OCEANIE

Nauru

Plus petit État insulaire et plus petite république du monde, l’île micronésienne est en voie de désertification.

21 km²

République parlementaire

Capitale : Yaren[1]

Monnaie : dollar australien

9 800 Nauruans

[1] Nauru n’a pas de capitale de jure, mais l’administration est implantée dans le district de Yaren.

Totalement isolée (l’île la plus proche est à plus de 300 km), Nauru est située au sud de l’archipel des Marshall, en Micronésie. Son plateau central, culminant à 70 mètres, a abrité des exploitations de phosphate, la population se répartissant sur les côtes. 95 % des habitants sont Nauruans et parlent une langue qui, du fait de son isolement , se distingue des autres parlers du Pacifique. Le nom du pays provient du Nauruan « anaoero » qui signifie « Je vais à la plage ». La population est protestante à plus de 60 %. Le climat est de type tropical.

Peuplée de Polynésiens et de Micronésiens, l’île a été explorée par les Européens à partir de l’extrême-fin du XVIIIe siècle. Ravagée, en 1878, par une guerre inter-clanique qui décime un tiers de sa population, elle est annexée dix ans plus tard par les Allemands. La découverte de phosphate, en 1900, donne lieu à une exploitation immédiate, qui ne profite que très peu aux autochtones. Conquise par les Australiens durant la première Guerre mondiale, l’ile est placée sous leur administration, jusqu’à son invasion par les Japonais durant la deuxième Guerre mondiale. Devenue un territoire de l’ONU sous mandat australien, elle accède à l’indépendance en 1968, après avoir rejeté une proposition de l’Australie de reloger ses habitants dans une île du Queensland.

La nationalisation de l’industrie du phosphate fait accéder les Nauruans au rang des populations les plus riches de la planète. Pour anticiper la fin de l’exploitation du minerai (effective en 2006), le régime fait feu de tout bois : il effectue des acquisitions immobilières et foncières à l’étranger et, en 1989, poursuit l’Australie devant la Cour internationale de justice, en réclamant compensation pour les dommages provoqués par l’extraction de phosphate ; hors jugement, il obtient plusieurs dizaines de millions de dollars australiens de la part de son ancien tuteur, mais aussi du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. Mais ses investissements ne s’étant pas montrés aussi fructueux qu’espéré, l’État devient un paradis fiscal, avant d’y renoncer. Au bord de la ruine, il accepte par ailleurs la proposition financière australienne d’accueillir sur son sol un centre d’accueil des demandeurs d’asile que le gouvernement de Canberra ne veut pas recevoir systématiquement en Australie. Ouverte en 2008, cette structure est en voie de fermeture.

Les dégâts environnementaux provoqués par l’exploitation de phosphate ont valu à Nauru le surnom de « pays qui s’est dévoré lui-même » ; leur impact est également sanitaire, avec un des taux d’obésité les plus élevés au monde. En 2019, le régime a lancé un programme de réhabilitation des terres abîmées, soit quinze de ses vingt et un kilomètres carrés, mais la crainte demeure de devoir évacuer un jour ou l’autre toute la population de l’île.

Membre de l’ONU depuis 1999, Nauru monnaye le cas échéant sa voix sur la scène diplomatique. En échange d’aides de la Russie, il accepte, en 2008, de reconnaître les républiques pro-russes ayant fait sécession de la Géorgie. En janvier 2024, l’île rompt ses relations avec un de ses anciens soutiens, Taïwan, pour se rapprocher de Pékin, jugé plus généreux.

Crédit photo : US Department of Energy’s Atmospheric Radiation Measurement Program.

You might also like

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *