Englobant toute la zone comprise entre l’Amérique latine à l’est et les archipels malais et indonésien à l’ouest, l’Océanie est considérée comme un continent, bien que ses 8,5 millions de km² de surface terrestre n’offrent pas de continuité territoriale. Ses 50 millions de km² de superficie totale (plus du tiers de la surface du globe) sont répartis sur 25 000 îles, qui ne représentent que 106 00 km² de terres immergées (en dehors des immenses Australie et Nouvelle-Guinée). Bien que contestée, la classification établie par le géographe français Dumont d’Urville, en 1831, sert toujours à définir trois grandes zones au sein du continent océanien :
- la Micronésie (« petite îles ») au Nord, qui compte 3 300 km² de terres émergées avec les îles Carolines (partagées, par leurs anciens tuteurs américains, entre les États fédérés de Micronésie et Palaos), les îles Marshall, l’archipel des Mariannes (Mariannes du Nord et Guam), les îles Gilbert (État de Kiribati), l’île isolée de Nauru…
- la Mélanésie (« îles noires ») au Sud, dont les 970 000 km² de terres comprennent la Nouvelle-Guinée (deuxième plus grande île du monde, partagée entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée, PNG, indépendante et l’Indonésie), l’archipel des Salomon (comprenant l’île de Bougainville dépendant de la PNG), le Vanuatu (ex-Nouvelles Hébrides), les Fidji et l’archipel de Nouvelle-Calédonie (Grande-Terre, îles Loyauté…).
- la Polynésie (« îles nombreuses ») dont les 26 000 km² de terres se situent à l’intérieur d’un triangle formé par l’archipel de Hawaï au Nord, les îles de Nouvelle-Zélande au Sud et l’île de Pâques isolée à l’Est, avec l’archipel des Tuvalu (ex-îles Ellice), les îles de la Ligne (partagées entre Kiribati et États-Unis) et Phoenix (Kiribati), les Samoa (partagées entre les Samoa indépendantes et les États-Unis), les Tonga, Wallis et Futuna, les îles Cook et Niue, Tokelau, la Polynésie française (îles de la Société, Marquises, Tuamotu)…
Souvent coralliens ou volcaniques, ces archipels s’ajoutent aux grandes îles que sont l’Australie continentale, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, parfois regroupées sous le nom d’Australasie. Tous sont baignés par l’océan Pacifique et situés essentiellement dans l’hémisphère Sud où se trouve « le point Nemo », endroit de la planète le plus éloigné de toute terre émergée (entre Nouvelle-Zélande, Chili et Antarctique). D’abord intégrée dans cette classification, la Malaisie (entendue comme l’ensemble des archipels malais et indonésien) a été rattachée à l’Asie ; elle forme, avec Taïwan et Madagascar, l’Austronésie, domaine des langues austronésiennes (cf. infra).
Depuis Dumont d’Urville, des recherches linguistiques ont précisé la situation et distingué trois groupes de langues autochtones : papoues, aborigènes d’Australie et austronésiennes. Au sein de ces dernières, les linguistes distinguent les langues formosanes (du berceau taïwanais), le groupe malayo-polynésien occidental (qui couvre les langues de Micronésie de l’ouest, de l’espace malais et de Madagascar) et un malayo-polynésien central-oriental qui compte plus de sept-cents langues dans le reste de l’Océanie (dont la sous-famille des langues océaniennes : samoan, parlers fidjiens, gilbertin, tongien, maori, kuanua de Nouvelle-Bretagne, tahitien, hawaïen…). Plus de 700 langues papoues et près de 450 langues austronésiennes sont recensées dans la seule Mélanésie.
Les ancêtres des Papous et des aborigènes d’Australie sont arrivés d’Asie du sud il y a au moins 45 000 ans, à l’époque où le niveau de la mer était plus bas qu’aujourd’hui entre le continent asiatique (qui se prolongeait alors jusqu’à Bali) et le continent unique, dénommé « Sahul », que formaient la Nouvelle-Guinée, l’Australie et la Tasmanie[1]. De là, certains navigateurs ont gagné les archipels voisins, jusqu’aux Salomon il y a près de 30 000 ans.
Les Austronésiens sont arrivés plus tard : venus de Taïwan vers 3 000 AEC, ils ont essaimé, avec leurs pirogues à balancier, dans l’Asie du sud-est insulaire, puis de côtes en côtes, dans les îles Mariannes, puis vers l’actuelle Nouvelle-Guinée et les archipels voisins tels que la Nouvelle-Calédonie aux alentours de -1500 ; ils s’y sont métissés aux populations papoues locales pour donner naissance au peuplement « mélanésien ». A partir des îles Salomon, les Austronésiens ont poursuivi leur navigation jusqu’aux Samoa et à la Polynésie occidentale (îles Cook et îles de la Société, dont Tahiti). Au milieu du Xe siècle, un empire prend naissance dans la principe île tongienne, Tongatapu : à son apogée, le Tu’i Tonga étend son influence de Niue jusqu’aux Salomon et même jusqu’à Hawaï. Il disparait dans la seconde moitié du XVe, laissant notamment la place à de petits royaumes tongiens et samoans.
Consécutif à l’invention de la pirogue double, le peuplement des autres archipels est l’œuvre de Polynésiens occidentaux qui ont quitté leurs îles et se sont installés, entre 300 et l’an 1000, aux Marquises, puis jusqu’à Hawaï au nord. Ils auraient peuplé la Nouvelle-Zélande (où la langue des Maori s’apparente au tahitien) aux alentours de 800. Entre 400 et 1200, ils atteignent l’île de Pâques (Rapa Nui) à l’extrême-est[2] et y érigent près de neuf cents mégalithes immenses : les moaï (2,5 à 9 mètres de haut, pesant jusqu’à 80 tonnes). Selon des études génétiques, les habitants de l’île auraient eu des contacts avec des populations de la côte Pacifique d’Amérique du sud, entre 1250 et 1430, dans des conditions qui restent à préciser
Les premiers échanges entre Océaniens et Européens interviennent au début du XVIe siècle, avec des navigateurs tels que Cook, Bougainville, La Pérouse, Wallis. Fidèles à une pratique traditionnelle chez les explorateurs européens, certains donnent à leur découverte un nom renvoyant à leur pays d’origine. Ainsi, James Cook, dont le père est écossais, choisit « New Caledonia » pour baptiser la Grande Terre, en référence au nom que les Romains avaient donné à l’Écosse. Commencée au XVIIe siècle par les Espagnols dans les îles Carolines, voisines de leur colonie des Philippines, la colonisation de ces territoires s’accélère à partir de 1788, quand les Britanniques décident de faire de l’Australie une colonie carcérale : le premier pénitencier est ouvert en 1804 sur ce qui est alors appelé la Terre de Van Diemen (qui sera renommée Tasmanie en 1856, en référence au navigateur néerlandais y ayant accosté deux siècles plus tôt). Les Français feront de même en Nouvelle-Calédonie, colonisée en 1853 et transformée en bagne dix ans plus tard : trente mille bagnards (de droit commun et politiques) vont être transférés dans l’archipel, suivis d’environ dix mille colons.
La colonisation s’intensifie les années suivantes, avec l’exploitation du nickel et l’importation de travailleurs du sud-est asiatique. Toutes les grandes puissances de l’époque participent à l’aventure, dont les États-Unis, attirés par l’exploitation de guano, la Grande-Bretagne (qui établit des protectorats sur les Tonga et les îles Gilbert) et l’Allemagne. Celle-ci s’empare en 1884 d’une partie de la Nouvelle-Guinée et d’un groupe d’îles situées au nord-est de ses côtes (Salomon, Nouvelle-Bretagne…), puis des îles Marshall (en 1885), de Nauru et des Mariannes. Beaucoup plus au nord, les États-Unis ont occupé de nombreuses îles mineures situées aux abords de l’archipel d’Hawaï, unifié depuis 1810 par le souverain de l’île principale. En 1893, un groupe de planteurs et de missionnaires américains passe à l’offensive : il suscite la déposition de la reine en exercice et son remplacement par une république fantoche d’Hawaï qui, en 1898, devient un territoire des États-Unis. La même année, à l’issue de leur victoire dans la guerre hispano-américaine, les États-Unis obtiennent Guam (en plus des Philippines et de Porto-Rico) ; ayant perdu l’archipel philippin, l’Espagne n’a pas les moyens de conserver les Carolines et les vend à l’Allemagne. En 1899, les Allemands se partagent les Samoa avec les Américains : occidentales pour les premiers, orientales pour les seconds. L’Allemagne perd toutes ses possessions du Pacifique à la fin de la première Guerre mondiale : l’administration de la Nouvelle-Guinée et de Nauru est confiée au dominion britannique d’Australie et celle des Samoa occidentales au dominion de Nouvelle-Zélande ; de son côté, le Japon obtient les îles Mariannes, Marshall et Carolines (dont Palaos).
La colonisation va s’avérer meurtrière pour les Océaniens : maladies, alcool et guerres vont faire passer leur population de 3 millions à 410 000 habitants au début du XXe siècle. Entre 1853 et les années 1920, le nombre des Kanak de Nouvelle-Calédonie diminue de moitié : un millier d’entre eux sont tués, en 1878, dans la répression de la révolte qu’ils avaient déclenchée contre les spoliations foncières. Entre 1760 et 1880, l’île de Tahiti perd 95 % de ses habitants. En un siècle, la population de Rapa Nui passe de trois mille à moins de cent.
A son corps défendant, l’immensité océanienne est également le théâtre de violents affrontements américano-japonais lors de la seconde Guerre mondiale (comme la bataille de Midway, au nord-ouest d’Hawaï, en 1942). Elle se retrouve également liée à l’histoire nucléaire mondiale. C’est en effet d’une île des Mariannes que décolle l’Enola Gay, qui larguera la bombe « Little Boy » sur la ville japonaise d’Hiroshima en 1945. Battu, le Japon doit abandonner aux États-Unis ses possessions océaniennes. Au cours des trois décennies suivantes, les grandes puissances occidentales réalisent plus de trois cents essais atomiques, aériens et souterrains, dans le Pacifique : les États-Unis aux îles Marshall (atoll de Bikini) et dans les environs d’Hawaï (atoll Johnston), les Britanniques en Australie, dans l’île Christmas et à Kiribati (avec les Américains), la France en Polynésie (atolls de Mururoa et Fangataufa). Pour en savoir plus, lire : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2013-1-page-67.htm
[1] La Tasmanie est devenue une île il y a environ 12 000 ans, lors de la remontée des eaux à la fin de la période glaciaire. L’Australie et la Nouvelle-Guinée se sont séparées au huitième ou au septième millénaire AEC, séparation dont témoignent les 270 îles du détroit de Torrès.
[2] Les 164 km² de l’île de Pâques sont situés à plus de quatre mille kilomètres de la côte chilienne et à deux mille deux cents kilomètres de Pitcairn, l’île polynésienne la plus proche.
Le « continent » océanien compte aujourd’hui quatorze États pleinement indépendants. A elle seule, l’immense Australie représente 90 % des terres océaniennes. Aux 7,6 millions de km² de « l’île-continent »[1] proprement dite, s’ajoutent ses îles périphériques : la Tasmanie (68 000 km²) et plusieurs petits ensembles insulaires représentant quelques milliers d’habitants, dont l’île autonome de Norfolk (34 km² entre Nouvelle-Calédonie et Nouvelle-Zélande) et les îles du détroit de Torrès, à quelques kilomètres au sud de la Nouvelle-Guinée (884 km²). L’Australie compte également deux territoires qui ne sont pas en Océanie, mais excentrés dans l’océan Indien : l’île Christmas (136 km², distincte de son homonyme des îles de la Ligne) au sud de Java et les îles Cocos (ou Keeling, 14 km²) au sud de Sumatra.
Les autres pays indépendants sont :
- la Papouasie-Nouvelle Guinée (dans la partie orientale de la Nouvelle-Guinée), les îles Salomon, le Vanuatu (12 189 km²) et les Fidji (18 274 km²) en Mélanésie ;
- la Nouvelle-Zélande (268 021 km²), les Samoa (occidentales, 2 831 km²), le royaume de Tonga (748 km²) et Tuvalu (26 km²) en Polynésie ;
- Nauru (21 km²), les îles Marshall (181 km²), Palaos (ou Palau, 458 km²) et les États fédérés (702 km²) en Micronésie ; en plus de leurs îles dans l’archipel des Carolines (Yap, Chuuk, Pohnpei et Kosrae), ces derniers comptent deux exclaves polynésiennes.
- un autre pays est à cheval sur la Micronésie et la Polynésie : Kiribati[2] dont les 810 km² couvrent les îles Gilbert en Micronésie, ainsi que les îles Phoenix et la quasi-totalité des îles de la Ligne (les Américains n’y détiennent que trois petits atolls inhabités) en Polynésie . Cf. Iles et archipels divisés.
A ces pays indépendants, s’ajoute une quinzaine de territoires aux statuts extrêmement divers : possessions néo-zélandaise autonome (Tokelau) ou britannique (Pitcairn, cf. Particularismes culturels), territoires et collectivités d’outre-mer français (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française), provinces indonésiennes (ouest de la Nouvelle-Guinée), territoire chilien (île de Pâques), territoires américains non incorporés (Guam, Samoa orientales) ; les îles d’Hawaï (28 000 km², capitale Honolulu) forment un cas distinct puisqu’elles sont devenues, en 1959, le cinquantième État fédéré des États-Unis d’Amérique.
La situation des Mariannes du Nord[3] est encore différente : occupant l’essentiel de l’archipel des Mariannes, en mer des Philippines et à proximité de la plus grande fosse océanique du monde (11 053 mètres de profondeur), ses quinze îles forment un État libre associé aux États-Unis. Avec la plus vaste et la plus méridionale des îles de Mariannes, qui forme le territoire distinct de Guam (549 km², capitale Hagåtña), elles sont le berceau du peuple austronésien des Chamorro.
Pour sa part, la Nouvelle-Zélande compte deux États en « auto-gouvernance« , qui lui sont librement associés (et partagent la citoyenneté néo-zélandaise) : les îles Cook (236 km², 8 000 habitants, capitale : Avarua) et l’île de Niue (260 km², 2 000 habitants, capitale : Alofi). Wellington n’y conserve qu’une seule fonction régalienne, la défense, mais pas la politique étrangère (de sorte que les deux États sont reconnus par l’ONU et membres de certaines de ses sous-organisations).
Quelques territoires sont disputés, à l’image de l’île inhabitée de Swains (2,4 km²) : rattachée aux Samoa américaines mais plus proche de Tokelau, elle est réclamée par la Nouvelle-Zélande. De leur côté, les îles Marshall revendiquent l’atoll américain de Wake (une centaine d’habitants sur 6,5 km²), situé entre elles et les Mariannes du nord. Et le Vanuatu conteste la souveraineté de la France sur les îles inhabitées de Hunter (ou Fern) et Matthew, rattachées à la Nouvelle-Calédonie.
[1] L’Australie n’est pas considérée comme une île à proprement parler.
[2] Kiribati se prononce Kiribass
[3] Mariannes du Nord, 55 000 habitants sur 463 km². Capitale : Capitol Hill (île de Saipan)
Par son positionnement géographique et ses richesses minérales et halieutiques, le Pacifique sud est au cœur des rivalités qui opposent la Chine et les États-Unis. La première inonde certains pays de prêts avantageux et de dons, dans le cadre de son expansion économique mondiale et de sa lutte contre l’influence de Taïwan. Ainsi, les Samoa occidentales, les Fidji, le Vanuatu, Kiribati et les îles Salomon ont signé des accords de coopération policière avec Pékin et intégré les nouvelles « routes de la soie » chinoises ; en avril 2022, les dernières sont signé avec la Chine un accord en vue d’une « plus grande collaboration », en matière d’économie et de sécurité notamment. Inversement, le nouveau gouvernement fidjien, élu fin 2022, a remis en cause l’accord de coopération signé par son prédécesseur avec la Chine.
Cette situation génère parfois des tensions locales (par exemple aux Salomon) et provoque la méfiance de différents États, à commencer par l’Australie. La première puissance océanienne s’est dotée de nouveaux armements (tels que des sous-marins à propulsion nucléaire) et a intensifié ses partenariats avec les Américains et les Japonais : dans l’initiative de défense Quad lancée à la fin des années 2000 (cf. Tensions en mers de Chine méridionale), mais aussi dans l’Indo-Pacific Economic Framework (IPEF) ; ce programme est né en 2022 pour accroître l’intégration de ses membres dans quatre domaines (économie numérique, chaînes d’approvisionnement, énergies vertes et lutte contre la corruption).
A l’été 2021, les États fédérés de Micronésie – associés, comme les Marshall et les Palaos, aux États-Unis qui leur assurent défense et services sociaux – accordent à Washington l’implantation d’une base américaine sur leur sol. En mai 2023, la Papouasie-Nouvelle Guinée (PNG) signe un pacte de sécurité avec les États-Unis, accordant aux forces américaines un accès « sans entrave » aux ports, bases navales et aux aéroports du pays. Washington a également ouvert des ambassades aux Salomon et aux Tonga et reconnu la souveraineté de Niue et des îles Cook, afin de renforcer sa présence dans la région. En décembre 2023, la PNG signe un accord avec l’Australie, afin de renforcer les moyens de sa police et de sa justice contre le trafic de drogue et d’armes, ainsi que les violences tribales. Mais, le mois suivant, c’est Pékin qui obtient un nouveau ralliement régional : Nauru rompt ses relations avec Taïwan.
Les liens de l’île chinoise avec un autre petit pays se trouvent menacés en janvier 2024, du fait de la défaite électorale du Premier ministre sortant des Tuvalu, sans que son successeur ne prenne vraiment position sur le sujet. Malgré sa modeste taille (26 km² seulement de surface terrestre), l’archipel polynésien des Tuvalu revêt une importance stratégique et économique majeure, puisqu’il possède une zone économique exclusive de 756 000 km². Pour le séduire, les États-Unis se sont engagés à le raccorder avec un câble sous-marin, afin d’y améliorer les télécommunications. De son côté, l’Australie a signé avec le gouvernement insulaire, en novembre 2023, un accord sécuritaire prévoyant, notamment, l’installation progressive des 11 200 habitants de l’archipel sur le sol australien.
Comme Kiribati, les Tuvalu sont en effet menacés par la montée des eaux due au réchauffement climatique : deux de ses neuf atolls sont déjà largement submergés et tous pourraient devenir complètement inhabitables au début du XXIIe siècle. Le même sort guette Nauru, l’île « qui s’est dévorée elle-même », victime de la surexploitation de ses mines de phosphate.