Aglipayans : membres de l’Église philippine indépendante qui rejette la primauté du pape. Elle est proche des Vieux-Catholiques.
Albanaise (langue) : elle compte deux dialectes principaux, le tosque parlé au sud de l’Albanie et le guègue parlé au nord, ainsi que par les Albanais du Kosovo et de Macédoine. La langue officielle de l’Albanie est basée sur le tosque, avec quelques emprunts au guègue. L’albanais est langue officielle dans les régions de Macédoine du Nord où les albanophones représentent plus de 20 % de la population (environ 25 % de la population au total dans le pays).
Alaouites : minorité musulmane de la mouvance chiite (cf. L’islam et ses chapelles) dominant la Syrie.
Alévisme : religion syncrétique et panthéiste datant du premier peuplement turc en Anatolie au XIe siècle ; elle comprend des éléments d’islam sunnite, de bouddhisme et de chamanisme, complétée à la fin du XVe par des emprunts au chiisme orthodoxe mais aussi par des éléments de laïcisme (dont le culte d’Atatürk). Le sobriquet de « kizilbas » ou « têtes rouges » est attribué aux Alévis, par allusion au turban écarlate que portait leur chef.
Arts martiaux : les « arts de la guerre » chinois découlent des méthodes de concentration (chan en chinois, zen en japonais) introduites par les bouddhistes, à partir du Ve siècle. Le premier est le kung-fu (« effort méritoire« ) développé par les pensionnaires du monastère de Shaolin, dans la province centre-orientale du Henan, pour se défendre des pillards. Les Japonais les ont perfectionnés pour développer leurs propres voies (dô) : le jûdô (voie de la souplesse, né en 1882), le karate dô (voie des mains vides), l’aikidô (voie de l’harmonie du souffle), le tae-kwondô (voie des pieds et des poings, d’origine coréenne). Le sumô est pour sa part issu du shintoïsme.
Autochtones (peuples) : faute d’une définition internationale unique, ils sont souvent définis comme les peuples et nations qui vivaient sur un territoire avant l’arrivée des colonisateurs et qui disposent d’un ensemble de dispositifs qu’ils transmettent à leurs descendants (institutions propres, langues, systèmes juridiques…). Reconnus dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007, ils sont entre 5 800 et 6 000, représentant plus de 470 millions de personnes dans 90 pays, sur les cinq continents.
Azéris : 60 % de ce peuple vit en Iran (dans quatre provinces couvrant 123 000 km²), contre un peu plus d’un tiers en république indépendante d’Azerbaïdjan (86 600 km²). Les autres (moins de 10 %) habitent en Turquie, en Russie, en Géorgie et en Amérique du Nord. Bien que turcophones, les Azéris sont majoritairement chiites.
Belgique germanophone : bien que de langue allemande, les cantons d’Eupen, Malmédy et Saint-Vith (854 km²) ont été attribués à la Belgique à la fin de la première Guerre mondiale. Ils sont administrativement rattachés à la région de Wallonie. Les germanophones ne représentent qu’1 % de la population belge.
Bengali : langue officielle du Bangladesh et de l’État indien du Bengale, elle l’est aussi symboliquement (depuis 2002) au Sierra-Leone, en hommage au rôle que les soldats bangladais de l’ONU ont joué pour rétablir la paix dans ce pays africain.
Bosnien et bosniaque : le premier terme est utilisé pour désigner tous les citoyens de Bosnie-Herzégovine, le second pour qualifier ceux de confession musulmane.
Bouddhisme (écoles du) : cf. Les Indes creuset de religions
Bushinengue (ou « Nègres marrons ») : nom utilisé pour désigner les descendants d’esclaves africains s’étant enfuis, pour retrouver la liberté dans des lieux inaccessibles ; appelée « marronnage », cette pratique vient de l’espagnol cimarron, qualifiant des animaux domestiques retournant à l’état sauvage. Ces « Negmarrons » ont formé des communautés indépendantes aux Mascareignes (Réunion et Maurice) et surtout en Amérique, où ils subsistent sous diverses appellations : quilombolas de Palmares (Nordeste du Brésil), Palenque de San Basilio (nord de la Colombie) ; ils représentent 20 % de la population du Suriname et 6 % de celle de la Guyane française.
Caodaïsme (et hoahaoisme) : religions locales du Vietnam
Caribes : environ 3 000 survivants du peuple amérindien ayant donné son nom aux Caraïbes peuplent une réserve de 15 km², le territoire Kalinago, au nord-est de l’île de la Dominique. La langue karib insulaire (ou igneri) est par ailleurs parlée dans quelques villages de Garifunas, sur les côtes atlantiques d’Amérique centrale.
Castes (système des castes) : cf. Encadré dans l’article sur l’Inde.
Cham : cette population austronésienne est majoritairement musulmane au Cambodge (et surnommée Khmers islam, comme les autres pratiquants de la confession islamique dans le pays). En revanche, la majorité de ceux du Vietnam sont hindouistes, une petite partie pratiquant un islam très peu rigoureux et mâtiné d’influences bouddhistes.
Chendoïsme : culte syncrétique coréen, mêlant des éléments de confucianisme, de chamanisme coréen, de taoïsme et de bouddhisme. Héritier d’une secte paysanne des années 1860, il est admis par le régime nord-coréen.
Cravate : cet accessoire, popularisé par les Parisiens, tire son origine des foulards que les soldats croates se nouaient autour du cou, pendant la guerre de Trente ans (1618-1648).
Daghestan (ou Daguestan) : république du Caucase (50 270 km²), la plus hétérogène de la Fédération de Russie. On y parle une quarantaine de langues, dont 80 % appartiennent au groupe caucasien, loin devant le russe, les langues turciques et iraniennes. Le peuple le plus nombreux est celui des Avars (29 %), devant les Darguines, les Koumyks (possibles descendants des Khazar turcophones) et les Lezghiens. Le Daguestan se caractérise aussi par sa fort diversité religieuse : musulman à 85 % (essentiellement sunnite), il compte des communautés de Vieux-Croyants (Malokanes et Doukhobors, dissidents de l’orthodoxie russe), ainsi que des orthodoxes (Oudis caucasiens) et des Judéo-Tats ou « Juifs des montagnes« .
Dayak : terme générique désignant plus de deux cents groupes ethniques différents de Bornéo, dont certains dialectes sont mutuellement intelligibles.
Déplacés et réfugiés : les guerres, les évènements climatiques et les crises économiques font que le nombre de déplacés dans le monde atteint le niveau record de 120 millions de personnes en 2024. Plus de 43 millions sont réfugiés dans d’autres pays, les plus nombreux étant les Afghans et les Syriens (6,4 M) devant les Vénézuéliens (6,1) et les Ukrainiens (6).
Diasporas : si à peu près la moitié des 14,5 millions de Juifs du monde vivent en Israël, en revanche 8 des 11 millions d’Arméniens habitent en dehors de la république indépendante d’Arménie, de même que les deux tiers des Libanais hors du Liban (dont un tiers au Brésil). Il en va de même de plusieurs peuples caucasiens ayant fui en direction de la Turquie à la fin du XIXe siècle, lors des guerres du Caucase : les Abkhazes vivant en territoire turc sont quatre à cinq fois plus nombreux que ceux habitant en Abkhazie (république séparatiste de Géorgie) ; idem pour les Tcherkesses (Circassiens ou Adyguéens) dont le nombre en Turquie et au Levant est trois fois plus important que celui de la population restée dans les républiques russes du Caucase.
Dioula : ethnie itinérante d’origine Mandingue (dioula signifiant « commerçant » dans cette langue), présente essentiellement au Burkina-Faso, au Mali et au Ghana. En Côte d’Ivoire, le terme est utilisé de façon plus générale, pour désigner l’ensemble des ethnies musulmanes du nord. Les Dioulas parlent une langue dérivée du bambara, distincte du diola qui, lui, est parlé par le peuple homonyme vivant en Gambie, en Casamance et en Guinée-Bissau.
Drapeaux : le Népal est le seul pays du monde à ne pas avoir un drapeau carré ou rectangulaire, mais constitué de deux triangles (pouvant représenter le bouddhisme et l’hindouisme). Si beaucoup de pays arborent sur leur drapeau des signes religieux (croissant musulman), politiques (étoile communiste), culturels ou naturels (plantes ou animaux), rares sont ceux qui y font figurer des armes : le Kenya (un bouclier et deux lances Masaï), le Eswatini (un bouclier Zoulou et deux sagaies), le Guatemala (deux épées et deux fusils à baïonnette croisés) et le Mozambique (une kalachnikov). Une machette figure sur celui de l’Angola. Enfin quatre anciennes possessions de Londres, ainsi que l’État américain de Hawaï, ont conservé l’Union Jack britannique dans un coin de leur drapeau.
Étrangers : ils constituent près de 90 % de la population du Qatar, environ 88 % de celle des Émirats arabes unis, 54 % de celle de Bahreïn et 25 à 30 % de celle de Côte d’Ivoire.
Falachas (ou Beta Israël) : ces Juifs originaires d’Éthiopie en ont été exfiltrés à la fin des années 1970. Avec les falachmoras (des convertis au christianisme dont la judaïté a été reconnue en 2002), ils représentent environ 2 % de la population israélienne.
Garifunas : ces communautés des côtes atlantiques d’Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras et Nicaragua) descendent des Caraïbes « noirs » – métis d’esclaves africains évadés (les nègres marrons) et de Caraïbes « rouges » – que les Britanniques ont déportés de Saint-Vincent à l’île hondurienne de Roatán en 1797.
Gentilé : le nom des habitants d’un pays se confond souvent avec celui de son ethnie dominante (Géorgiens, Français, Mongols…) mais pas toujours. Les habitants de l’Azerbaïdjan ne sont pas des Azéris (le peuple ultra-majoritaire) mais des Azerbaïdjanais ; de même, tous les Kazakhstanais ne sont pas Kazakhs etc.
Guèze : appartenant à la famille des langues chamito-sémitiques, l’éthiopien « ancien » a disparu comme langue parlée au XIVe siècle ; il demeure en revanche employé comme langue liturgique par les différentes confessions non musulmanes d’Éthiopie et d’Érythrée (orthodoxes, catholiques et même juifs « falachas« ). L’alphabet guèze (ou fidäl), qui s’écrit de gauche à droite, continue également d’être utilisé pour écrire des langues vivantes telles que l’amhara, le tigrinya et le tigré.
Haredim : « craignant Dieu », nom donné aux ultraorthodoxes juifs.
Hindous d’Amérique du sud : l’hindouisme est la première religion de la Guyana et du Surinam (respectivement devant les pentecôtistes et les catholiques) ; ces deux pays sont peuplés (à près de 40 % pour le premier et plus de 25 % pour le second) par des « Hindoustani » ou « East Indians », dont les ancêtres sont arrivés dans la région à la fin du XIXe (ce qui est aussi le cas de 35 % des habitants de Trinité-et-Tobago).
Hollandais est le nom des habitants de la Hollande, province historiquement la plus influente des Pays-Bas (aujourd’hui découpée en deux provinces qui sont les plus peuplées du pays). Les habitants des Pays-Bas sont les Néerlandais, de langue néerlandaise.
Hongrois : du fait de la dissolution de l’Empire d’Autriche-Hongrie après la première Guerre mondiale, plus de 2, 5 millions de Hongrois vivent dans les pays limitrophes de la Hongrie (où ils sont 8,3 millions) ; ils représentent 10 % de la population en Slovaquie, 7 % en Roumanie et 20 % dans la province serbe de Voïvodine. En Slovénie, le hongrois a un statut de langue co-officielle dans les zones limitrophes de la Hongrie.
Ibadisme : religion officielle du sultanat d’Oman, appartenant au kharidjisme, une branche ultra-minoritaire de l’islam apparue dès 657 (cf. L’Islam et ses chapelles).
Indiens d’Amérique du sud : ils représentent 92 % de la population du Paraguay, le guarani étant langue officielle du pays (avec l’espagnol). Ils sont plus de 40 % en Équateur et en Bolivie, plus de 25 % au Pérou (Aymara, Quechua…) et plus de 10 % au Chili (essentiellement Mapuches). S’y ajoutent de très nombreux métis. Depuis la Constitution de 2009, les trente-six langues indiennes de Bolivie ont le statut de langues officielles, aux côtés de l’espagnol. En Colombie, les langues et dialectes de la soixantaine de groupes ethniques recensés sont officiels dans leurs territoires respectifs
Indiens du Mexique : ils représentent encore 15 % de la population mexicaine (et même 23 % dans l’État du Chiapas). Les plus nombreux sont les Nahuas (Aztèques, 2,5 millions) suivis des Mayas (1,5 M), des Zapotèques, Mixtèques, Otomi, Totonaques, Tzotzil (tous moins d’un million).
Inuits : population d’environ 150 000 personnes vivant principalement au Canada (62 000), au Groenland (50 000) et en Alaska (26 000). Les trois-quarts des Inuits canadiens habitent le Nunangat, territoire lui-même décomposé en quatre régions : le Nunavut (entité autonome au nord du détroit d’Hudson), le Nunavik dans le nord du Québec, l’Inuvialuit dans la région arctique occidentale des Territoires du Nord-Ouest et le Nunatsiavut dans le nord-est du Labrador. L’inuktikut et l’inuinnaqtun sont langues co-officielles au Nunavut et dans les Territoires du Nord. Les Inuit (terme qui a remplacé celui « d’eskimo » jugé péjoratif), sont apparentés aux Yupiks d’Alaska et de Sibérie, mais distincts des Innus, peuple amérindien vivant dans la forêt boréale du Nord-Est du Québec et du Labrador.
Italie germanophone : bien que de langue germanique, le Sud-Tyrol autrichien a été annexé par l’Italie lors de la première Guerre mondiale. Il a été réuni à la région italophone de Trente pour former le Trentin-Haut Adige, une des cinq régions autonomes d’Italie (avec la Sardaigne, la Sicile, le Frioul-Vénétie julienne et le val d’Aoste). Pour tenir compte des revendications des germanophones, le Trentin-Haut Adige a été lui-même divisé en deux provinces autonomes : le Trentin et Bolzano (ou Bozen, 7 400 km²). Toutes ces régions comptent quelques centaines de milliers de locuteurs de dialectes allemands : austro-bavarois à Bolzano et en Carnie (province frioulane d’Udine) et haut-alémaniques (waelser dans le Piémont et le val d’Aoste, mochène dans le Trentin, cimbre dans les provinces de Trente, de Vicence et de Vérone).
Japonais : le seul endroit du monde où il soit langue officielle de jure est l’État d’Angaur, dans la république océanienne de Palaos ; au Japon, il n’est langue officielle que de facto.
Juifs des montagnes : essentiellement établis en Azerbaïdjan et au Daguestan russe – pour les 30 000 à 50 000 n’ayant pas émigré en Israël – ils descendent de Juifs du sud-ouest de la Perse venus s’installer, probablement aux Ve et VIe siècles EC, dans ce qui était alors connu comme l’Albanie du Caucase. Ils parlent d’ailleurs une langue dérivée du moyen-perse de la dynastie Sassanide, mais mâtinée d’éléments sémitiques : le « judéo-tat » (ou juhuri).
Kimbanguisme : Église indépendante de type prophétique, « l’Église de Jésus Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu » est apparue au Congo belge en 1921.
Kongo (peuple) : majoritaire au Congo-Brazzaville, il ne représente que 15 % de la population du Congo-Kinshasa (où il est devancé par les Luba et les Lunda). Les Kongo sont également 13 % en Angola.
Langues officielles (Allemagne). La langue officielle est l’allemand, plus précisément le haut-allemand qui se distingue, sur le plan phonétique, d’un ensemble de dialectes germaniques regroupés sous le nom de « bas-allemand ». Cette famille comprend le bas-saxon (parlé dans le nord-ouest, ainsi que dans le nord-est des Pays-Bas), le bas allemand oriental (au nord-est) et, selon certains linguistes, le bas francique (parlé en basse-Rhénanie et dont sont aussi issus le néerlandais et les dialectes flamands). Quatre langues de minorités ethniques ont le statut de langue officielle en Allemagne : le frison (sur les côtes de la mer du Nord), le sorabe (dans la région slave de Lusace, à cheval sur la Pologne), le romani et le danois dans le land du Schleswig-Holstein (où le bas-saxon est également reconnu comme langue régionale).
Langues officielles (Canada) : depuis 1969, le français (parlé par 21 % de la population) partage ce statut avec l’anglais. Dans la pratique, huit des dix provinces canadiennes sont de facto anglophones ; les deux exceptions sont le Québec (officiellement monolingue en français) et le Nouveau-Brunswick officiellement bilingue français-anglais. Relevant directement du gouvernement fédéral, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut reconnaissent l’officialité des deux langues, au même titre qu’un certain nombre de parlers autochtones (six langues indiennes et trois langues inuites au Nord-Ouest, deux langues inuites au Nunavut).
Langues officielles (Danemark) : le féroïen et l’inuit groenlandais sont co-langues officielles, avec le danois) dans les deux « pays constitutifs » du royaume de Danemark : les îles Féroé (52 000 habitants sur 1393 km², capitale Tórshavn) et le Groenland (58 000 habitants sur 2 166 086 km2, capitale Nuuk).
Langues officielles (Espagne) : aux côtés du castillan dans tout le pays, quelques langues ont un statut officiel, mais seulement dans leurs régions respectives : basque au Pays basque et en Navarre, catalan en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne (valencien), galicien en Galice (et occitan aranais dans le val d’Aran en Catalogne).
Langues officielles (États-Unis) : aucune langue officielle n’existe à l’échelle fédérale, mais 32 des 50 États américains ont voté des lois donnant ce statut à l’anglais, seul ou aux côtés d’autres langues (l’hawaïen à Hawaï, les langues amérindiennes en Alaska). L’espagnol possède un statut spécial (mais non officiel) au Nouveau-Mexique, de même que le français en Louisiane.
Langues officielles (Maurice) : l’anglais est langue officielle de facto, mais pas de jure. Le français est co-langue officielle au Parlement.
Lao : depuis le tracé de la frontière entre la Thaïlande et l’Indochine française (en 1935), 80 % des membres de cette ethnie sont citoyens thaïlandais contre moins de 20 % vivant au Laos.
Lhotshampa : minorité népalaise hindouiste pourchassée par les autorités du Bhoutan (royaume bouddhiste tibétain). Ces Népalais sont arrivés dans le sud du pays au milieu du XIXe siècle, notamment pour y pallier le manque de main-d’œuvre.
Malais de Thaïlande : comptant pour à peine plus de 2 % de la population thaïlandaise, ils représentent en revanche 80 % des habitants des provinces méridionales de Pattani, Yala, Narathiwat et Satun.
Mandé : ce groupe ethnique d’Afrique occidentale compte une trentaine d’ethnies et de langues, tels que les paysans Malinké (« ceux du Mali ») et Bambara et les commerçants Dioula au Mali et dans les pays environnants ; tous ceux-ci sont membres du sous-groupe Mandingue (ou Mandekan), au même titre que les Manding de langue mandinka, issus des Mandé ayant migré vers les pays de la côte Atlantique (où ils sont souvent qualifiés schématiquement de « Malinké »). Le groupe Mandé comprend d’autres peuples et langues plus ou moins éloignés, tels que les Soninké (ou Sarakolé, surtout présents au Mali et au Sénégal), les Soussou de Guinée, les Kpellé du Liberia, les Mendé (avec un « e ») de Sierra Leone, les Dan (ou Yacouba) de Côte d’Ivoire, les Bobo-Dioula du Burkina-Faso…
Mandéens : disciples de Saint Jean-Baptiste, appelés Sabéens en Irak.
Meshkets : turcophones originaires de Géorgie qui ont fait partie des peuples déportés par Staline vers l’Asie centrale en 1944 (notamment au Kazakhstan), mais n’ont pas eu l’autorisation d’en revenir à la déstalinisation.
Mirandais : ce dialecte roman, proche de l’asturien, est co-langue officielle dans sa zone de diffusion, au nord-est du Portugal.
Moldave : variante du roumain, le moldave est cependant considéré comme une langue distincte en république de Moldavie.
Mongols : moins d’un tiers habite en république indépendante de Mongolie. Les plus nombreux (plus de 60 %) vivent dans plusieurs régions de la périphérie chinoise.
Monolinguisme en Afrique : seuls trois pays le pratiquent (aux côtés éventuellement de langues étrangères) ; la Somalie (somali), le Burundi (kirundi) et le Rwanda (kinyarwanda)
« Nègres marrons » : cf. Bushinengue.
Ourdou et hindi : les langues officielles respectives du Pakistan et de l’Inde sont deux langues « sœurs » issues de l’hindoustani, une langue vernaculaire commune formée au XIXe siècle par des commerçants et des soldats, afin de mieux communiquer. Leur différence majeure est d’abord l’écriture (en arabo-persan pour l’ourdou, en alphabet dévanâgari pour l’hindi), mais leur différenciation va en s’accentuant (avec des emprunts respectifs au persan et au sanskrit).
Pachtounes : membres de la famille des peuples iraniens, ils se répartissent aux trois quarts entre le Pakistan (province de Khyber Pakhtunkhwa avec la ville de Peshawar et nord du Baloutchistan avec Quetta) et un quart en Afghanistan (dans quasiment toute la moitié méridionale). En persan, « afghan » est synonyme de « pachtoune ».
Palestiniens : moins de la moitié vit en Palestine (Cisjordanie et Gaza). Ils représentent la majorité de la population en Jordanie.
Parsisme : religion descendant du zoroastrisme. Ses pratiquants ont fui la conquête musulmane de la Perse pour se réfugier en Inde. Cf. Religions iraniennes.
Pendjabis : peuple indo-aryen de plus de cent vingt millions d’habitants, séparé lors de la Partition ayant suivi l’indépendance des Indes britanniques. Les trois quarts (à 98 % musulmans) vivent dans la province pakistanaise du Pendjab (capitale Lahore). Près de trente millions demeurent de l’autre côté de la frontière, essentiellement dans l’État indien du Pendjab ; ils sont majoritairement sikhs (58 %) et hindous (39 %). Les Pendjabis cohabitent avec des ethnies qui leur sont proches : les Saraikis au Pendjab pakistanais et les locuteurs de certaines langues paharis (« populations des montagnes ») dans l’État indien d’Himachal Pradesh. Du fait de l’immigration, le pendjabi est la troisième langue maternelle la plus parlée au Canada (2 %) avec le mandarin.
Peuls : ce peuple de pasteurs musulmans compte entre une cinquantaine et une soixantaine de millions de membres, répartis sur une quinzaine de pays de l’ouest africain et de la bande sahélienne. Les plus nombreux se trouvent au Nigeria (environ 16 millions) mais n’y représentent que 8 % de la population ; ils sont suivis des Peuls de Guinée (un peu moins de 5 millions, soit 40 % des Guinéens). Leur nom varie selon les langues : Peul en français, Fulani en haoussa (repris en arabe et anglais), Fufulde, Pulaar, Fellata… Les Peuls eux-mêmes se nomment « Pullo » (au pluriel Fulbe).
Pitcairn : située à près de 700 km de l’île habitée la plus proche (en Polynésie française), cette île britannique de 5 km² a été peuplée par les mutinés du Bounty, un navire anglais dont une partie de l’équipage s’était révoltée, en 1789. Leurs descendants ne sont plus qu’une quarantaine, de plus en plus âgés.
Roms : descendant de populations indo-aryennes venues du nord des Indes, ils sont une quinzaine de millions dans le monde, dont six à douze en Europe (plus d’un million en Roumanie), ce qui en fait la plus importante minorité ethnique du Vieux continent. Souvent discriminés, ils disposent d’un hymne (Gelem, Gelem, « j’ai marché, j’ai marché »), d’un drapeau sur fond
bleu (liberté) et vert (la terre) et d’un Parlement. L’Union internationale romani (basée à Prague) est reconnue, avec un rôle consultatif, à l’ONU et au Conseil de l’Europe.
Les linguistes divisent les Roms en trois groupes correspondant à des ensembles historiquement différenciés : les Tsiganes d’Europe de l’Est, locuteurs de plusieurs parlers romanis (proches du sindhi et du pendjabi) ; les Sintis ou Manouches d’ Europe occidentale parlant le sintikès (parlers sinto-manouches) ; et les Gitans utilisant des dialectes hispano-romani comme le caló et vivant dans le Sud de la France, dans la péninsule ibérique et en Amérique latine. De plus en plus sédentarisés, les Roms se distinguent des « gens du voyage », appellation qui regroupe des populations nomades de différentes origines (Roms certes, mais aussi Yéniches ou autochtones, à l’image des Travellers dans les îles Britanniques).
Sainte-Lucie : la petite île antillaise est le seul pays du monde à posséder un nom féminin (une martyre chrétienne du IVe siècle EC).
Samaritains : une des plus petites communautés religieuses du monde (moins d’un millier de membres) ayant rompu avec le judaïsme traditionnel au VIe siècle AEC.
Schleswig-Holstein. Situé au sud de la péninsule du Jutland, sous suzeraineté danoise, puis occupé par la Prusse au XIXe siècle, le duché du Schleswig a été partagé en deux en 1920 : le sud est resté à l’Allemagne (avec une forte minorité danoise) et le nord est retourné au Danemark (avec une minorité allemande).
Serbo-croate : les guerres de Yougoslavie ont entraîné le remplacement de ce terme par l’acronyme « BCMS » (bosnien, croate, monténégrin et serbe). A l’exception de quelques différences, les quatre langues sont inter-compréhensibles mais utilisent deux alphabets distincts : latin pour le croate et le bosnien, cyrillique pour le serbe et le monténégrin.
Somali (peuple). Les cinq branches de l’étoile du drapeau somalien représentent les cinq régions de peuplement somali : Somalie et Somaliland, Djibouti (clan Issa), Ogaden (en Éthiopie) et nord du Kenya.
Tadjiks : ils sont trois fois plus nombreux dans le nord de l’Afghanistan qu’au Tadjikistan ; de plus petites communautés vivent en Ouzbékistan (Samarcande) et en Iran.
Tatars : héritiers des anciens khanats turco-mongols, ils se divisent en Tatars de Crimée et Tatars de la Volga (ou de Kazan). Leur nombre dépasse les sept millions de personnes, dont 80 % vivent en Russie, essentiellement au sein de la république autonome du Tatarstan ; le reste se répartit entre le Bachkortostan voisin de leurs « cousins » Bachkirs, la Crimée, les bassins de la Volga et de l’Oural, ainsi que la Sibérie et l’Extrême-Orient. Les 20 % restant vivent essentiellement en Ouzbékistan et dans les autres républiques d’Asie centrale : certains descendent des Tatars déportés par Staline en 1941.
Tigréen : de langue tigrinya, ce peuple est majoritaire en Érythrée et ultra-dominant dans l’État éthiopien du Tigré. Cette proximité ethnique n’empêche pas les dirigeants érythréens de vouer une haine farouche à leurs homologues Tigréens d’Éthiopie, pour des raisons politiques. Les Tigréens sont différents des Tigré (30 % de la population érythréenne), bien que leurs langues soient proches (toutes deux dérivant de l’ancien guèze d’Abyssinie).
Travellers : population nomade et cavalière de quelques dizaines de milliers de membres, vivant dans les îles Britanniques (où ils sont reconnus comme minorité ethnique) et aux États-Unis. D’origine irlandaise, ils possèdent leur propre langue, le shelta, dont une partie du lexique est empruntée au gaélique irlandais et à l’anglais. Parfois appelés Tinkers (rétameurs) ou affublés de divers noms péjoratifs, ils se désignent eux-mêmes comme Pavees.
Turcs (peuples) : 60 % des populations de langues « turciques » vivent en dehors de la Turquie, de l’Europe orientale à la Sibérie.
Union Jack (ou Union flag) : le drapeau actuel du Royaume-Uni est apparu en 1801 lors de l’union de la Grande-Bretagne avec l’île d’Irlande ; il résulte de la fusion de la croix de Saint-Patrick irlandaise avec la croix de Saint-Georges anglaise et la croix de Saint-André écossaise (déjà mêlées depuis 1606, sous Jacques Stuart). Le symbole de la quatrième nation constitutive du royaume (le dragon rouge gallois) n’y apparaît pas car le Pays-de-Galles était considéré comme assimilé depuis longtemps à l’Angleterre (cf. Histoire des îles britanniques). Certaines anciennes possessions britanniques, toutes situées dans le Pacifique, ont conservé l’Union Jack dans un coin de leur drapeau : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Tuvalu et les Fidji (pourtant devenus une république) ; c’est aussi le cas de l’État américain d’Hawaï, en souvenir de l’époque (1794-1843) où le roi hawaïen s’était placé sous la protection de Londres pour consolider son royaume naissant.
Vanuatu : c’est le pays qui possède la plus forte densité linguistique au monde, avec 138 langues vernaculaires distinctes pour 300 000 habitants. Les langues officielles sont l’anglais, le français et le bichelamar (pidgin à base anglaise).
Vaudois : le terme renvoie à deux populations sans rapport entre elles ; d’une part les habitants du canton suisse de Vaud (probablement issu de l’allemand wald signifiant « forêt »), de l’autre les adeptes du prédicateur médiéval Pierre Valdo (qui existent encore à l’état résiduel dans le Piémont italien, cf. Les protestantismes).
Vieux-Catholiques : séparés de Rome au XVIIe siècle, ils rejettent le dogme de l’Immaculée Conception et de l’Assomption de Marie, acceptent le mariage du clergé, ainsi que la célébration des offices par les femmes.
Vieux-Croyants : nom d’une dissidence de l’orthodoxie russe apparue, dans la seconde moitié du XVIIe, par rejet du projet de Nikon, patriarche de Moscou, de réaligner le rituel russe sur la liturgie byzantine.
Yéniches : peuple semi-nomade d’Europe comptant environ 500 000 membres, essentiellement en Allemagne, en Hongrie, en Autriche, en Belgique et en Suisse (où il est reconnu comme minorité nationale). Son origine est d’autant plus incertaine (celte, juive, voire khazare) que la langue yéniche dérive de l’allemand, de l’hébreu et du yiddish, avec des emprunts au romani.
Yiddish (ou judéo-allemand) : parler germanique dérivé du haut allemand, avec un apport de vocabulaire hébreu et slave, qui a servi de langue vernaculaire aux communautés juives d’Europe centrale et orientale (les ashkénazes) à partir du Moyen Âge. Quasiment disparu du fait de l’extermination des Juifs par l’Allemagne nazie, il a le statut de langue co-officielle (avec le russe) dans l’oblast autonome juif de la Fédération de Russie, frontalier de la Mandchourie chinoise (36 266 km², moins de 180 000 habitants, capitale Birobidjan) .
Zaydisme : branche très minoritaire du chiisme, mais majoritaire dans le nord du Yémen (cf. L’Islam et ses chapelles).