arménienne du Vaspourakan, mais devenue peuplée d’Azéris, elle forme une exclave distante d’une trentaine de kilomètres du reste de l’Azerbaïdjan : elle en est séparée par le corridor de Meghri, territoire du sud de l’Arménie qui longe la frontière iranienne.

Nauru : la plus petite république et le plus petit État insulaire de la planète (21 km²). C’est un des rares pays mono-insulaires du monde (avec la Dominique, Sainte-Lucie et Niue).

Neum : accordé à la Bosnie-Herzégovine pour qu’elle ait un accès à la mer (Adriatique), ce corridor sépare d’une vingtaine de kilomètres les régions dalmates de Dubrovnik et de Pelješac du reste de la Croatie. Pour relier ces deux parties autrement que par la mer, Zagreb a fait construire (par les Chinois) un pont à haubans entre la péninsule de Pelješac et le territoire croate au nord de Neum.

Nevis : la petite île (93 km²) bénéficie d’une large autonomie au sein de la fédération qu’elle forme avec l’île de Saint-Christophe (Saint-Kitts et Nevis, 261 km²) ; elle possède sa propre assemblée législative, un Premier ministre et un vice-gouverneur général. En 1998, le référendum organisé sur sa sécession a échoué à quelque pour-cents de la majorité (des deux tiers) requise.

Niue : État librement associé à la Nouvelle-Zélande, bénéficiant d’une très large autonomie (y compris diplomatique). Formant une des plus grandes îles coralliennes du monde (260 km²), elle est reconnue par l’ONU comme État non-membre, ainsi que par plusieurs pays (dont les États-Unis). Surnommée « la solitaire » en niuéen, elle est située à plus de 2 000 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande et près de 400 km à l’est des Tonga.

Nouvelle-Calédonie : collectivité française d’Océanie, dotée d’une autonomie relative. D’une superficie totale de 18 576 km², dont 88 % pour la seule île de Grande-Terre, elle comprend trois provinces : du Sud (la plus peuplée, avec le chef-lieu Nouméa, 7 303 km²), du Nord (la plus étendue, 9 583 km²) et des îles Loyauté au Nord-Est (1 980 km²). Les autochtones mélanésiens Kanak réclament, parfois par la violence, la formation d’une Kanaky indépendante (cf. Océanie), bien qu’ils soient devenus minoritaires (39 %) dans l’archipel. Le reste du peuplement se répartit entre Européens (27 %), Wallisiens et Futuniens (8 %), Métis (8,5 %) et autres communautés.

Nunavut : entité autonome d’une partie des Inuits canadiens.

Oecussi-Ambeno : partie de Timor-Leste (815 km²) séparée du reste du pays ; elle est située sur la côte nord de la partie de Timor restée indonésienne

Oman : situé au sud de la péninsule arabique, le sultanat est divisé en deux parties. La péninsule de Moussandam (1 800 km²), stratégiquement placée à l’entrée du détroit d’Ormuz, est séparée du reste du territoire par l’émirat de Fujaïrah (Émirats arabes unis). A l’intérieur de ce dernier se trouve l’enclave omanaise de Madha qui, elle-même, inclut l’enclave émiratie de Nahwa.

Ossétie du sud-Alania : république séparatiste caucasienne (3 900 km²) ayant fait sécession de la Géorgie pour se placer sous la tutelle de la Fédération de Russie, dont est membre la république d’Ossétie du nord-Alania (un peu moins de 8 000 km²). Les deux entités sont situées de part et d’autre de la passe stratégique de Darial (ou Dar-e Alan, « la porte des Alains »), unique voie de passage entre les deux versants du Grand Caucase. Alania fait référence au peuple scythique des Alains, dont descendent les Ossètes.

Panama (canal de) : reliant la mer des Caraïbes au Pacifique, il a été construit entre 1904 et 1914, un après la sécession du pays vis-à-vis de la Colombie, avec l’aide des États-Unis. Le canal et ses abords sont restés propriété américaine jusqu’en 1999.

Pashtouns : représentant 40 % de la population d’Afghanistan (essentiellement au sud et à l’est), ce peuple de langue personne est trois fois plus nombreux au Pakistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (avec ses zones « tribales »), dans le nord du Baloutchistan et dans la mégapole de Karachi (plus grande ville pachtoune du monde devant Kaboul et Peshawar). Ce « Pachtounistan » ethnique (et brièvement étatique en 1950) a été coupé en deux par la « ligne Durand » qui, en 1893, a séparé les Indes britanniques à l’est d’un État tampon afghan à l’ouest.

Pays enclavés : quarante-trois États sont dépourvus d’un accès direct à une mer ouverte. Deux d’entre eux (l’Ouzbékistan et le Liechtenstein) sont même doublement enclavés, puisque entourés de pays eux-mêmes enclavés. Accéder à la mer est une revendication majeure d’États tels que la Moldavie (privée de ses accès à la mer Noire en 1944) et la Bolivie, qui entretient toujours une marine (sur le lac Titicaca), bien qu’ayant perdu ses débouchés sur le Pacifique, à la suite d’une guerre perdue contre le Chili à la fin du XIXe.

Pays transcontinentaux : à l’exception des pays coloniaux ayant conservé des possessions sur d’autres continents que le leur (comme la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les États-Unis, voire le Danemark avec le Groenland), les plus connus des pays transcontinentaux sont la Russie et la Turquie ; les deux ont en commun d’avoir une majeure partie de leur territoire située en Asie (respectivement les trois quarts et 97 %) et une petite partie très peuplée en Europe. Le Kazakhstan est également à cheval sur les continents européen et asiatique, de même que la Géorgie et l’Azerbaïdjan (mais pas l’Arménie, intégralement placée au sud du Grand Caucase). Côté africain, une partie du territoire égyptien est proche-orientale (donc asiatique) : la péninsule du Sinaï. En Amérique, deux pays sont très partiellement océaniens : les États-Unis (avec l’archipel d’Hawaï) et le Chili (avec l’île de Pâques). Enfin, deux pays se partagent entre l’Asie et l’Océanie : essentiellement asiatique, l’Indonésie possède la moitié occidentale de l’île océanienne de Nouvelle-Guinée ; inversement, l’immense Australie comprend quelques îles excentrées dans l’océan Indien (Cocos et Christmas), au sud de Java et Sumatra.

Pendjab : 60 % du Pendjab historique sont situés au Pakistan et 40 % en Inde (États du Pendjab, de l’Haryana et de l’Himachal Pradesh).

Polynésie française : « pays d’outre-mer » doté d’une autonomie relative. La France y exerce les fonctions régaliennes, mais l’Assemblée locale peut voter des « lois de pays » spécifiques, dans le respect de la Constitution française. Composée de 118 îles représentant une surface immergée de 4 167 km², l’entité compte cinq archipels couvrant plus de 5 millions de km² : l’archipel de la Société (avec les îles Sous-le-Vent et les îles du Vent, dont Tahiti et le chef-lieu Papeete), les Tuamotu, les Gambier, les Marquises et les îles Australes.

Portugal : le pays a les plus anciennes frontières terrestres internationales encore en vigueur.

Preševo : très majoritairement peuplée d’albanophones, la vallée du sud de la Serbie (environ 1200 km²) réclame son rattachement au Kosovo dont elle est voisine (et auquel elle était rattachée avant le redécoupage des frontières internes de la Yougoslavie en 1945).

Pretoria : capitale officielle de la République sud-africaine, mais le Parlement siège au Cap et les institution judiciaires à Bloemfontein.

Prevlaka : située à l’extrémité méridionale du littoral croate, à l’entrée des bouches de Kotor, la petite péninsule (deux kilomètres de long et 500 mètres de large) est revendiquée par le Monténégro voisin.

Principe : la petite île (132 km²) bénéficie d’un statut d’autonomie interne au sein de l’archipel de Sao Tomé et Principe (1 000 km²), situé dans le golfe de Guinée.

Puerto-Rico (Porto-Rico en français) : d’une superficie d’un peu plus de 9 100 km², l’île et ses dépendances forment un État associé aux États-Unis, non reconnu par l’ONU. Disposant de la citoyenneté américaine et appliquant la plupart des lois états-uniennes, les Porto-Ricains envoient un élu (sans droit de vote) à la Chambre des représentants de Washington. Mais ils ne votent pas aux élections présidentielles américaines et élisent leurs propres institutions (gouverneur et Congrès). Les diverses consultations sur une éventuelle indépendance ont échoué, la population se prononçant soit pour un statu-quo, soit pour une adhésion totale aux États-Unis. La capitale est San Juan.

Putrajaya : siège du gouvernement malaisien, à une vingtaine de kilomètres au sud de Kuala-Lumpur, où se trouvent le Palais royal et le Parlement.

Quezon city : éphémère capitale des Philippines (de 1948 à 1976), le temps de reconstruire Manille, détruite à 80 % pendant la 2ème Guerre mondiale.

Régions autonomes chinoises : couvrant 45 % du territoire chinois, mais ne disposant d’aucun pouvoir politique réel, elles ont été instituées pour les minorités les plus nombreuses : la Mongolie intérieure pour les Mongols, le Xinjiang pour les Ouïghours, le Ningxia pour les Hui (musulmans), le Guangxi pour les Zhuang et le Tibet pour les Tibétains (après son invasion dans les années 1950).

République arabe unie : union formée par la Syrie avec l’Égypte nassérienne (et, très brièvement, le nord-Yémen zaydite) de 1958 à 1961.

Républiques autonomes russes : au nombre de vingt-deux (avec la Crimée prise à l’Ukraine), elles sont bâties sur des bases ethniques. Leur autonomie est théorique et les peuples concernés y sont rarement majoritaires, sauf en Tchouvachie, Ossétie du nord, Kabardie-Balkarie, Tchétchénie et Touva.

Rîpa de la Mindresti : la Moldavie revendique ce hameau, qui a été cédé à l’Ukraine de facto, sans aucun protocole bilatéral. Sa possession lui offrirait un port sur le Danube et un accès vers la mer Noire, la Moldavie moderne étant dépourvue de toute façade maritime.

Rodrigues : située au cœur de l’océan Indien l’océan Indien, la « Cendrillon des Mascareignes » (109 km²) bénéficie d’un statut d’autonomie interne au sein de la république de Maurice, dont elle est éloignée de près de 600 km. En 1968, les Rodriguais, davantage francophones qu’anglophones, avaient massivement rejeté l’indépendance proposée par la Grande-Bretagne aux Mauriciens.

Rojava : nom donné au Kurdistan syrien.

RTCN : république turque de Chypre du nord, occupant 36 % de l’île de Chypre et la partie septentrionale de la capitale, Nicosie. Elle n’est reconnue officiellement que par la Turquie.

Sahara occidental : depuis le retrait du colonisateur espagnol en 1975, ses 266 000 km² sont partagés, bien que le pays figure dans la liste de l’ONU des territoires à décoloniser. 80 % du territoire sont administrés par le Maroc (sous le nom de Provinces du sud) et 20 % par la RASD (République arabe sahraouie démocratique) près de Tindouf (Algérie). La population Sahraouie (Maures) est estimée à 250 000 personnes au Maroc et 150 000 en RASD.

Saint-Marin : la plus vieille république du monde encore en activité présente une gouvernance unique pour un État souverain ; les fonctions de chefs de l’État et du gouvernement sont exercées conjointement par deux capitaines-régents, élus pour six mois au sein de l’Assemblée législative.

Sandjak d’Alexandrette : séparée de la Syrie sous mandat français, l’éphémère République du Hatay (ex-sandjak ottoman), a été rattachée à la Turquie en 1939

Sankovo-Medvejie : enclave russe de 4,5 km² à l’extrême sud-est de la Biélorussie, du nom des deux villages ayant choisi de rester en Russie, lors d’un aménagement de frontière en 1926.

Senkaku (Diaoyutai en chinois) : administrés de facto par le Japon, ces huit îlots plus ou moins immergés de 7 km², au sud-ouest d’Okinawa, sont revendiqués par les deux Chine, populaire et nationaliste, qui sont plus proches de leurs côtes.

Sikkim : petit royaume himalayen annexé par l’Union indienne en 1975, annexion contestée par la Chine, qui domine le Tibet voisin.

Somalie : depuis 2016, le pays est officiellement un État fédéral composé de six États fédérés, dont certains sont de facto indépendants (comme le Somaliland) ou très largement autonomes (le Puntland, le Galmudug, le Jubaland). Mogadiscio (région du Benadir) a le statut de capitale fédérale.

Sud-Yémen : la République démocratique populaire du Yémen (330 000 km²) a été formée en 1967 par l’union des sultanats de la Fédération d’Arabie du Sud (Aden) et du protectorat britannique d’Arabie du Sud (Hadramaout). D’obédience soviétique, elle a été annexée par le nord-Yémen en 1990, mais demeure en proie à des tentations séparatistes.

Svalbard : archipel norvégien à souveraineté spéciale situé dans l’Arctique, entre la Norvège et le pôle Nord. En vertu d’un traité signé en 1920, et entré en vigueur en 1925, la Norvège est souveraine sur ce territoire de 62 000 km² (dont les trois mille habitants vivent principalement dans l’île du Spitzberg et l’île aux Ours), mais les citoyens de la quarantaine de pays ayant paraphé le texte ont le droit d’exploiter ses ressources naturelles « sur un pied d’égalité absolu », ce que font des Russes avec le charbon. Le recul de la banquise arctique attise les convoitises maritimes de certains pays sur l’archipel, notamment celles de la Chine.

Taïwanaises (îles) : les îles de Quemoy (ou Kinmen), de Matsu et de Wuqiu sont situées à plus de 150 km de Taïwan, mais à moins de vingt kilomètres des côtes de la Chine continentale.

Taraclia : district (raïon) autonome du sud de la Moldavie, majoritairement peuplé de Bulgares (moins de 50 000 habitants sur 674 km²).

Territoires non autonomes selon l’ONU : cette liste comprend les pays dont l’Organisation des Nations unies considère que « les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes » et qu’ils doivent être décolonisés. De 72 en 1946, le nombre est passé à 17, de tailles extrêmement variables : le Sahara occidental largement occupé par le Maroc, dix petits territoires britanniques (Anguilla, îles Caïman, Montserrat, îles Vierges, îles Turks-et-Caïcos aux Antilles, Bermudes dans l’Atlantique nord, Malouines ou Falkland en Amérique du sud, Sainte-Hélène-Ascension et Tristan da Cunha dans l’Atlantique sud, Gibraltar en Europe, Pitcairn en Océanie), trois territoires américains non incorporés (Samoa Orientales et Guam en Océanie, îles Vierges aux Antilles), deux vastes collectivités françaises d’Océanie (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) et une petite dépendance autonome de la Nouvelle-Zélande (Tokelau). Certains de ces territoires sont toujours inscrits sur cette liste, bien que leur population ait pu se prononcer contre l’indépendance.

Territoires non incorporés : terminologie qualifiant la douzaine de territoires des États-Unis qui n’envoient ni sénateurs ni députés décisionnaires au Congrès américain. Ils réunissent environ 4 millions d’habitants sur 10 456 km² des Antilles et du Pacifique. Certains sont dits « organisés » : ils appliquent au moins en partie la constitution des États-Unis, mais leurs gouvernements et parlements locaux sont totalement indépendants du Congrès américain ; c’est le cas de Porto-Rico, des Mariannes du Nord, de Guam, des îles Vierges américaines. Quand ils ne sont pas « organisés », ces territoires n’appliquent pas directement la Constitution des États-Unis : c’est le cas des Samoa américaines, ainsi que de huit des neuf îles mineures (souvent inhabitées) éloignées des États-Unis.

Tibet du sud : nom donné par la Chine aux 75 000 km² qu’elle revendique dans la partie himalayenne de l’Assam indien (État indien d’Arunachal Pradesh).

Tobago : depuis 1980, la plus petite des deux îles de l’archipel de Trinité-et-Tobago (1,4 million d’habitants) bénéficie d’un statut d’autonomie et de sa propre assemblée ; mais les Tobagoniens, vingt fois moins nombreux que les Trinidadiens, réclament davantage et exigent une meilleure redistribution des richesses du pays (gaz naturel et pétrole en tête).

Tokelau : d’une superficie totale de 10 km², les trois atolls de l’archipel polynésien sont situés dans le Pacifique Sud, entre les Fidji et les îles Cook. Ils constituent une dépendance autonome de la Nouvelle-Zélande, dont ils sont distants de plus de 3 000 km. Chaque atoll a sa propre capitale. Tokelau revendique les 1,8 km² de l’île de Swains (atoll d’Olohega), qui fait géographiquement partie de l’archipel tokelauan mais est rattachée aux Samoa américaines.

Tomb (Petite et Grande) : attribuées par le colonisateur britannique aux Emirats arabes unis lors de leur indépendance, ces îles du Golfe persique sont occupées par l’Iran depuis 1971 (comme l’archipel d’Abu Moussa depuis 1992).

Transnistrie : république séparatiste pro-russe de Moldavie, dont la quasi-totalité des 4 163 km² se trouve sur la rive gauche du Dniestr, sauf Bender (Tighina) situé sur la rive droite ; inversement, une partie de la rive gauche (district de Dubăsari) est restée sous souveraineté moldave.

Turkestan : terme faisant référence aux régions d’Asie centrale peuplées d’ethnies turcophones. A la fin du XIXe siècle est apparue la distinction entre le Turkestan occidental (l’Asie centrale russe) et le Turkestan oriental (composé des bassins du Tarim et de Dzoungarie, correspondant à l’actuel Xinjiang sous domination chinoise)

Ulster : province historique d’Irlande (avec le Leinster, le Munster et le Connaught) qui a été divisée en deux ; six de ses comtés (représentant 14 130 km², soit 62 %) forment l’Irlande du nord, nation constitutive du Royaume-Uni ; les trois autres comtés appartiennent à l’Eire, république indépendante qui couvre 83 % des 84 400 km² de l’île d’Irlande. L’Irlande du Nord ne recouvre donc qu’une partie de l’Ulster.

Val d’Aran : la haute vallée espagnole de la Garonne (moins de 10 000 habitants) bénéficie d’un statut de semi-autonomie au sein de la Catalogne autonome : l’une de ses trois langues officielles est l’aranais, un dialecte gascon de la langue occitane.

Vanuatu : l’archipel océanien (12 189 km², capitale Port-Vila) est constitué de six provinces bénéficiant d’une large autonomie, certaines de ses quatre-vingt trois îles ayant pu manifester des velléités sécessionnistes, à l’image d’Espiritu Santo (la plus grande, majoritairement francophone) et de Tanna.

Vatican : plus petit État du monde (un millier d’habitants sur 0,44 km²)

Voïvodine : région autonome du nord de la Serbie comptant vingt-cinq nationalités et cinq langues co-officielles (avec le serbe) : hongrois, croate, roumain, ruthène et slovaque.

Zanzibar : l’archipel (plus d’un million d’habitants sur 2 654 km²) bénéficie d’un statut d’autonomie au sein de la Tanzanie, sous le nom de « gouvernement révolutionnaire de Zanzibar ». Il comprend principalement les îles de Unguja et de Pemba.

Zélande : enclavé en Belgique, le sud de la province néerlandaise (Terneuzen) n’est relié au reste des Pays-Bas que par un tunnel sous l’Escaut.

Zone Économique Exclusive (ZEE) : bande de mer ou d’océan située entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur laquelle un État riverain (parfois plusieurs États dans le cas d’accords de gestion partagée) dispose de l’exclusivité d’exploitation des ressources. Les plus vastes du monde sont celles des États-Unis (11,3 millions de km²), de la France (10,2 millions, dont 97% outre-mer) et de l’Australie (9 millions). Signée en 1982, la convention de Montego Bay sur le droit de la mer fixe à 12 milles nautiques des côtes les eaux territoriales des États. S’y ajoutent une zone contigüe de 12 autres milles nautiques et la zone économique exclusive de 200 milles (soit 370 km).

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