Frontières et territoires disputés

Tour d’horizon international de frontières originales ou contestées.

Aksai Chin : partie du nord-est du Ladakh indien (37 500 km²) conquise par la Chine, à la fin des années 1950, et rattachée à sa province du Tibet. S’y ajoutent les 5 180 km² de la vallée de Shaksgam, partie la plus septentrionale des Territoires du nord pakistanais, que le Pakistan a cédée à Pékin en 1963, lors de la délimitation de leur frontière dans le massif du Karakorum.

Angkor : complexe archéologique khmer comprenant deux cents temples hindouistes et bouddhistes sur 400 km². Une partie est revendiquée par la Thaïlande.

Azawad : région de plus de 800 000 km² (« territoire de transhumance » en tamasheq) revendiquée par les Touareg. Sans existence historique préalable, elle désigne une zone recouvrant la majeure partie du Nord du Mali (régions de Tombouctou, Gao et Kidal), voire quelques franges orientales de la Mauritanie et une partie du Sud de l’Algérie.

Badme : village de quelques milliers d’habitants situé à la frontière de l’Éthiopie et de l’Érythrée. L’absence de démarcation précise de la frontière dans cette zone a déclenché une guerre entre les deux pays, qui a fait environ 100 000 morts entre 1998 et 2000. Le tracé arrêté en 2003 par la Cour internationale de justice a été rejeté par Addis-Abeba, parce qu’il attribuait Badme (conquise par les Éthiopiens) à l’Érythrée.

Bakassi : péninsule de 1000 km² majoritairement peuplée de Nigérians, mais attribuée au Cameroun ; elle fait l’objet d’un conflit de basse intensité (cf. Sud-est nigérian), parfois lié au séparatisme des anglophones du Cameroun.

Belize / Guatemala : les deux pays se disputent 11 000 km² et une centaine d’îlots. Indépendant depuis 1821, le second revendique des terres que son ancien colonisateur espagnol avait concédées aux pirates britanniques des Caraïbes, afin qu’ils cessent d’attaquer ses bateaux. Des accords territoriaux ont été signés en 1859, mais ils n’ont jamais été appliqués. Lorsqu’il est devenu indépendant en 1981, sous le nom de Belize, l’ex-Honduras britannique a considéré qu’il n’était pas lié par ces textes de sorte que, deux ans plus tard, le Guatemala a tenté d’envahir la moitié sud du Belize (dont la superficie totale est de 22 966 km²). De nouveaux heurts s’étant produits en 2000, les deux pays ont décidé, en 2008, de porter leur différend devant la Cour internationale de justice, où il est pendant depuis 2020. Le Belize a également un contentieux avec le Honduras au sujet d’un atoll inhabité, les Cayes Sapodilla.

Bolivie : le pays réclame toujours les 400 km de côtes qu’il a cédées au Chili (régions d’Antacama et Antofagasta) dans un traité de 1904 faisant suite à la guerre du Pacifique (1879-1883). De 1932 à 1935, il a également mené la guerre du Chaco contre le Paraguay pour essayer d’obtenir, en vain, un accès au fleuve Paraguay débouchant sur l’Atlantique.


Cachemire : l’ancien État princier du Jammu-et-Cachemire se répartit entre l’Inde (92 000 km², dont les plateaux du Ladakh), 78 000 km² au Pakistan (Azad Cachemire et Gilgit-Baltistan) et 43 000 km² en Chine (principalement l’Aksai Chin). Pékin revendique l’intégralité du Ladakh, de peuplement tibéto-birman.

Caspienne : les richesses de l’immense mer intérieure (360 000 km²) sont revendiquées par ses cinq riverains. L’accord signé en août 2018 lui accorde un statut spécial (ni lac, ni mer) et donne un cadre juridique au traitement des contentieux (qui demeurent pendants, puisqu’aucun mécanisme de partage des richesses n’a été instauré par l’accord, en dehors des accords déjà signés par certains pays).

Ceuta & Melilla : résultant de l’occupation espagnole du nord du Maroc, à partir du XVIe siècle, elles forment des communes autonomes espagnoles revendiquées par le royaume marocain (150 000 habitants sur 19 et 12,3 km²). La première donne sur le détroit de Gibraltar et la seconde est située près de 400 km plus à l’est. S’y ajoute un chapelet d’îlots, le long des côtes marocaines : l’îlot Persil (ou Perejil pour les Espagnols, Leila pour les Marocains) au large de Ceuta, le Peñón de Vélez de la Gomera (ou rocher de Badis), les îles Alhucemas, l’île d’Alboran, ainsi que les îles Chafarinas (ou Zaffarines) à l’est de Melilla. En 2002, gendarmes marocains et forces spéciales espagnoles se sont brièvement affrontées sur Persil, inoccupé depuis 1962. Carte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_l%27Espagne_et_le_Maroc#/media/Fichier:Mapa_del_sur_de_Espa%C3%B1a_neutral.png

Chagos : archipel britannique de l’océan Indien vidé de ses autochtones par Londres et revendiqué par Maurice, avec le soutien de l’ONU. Londres a accepté la rétrocession en octobre 2024, mais en conservant pour quatre-vingt dix neuf ans l’atoll de Diego-Garcia et sa base militaire.

Chili : ses frontières sont contestées par la Bolivie (cf. supra), mais aussi par le Pérou, dans la région de Tarapaca. Sur 67 000 km² disputés, un jugement de la CIJ, datant de 2004, en a accordé 50 000 au Pérou.

Corée : aucune paix n’a été signée entre les Corée du nord et du sud après la guerre les ayant opposées de 1950 à 1953. Les deux pays restent séparés par une zone démilitarisée (DMZ) de quatre kilomètres de large (deux de chaque côté) sur trois cent quarante-six kilomètres de long.

Corridor de Meghri (ou de Zanguezour) : situé au sud de l’Arménie, dans la province historique de Siounie, ce territoire qui longe la frontière iranienne est revendiqué par l’Azerbaïdjan ; il lui permettrait d’assurer une continuité territoriale avec son exclave du Nakhitchevan (cf. Particularismes étatiques) et avec la Turquie, sans passer par l’Iran ou l’Arménie.


Dahlak : archipel érythréen d’une centaine d’îles et îlots de la mer Rouge (1 083 km²), revendiqué par le Yémen lequel fait face, en sens inverse, aux revendications d’Asmara sur ses îles Hanish.

Doklam (Donglang en chinois) : plateau himalayen de 269 km², situé dans l’ouest du Bhoutan, qui est revendiqué par la Chine.

Eaux du Nil : cf. article dédié.

El-Fashaga : zone fertile de 250 km² à cheval sur le Soudan et la région Amhara éthiopienne. Attribuée en 1902 aux Soudanais, elle leur est contestée par l’Éthiopie.

Essequibo : vaste région de Guyana (ex-Guyane britannique) revendiquée par le Venezuela. Cf. article dédié.


Ferghana : la vallée d’Asie centrale est un entrelacs de territoires et d’enclaves disputés par l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. La complexité de son découpage territorial et ethnique résulte de la volonté de Staline d’éviter la formation d’un Turkestan rebelle aux marges de l’URSS.

Frontières : la Chine populaire possède les plus longues frontières terrestres de la planète (plus de 22 700 km) ; elles sont partagées avec 14 pays, record mondial détenu avec la Russie. La plus longue frontière terrestre entre deux pays est celle qui sépare les États-Unis et le Canada (8 891 km en deux tronçons, dont 2 475 km en Alaska) ; la plus longue d’un seul tenant sépare la Russie du Kazakhstan (6 846 km). La frontière la plus courte est située en Afrique, à Kazungula, quadruple point de rencontre au milieu du fleuve Zambèze séparant la Zambie, la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe ; la séparation entre le Botswana et la Zambie dépasse à peine 150 mètres. Celle entre l’Arabie saoudite et Bahreïn est deux fois plus « longue » : elle est située sur la petite artificielle de Passport island que se partagent les deux pays.

Frontières africaines : sur les 800 groupes ethnolinguistiques identifiés en 1959, 28 % ont vu leur territoire divisé par les frontières des États devenus indépendants. Seules 35 % des 45 000 km de frontières sont clairement démarquées. Sur la centaine de frontières maritimes, seules un tiers ont fait l’objet de délimitations formelles, la plupart des autres relevant de démarcations héritées de l’époque coloniale. La plupart des litiges, sur fond d’exploitation pétrolière et gazière, concernent le Golfe de Guinée (entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, entre le Nigeria et le Cameroun pour la péninsule de Bakassi), mais aussi les côtes longeant l’océan Indien (entre la Somalie et le Kenya notamment). Les cours d’eau ne sont pas épargnés (ainsi la Namibie et le Botswana se disputent une petite île sur la rivière Chobé qui les sépare), pas plus que les lacs : le Malawi considère que tout le lac du même nom lui appartient, quand la Tanzanie estime que la frontière passe au milieu des eaux ; il en va de même entre l’Ouganda et la RD du Congo au sujet du lac Albert.

Frontières inattendues, en deux pays distants, parfois situés sur des continents différents : entre le Royaume-Uni et Chypre ou l’Espagne (Gibraltar) ou entre l’Espagne et le Maroc ; entre le Canada et le Danemark ; de la France avec le Brésil et les Pays-Bas (cf. infra).

Frontières françaises : la plus longue frontière terrestre se situe en Amérique du Sud (730 km entre le département français de Guyane et le Brésil). Les plus courtes sont partagées avec Monaco (5,4 km) et avec les Pays-Bas (10 km dans l’île antillaise de Saint-Martin).


Gibraltar : britannique depuis 1713, le « rocher » (30 000 habitants sur 7 km²) est revendiqué par l’Espagne et figure sur la liste des territoires à décoloniser. Il est séparé de l’Espagne par une des plus petites frontières terrestres internationales du monde (1,2 km). Son nom vient de l’arabe Jebel Tariq (la « montagne de Tariq », chef islamo-berbère qui y arrive en 711 pour envahir la péninsule ibérique).

Golan : 1 200 km² de ce plateau situé au sud de la Syrie ont été occupés par Israël en 1967 et formellement annexés à l’État hébreu en 1981.

Halaïb (triangle d’) : zone égyptienne de 20 580 km² donnant sur la mer Rouge, contestée par le Soudan (cf. Encadré dans Égypte).

Hanish : îles de la mer Rouge (199 km²) situées à la sortie du détroit de Bab el Mandeb. Appartenant au Yémen, elles sont revendiquées par l’Érythrée qui, en sens inverse, fait face aux revendications des Yémenites sur son archipel des Dahlak, situé beaucoup plus au nord. Carte : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Eles_Hanish#/media/Fichier:Un-eritrea.png

Hans (île) : situé entre le nord du Groenland danois et l’île d’Ellesmere (dans le Nunavut canadien), ce rocher inhabité de 1,3 km² a été séparé, en 2022, entre les deux pays qui se le disputaient. De ce fait, le Canada et le Danemark ont une frontière commune de 1,3 km.

Hatay : province du sud-ouest de la Turquie (avec la ville d’Antioche) revendiquée par la Syrie. Ancien district ottoman à la population cosmopolite, il a été administré par la France de 1918 à 1938 sous le nom de sandjak d’Alexandrette, avant de devenir indépendant sous le nom de république de Hatay (4 700 km²) ; celle-ci a été rattachée à la Turquie en 1939, dans des conditions électorales discutées.

Haut-Karabakh : l’enclave majoritairement peuplée d’Arméniens a été reconquise en 2023 par l’Azerbaïdjan, qui a redonné à sa capitale un nom azéri (Khankendi, à la place de Stepanakert). En 2024, l’Arménie a également rendu quelques exclaves azerbaïdjanaises situées au nord-est de son territoire, mais pas le village de Karki au nord du Nakhitchevan. De son côté, Bakou gère l’exclave arménienne d’Artsvashen, très proche du nord-est de l’Arménie, mais située sur le sol azerbaïdjanais.

Îles Éparses (de l’Océan indien) : possession française, cet ensemble insulaire de 53 km²(peuplé uniquement de militaires et de scientifiques) est revendiqué par plusieurs pays, en raison de sa vaste ZEE (360 000 km²). Madagascar réclame les îles Europa, Bassas da India et Juan de Nova (dans le canal de Mozambique), ainsi que le banc du Geyser, dans les îles Glorieuses ; situées à l’est des Comores, ces dernières sont revendiquées par l’Union comorienne. Les îles Eparses ont été détachées administrativement de Madagascar en 1960, juste avant que la Grande Ile ne devienne indépendante (comme les Chagos britanniques ont été détachées de Maurice un peu plus tard).

Jérusalem : la « Yeroushalaïm » des juifs est dénommée « Al Qods » (la Sainte) par les musulmans, qui la considèrent comme leur troisième ville sainte, avec La Mecque et Médine.

Judée-Samarie : nom donné par Israël à la Cisjordanie (ouest du Jourdain).

Koalou (Kourou en béninois) : zone de 68 km² disputée entre le Burkina-Faso et le Bénin. Elle a été déclarée neutre en attendant un arbitrage international. Ses deux mille habitants peuvent voter pour le pays de leur choix.

Kouriles (îles) : le Japon revendique les deux îles les plus méridionales de cet archipel russe.

Liancourt (rochers) : situés en mer du Japon (ou mer de l’Est pour les Coréens), ces minuscules 0,25 km² sont disputés entre la Corée du sud (qui les nomme îles Dokdo) et le Japon (Takeshima), car situés au cœur d’une belle zone halieutique dont les fonds sont potentiellement riches en matières premières. Annexés par le Japon en 1905, lors de sa conquête de la péninsule coréenne, ils ont été réinvestis par la Corée du sud qui y a installé quelques dizaines de soldats en 1954.


Malawi (lac) : la Tanzanie revendique la moitié des eaux de l’ex-lac Nyasa situées face à ses berges alors que, depuis 1890, elles sont la propriété du seul Malawi. Plus au sud, les eaux sont partagées entre le Malawi et le Mozambique, mais deux îles situées dans la partie mozambicaine sont des possessions malawites.

Malouines (ou Falklands en anglais) : fréquentées par les Espagnols, les Portugais et les Britanniques, ces quelque 750 îles de l’Atlantique sud (plus de 12 000 km², capitale Port Stanley), situées à plus de 460 km des côtes sud-américaines, ont reçu leur nom international (Malvinas en espagnol) de leurs premiers colons permanents au XVIIIe, des Bretons de Saint-Malo. Devenues territoire britannique, elles sont revendiquées par l’Argentine pour des raisons historiques et économiques (leur vaste espace maritime). Les deux pays se sont affrontés en 1982 (900 soldats tués en deux mois). En 2013, 99,8 % des habitants de l’archipel se sont prononcés en faveur du maintien sous tutelle britannique.

Mayotte : resté français lors de l’indépendance des Comores (en 1974-1975), le petit archipel est revendiqué par l’Union comorienne, en particulier pour sa vaste ZEE (74 000 km²) ; en 2014, Moroni a lancé des permis d’exploration pétrolière qui empiètent sur une partie de la ZEE de Mayotte. Cf. Article dédié.

Mitrovica : située au nord du Kosovo, la ville est le principal point de tension entre Serbes et Kosovars ; la partie située au nord de la rivière Ibar, Kosovska Mitrovica, est peuplée de Serbes et la partie au sud, Mitrovicë, habitée par des albanophones.

Ossétie du sud (et Abkhazie) : territoires séparatistes de Géorgie, cf. Particularismes étatiques.


Preševo : très majoritairement peuplée d’albanophones, la vallée du sud de la Serbie (environ 1200 km²) réclame son rattachement au Kosovo dont elle est voisine (et auquel elle était rattachée avant le redécoupage des frontières internes de la Yougoslavie en 1945).

Prevlaka : située à l’extrémité méridionale du littoral croate, à l’entrée des bouches de Kotor, la petite péninsule (deux kilomètres de long et 500 mètres de large) est revendiquée par le Monténégro voisin.

Rîpa de la Mindresti : la Moldavie revendique ce hameau, qui a été cédé à l’Ukraine de facto, sans aucun protocole bilatéral. Sa possession lui offrirait un port sur le Danube et un accès vers la mer Noire, la Moldavie moderne étant dépourvue de toute façade maritime.


Sahara occidental : figurant sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser, depuis le retrait du colonisateur espagnol en 1975, ses 266 000 km² sont divisés en deux : les 80 % les plus utiles du territoire sont administrés par le Maroc (sous le nom de Provinces du sud, avec Laâyoune pour ville principale). Les 20 % restant, situés au-delà d’un mur de sécurité édifié par les Marocains, forment la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Cf. Article dédié.

Selvagens (îles) : situé au nord des Canaries, cet archipel portugais d’une quinzaine d’îles inhabitées (moins de 3 km²) est revendiqué par l’Espagne. Madrid ne reconnaît pas l’attribution internationale au Portugal effectuée en 1938, en pleine guerre civile espagnole.

Senkaku (Diaoyutai en chinois) : administrés de facto par le Japon, ces huit îlots plus ou moins immergés de 7 km², au sud-ouest d’Okinawa, sont revendiqués par les deux Chine, populaire et nationaliste, qui sont plus proches de leurs côtes.

Shetlands du sud : archipel de 3 867 km² situé au sud-ouest des Falkland, à une centaine de kilomètres au nord-nord-ouest de la péninsule Antarctique, sur la route du cap Horn. Revendiqué par les Britanniques, les Chiliens et les Argentins, il est régi par le traité sur l’Antarctique de 1959, qui autorise tous les pays signataires à l’exploiter à des fins exclusivement pacifiques (en pratique de recherche scientifique).

Sikkim : petit royaume indépendant de l’Himalaya annexé par l’Union indienne en 1975. Cette annexion est contestée par la Chine, qui domine le Tibet voisin.


Taïwanaises (îles) : les îles de Quemoy (ou Kinmen), de Matsu et de Wuqiu sont situées à 150 km et plus de Taïwan, mais à moins de vingt kilomètres des côtes de la Chine continentale (4 km pour Quemoy).

Tibet du sud : nom donné par la Chine aux 75 000 km² qu’elle revendique dans la partie himalayenne de l’Assam indien (État indien d’Arunachal Pradesh).

Tomb (Petite et Grande) : attribuées par le colonisateur britannique aux Émirats arabes unis lors de leur indépendance, ces îles du Golfe persique sont occupées par l’Iran depuis 1971 (comme l’archipel d’Abu Moussa depuis 1992).

Tromelin : possession française, isolée à quelque 550 km de La Réunion ou de Maurice, cet îlot corallien inhospitalier de 1 km2 est revendiqué par le gouvernement mauricien, en raison de sa vaste ZEE de 280 000 km2. L’accord-cadre de cogestion économique, scientifique et environnementale que les deux pays ont signé en 2020 n’a pas été ratifié par le Parlement français.

Zone Économique Exclusive (ZEE) : bande de mer ou d’océan située entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur laquelle un État riverain (parfois plusieurs États dans le cas d’accords de gestion partagée) dispose de l’exclusivité d’exploitation des ressources. Les plus vastes du monde sont celles des États-Unis (11,3 millions de km²), de la France (10,2 millions, dont 97% outre-mer) et de l’Australie (9 millions). Signée en 1982, la convention de Montego Bay sur le droit de la mer fixe à 12 milles nautiques des côtes les eaux territoriales des États. S’y ajoutent une zone contigüe de 12 autres milles nautiques et la zone économique exclusive de 200 milles (soit 370 km).