143 100 km²
République autoritaire
Capitale : Douchanbé
Monnaie : le somoni
8,4 millions de Tadjiks
Totalement enclavé, le Tadjikistan mesure 700 km d’est en ouest et 350 km du nord au sud. Sa très sinueuse frontière de 3 000 km, héritée des découpages opérés par le régime stalinien, est partagée sur un peu plus de 1 200 kilomètres avec l’Afghanistan au sud, un peu plus de 1 160 km avec l’Ouzbékistan au nord, 870 km avec le Kirghizstan à l’ouest et un peu plus de 410 km avec la Chine à l’est. Ce positionnement en fait un pays d’une grande valeur stratégique, même si la circulation n’y est pas des plus aisées. C’est en effet un des États les plus montagneux au monde : plus de 93 % de son territoire sont constitués de reliefs et plus de la moitié a une altitude supérieure à 3 000 m. Les seules zones non montagneuses se situent à l’extrémité nord, dans le bassin de Ferghana, autour de Khodjent (ex-Leninabad) sur le Syr Daria[1] et au sud-ouest, dans les régions de Douchanbé et de Khatlon (elles-mêmes séparées par des reliefs entre les bassins de Kouliab et de Kourgan-Tioubé). L’Est est occupé par les hautes chaînes de l’Alaï et du Pamir – où nomadisent des éleveurs kirghizes – et par les vallées étroites du Badakhchan, surmontées de sommets dépassant les 6 000 mètres. Les glaciers du Pamir, véritables châteaux d’eau de l’Asie centrale couvrant plus de 8 000 km², alimentent les fleuves Vakhch et Panj qui se rejoignent pour former l’Amou Daria, frontalier de l’Afghanistan. Le nord et le sud sont séparés par trois reliefs, majoritairement orientés d’est en ouest, qui composent la section occidentale du Tian Shan : la chaîne du Turkestan, le Zeravchan et le Hisor (ou Gissar) au nord de la capitale, située au centre-ouest du pays. Le plus haut sommet du pays, le pic Somoni (7 495 m, ex-pic du Communisme) surplombe la région autonome du Haut-Badakhchan, dans le Pamir, qui occupe 45 % du territoire mais ne rassemble que 3 % de la population.
Le climat est continental, marqué par d’importantes fluctuations saisonnières (jusqu’à -60° C et + 48° C dans le Haut-Badakhchan).
Près de 84 % de la population est composée de Tadjiks, dont moins de 0,5 % de Pamiriens, parlant une demi-douzaine de dialectes proches du tadjik[2]. La part des Russes est passée de 7,5 % avant l’indépendance à moins de 0,5%. Le reste du peuplement est composé d’une forte minorités d’Ouzbeks (environ 15 %, surtout présents au nord) et de Kirghiz.
Plus de 90 % des habitants sont musulmans, sunnites (85 %) ou chiites ismaéliens (5 %, essentiellement dans le Haut Badakhchan). Les autres sont adeptes du christianisme, de la Foi Bahaï, voire du zoroastrisme.
[1] Les découpages staliniens dans la vallée de Ferghana alimentent des litiges avec l’Ouzbékistan et le Kirghizstan sur les tracés frontaliers, souvent très sinueux, et sur les enclaves, pour la plupart ouzbèkes. Cf. L’imbroglio ethnique du Ferghana
[2] Le Tadjikistan compte toutefois moins de Tadjiks que l’Afghanistan voisin.
Avant même la disparition de l’URSS, le Tadjikistan est gagné par l’ouverture qu’incarne la perestroïka de Gorbatchev en Russie. Des partis y voient le jour, démocratiques, nationalistes et islamistes (comme le transnational PRI, Parti de la renaissance islamique, cf. Ouzbékistan) et le nombre de mosquées dans le pays passe de vingt à deux cents entre 1988 et 1992. Le plus souvent, les formations politiques sont créées sur des bases régionales contestant la division des rôles opérée sous l’ère soviétique : à l’époque, les clans de l’industrielle Khodjent et du Kouliab contrôlaient la République et le Parti communiste, ceux du Pamir avaient la main sur les services de sécurité intérieure et des Slaves dirigeaient la 201ème division de l’Armée rouge basée dans le pays.
Neuf ans de guerre civile
Les premiers heurts entre l’opposition et le pouvoir éclatent dès février 1990. L’année suivante, Moscou promeut à la tête du Tadjikistan un cacique communiste, qui l’avait déjà dirigé dans les années 1980 avant d’être écarté par Gorbatchev. A l’indépendance, Rakhmon Nabiev parvient à remporter l’élection présidentielle de novembre 1991, dans des conditions qui provoquent de nouvelles manifestations des opposants. Les premiers affrontements, en mai 1992, font une vingtaine de morts. Contraint de partager la direction du pays avec l’opposition, Nabiev finit par démissionner en septembre. Les factions kouliabi et khodjandi du PC décident alors de reprendre le pouvoir par la force, avec l’appui des troupes russes restées dans le pays. Après avoir élu un représentant du Kouliab, Emomali Rakhmonov, à la tête d’un Parlement « en exil » réuni à Khodjent, ces forces « loyalistes » reprennent Douchanbé en décembre. Elles se heurtent aux milices du camp « islamo-démocrate » qui, elles aussi, sont largement constituées sur des bases communautaires : on y trouve des populations de Kourgan-Tioubé et du Pamir, ainsi que des Ouzbeks et des Garmis. Ces habitants de la vallée de Racht, à l’entrée du Haut-Badakhchan, se considèrent comme les éternels oubliés du pouvoir ; dans les années 1950-1960, des milliers d’entre eux avaient été déplacés dans le sud-ouest pour faire tourner les plantations, notamment de coton, qui manquaient de main d’œuvre.
A l’image de la situation qui prévaut dans l’Afghanistan voisin, la situation tourne à la guerre entre factions. Quelque 250 000 personnes s’enfuient, majoritairement vers le Haut-Badakhchan et vers le sud, franchissant l’Amou Daria sur des pneus et des embarcations de fortune. Les combats sont d’une extrême violence, faisant très peu de prisonniers et de blessés. Les affrontements prennent des allures de règlements de comptes, pour toutes sortes de raisons : politiques, ethniques (persécution systématique des Garmis et des Pamiris), mais aussi privées ou de pure délinquance. Souvent commandées par des repris de justice, les milices du Front National (pro-communiste) multiplient les atrocités. Les chefs de guerre massacrent tous ceux « qui leur arrivent au-dessus de la taille« , pendent les mollahs aux minarets et enterrent vivant leurs adversaires, ne laissant dépasser que leur tête afin qu’elle soit écrasée par les chenilles d’un char. En décembre 1992, lors de la prise de Pianj, à la frontière afghane, 2 700 personnes sont fusillées en deux jours. Les rebelles ne sont pas en reste, nombre de témoignages évoquant des femmes éventrées et des combats écartelés.
Les forces loyalistes bénéficient d’un soutien non-dissimulé de l’Ouzbékistan post-communiste, soucieux d’éradiquer l’islamisme. De fait, l’opposition armée tadjike est essentiellement composée de groupes islamistes, principalement le PRI et les fondamentalistes pamiris du Lal-e-Badakhshan. Puissamment armés, depuis qu’ils se sont emparés des tanks de la garde présidentielle en mai 1992, ils bénéficient de bases arrières en Afghanistan, auprès du Hezb fondamentaliste de Hekmatyar dans la région de Kunduz et du Tadjik Massoud dans les montagnes du Pamir. Les accrochages se multipliant à la frontière, la Russie y déploie ses propres garde-frontières au sein d’une force d’interposition de la CEI composée aussi de Kirghiz et de Kazakhs. Le Tadjikistan étant dépourvu d’aviation, Moscou fait également intervenir des appareils basés à Tachkent, en Ouzbékistan, depuis que l’Armée rouge s’est retirée de la scène afghane.
Pourtant le conflit s’enlise, d’autant que les profondes divisions du camp gouvernemental apparaissent au grand jour. En septembre 1995, deux brigades de l’armée régulière s’affrontent à Kourgan-Tioubé pour le contrôle des trafics de carburant et de coton. En janvier suivant, deux nouvelles rébellions apparaissent aux portes de la capitale : l’une est commandée par le Commandant (kouliabi) de la principale brigade de l’armée tadjike et l’autre par un chef d’ethnie ouzbèke. Les mutins obtiennent la démission du Premier ministre et son remplacement par un fabricant de tapis de Khodjent, autrement dit un « nordiste ». Ces divisions font le jeu des islamistes : solidement implantés dans les piémonts du Pamir, ils assassinent le grand mufti de la République, nommé par le pouvoir, en janvier 1996. En novembre suivant, ils reprennent le contrôle de la vallée et de la ville de Garm.
Mesurant l’impasse que représente la confiscation du pouvoir par les seuls Kouliabis, la Russie intervient de moins en moins dans les combats et pousse Rakhmonov à négocier. Comme l’Ouzbékistan – qui est suspecté de téléguider certaines rebellions dans le camp loyaliste – Moscou redoute l’implantation durable d’islamistes à ses frontières méridionales, alors que les talibans se battent déjà pour prendre le pouvoir en Afghanistan. Sous l’égide de l’ancien Président afghan Rabbani, le chef d’Etat tadjik et le leader de l’opposition islamiste signent un cessez-le-feu puis un accord de paix, fin décembre 1996. Mais le texte, qui institue une Commission de réconciliation nationale, est rejeté par le numéro deux des rebelles, ainsi que par l’opposition laïque du nord que soutient l’Ouzbékistan. Le camp gouvernemental obtient, en revanche, le ralliement d’un certain nombre de commandements tadjiks, parfois au prix fort[1], grâce au rapprochement opéré entre Moscou et Massoud pour lutter contre les talibans.
Malgré une tentative d’assassinat de Rakhmonov (blessé à la jambe à Khodjent), un accord est signé en juin 1997 à Moscou, sous le parrainage de l’ONU, de la Russie et de l’Iran, à l’issue d’un conflit ayant fait entre 50 000 et 100 000 morts et disparus : il prévoit l’intégration des rebelles dans l’armée régulière, l’attribution d’un tiers des postes gouvernementaux et administratifs aux islamistes et l’organisation d’élections dans un délai d’un an. Considérant qu’il délaisse la région nord à majorité ouzbèke, l’Ouzbékistan ne paraphe pas le texte. Sa main est d’ailleurs soupçonnée d’être derrière la nouvelle rébellion que mène, en août suivant, le chef (kouliabi) du Comité des douanes, allié au colonel d’origine ouzbèke qui règne sur Kourgan-Tioubé, rébellion qui traduit aussi la volonté de certains clans de ne pas partager pouvoir et prébendes avec les islamistes. Elle est finalement couronnée par un échec, les rebelles devant même abandonner – comme beaucoup de leurs congénères ethniques – leur fief du sud-ouest pour se replier au nord. C’est là, à Khodjent, que leur chef Khoudoïberdiev lance un nouvel assaut meurtrier contre les gouvernementaux en novembre 1998. L’année est également marquée par la persistance de combats entre l’armée et des milices islamistes, l’intégration au pouvoir des rebelles musulmans tardant à se matérialiser.
[1] En février 1997, une bande armée enlève une douzaine de personnes, dont des observateurs de l’ONU, pour obtenir le droit de rapatrier ses combattants d’Afghanistan au Tadjikistan.
Paix et tentative de reconstruction
La situation se normalise peu-à-peu, sous le parrainage de la Russie qui obtient de créer une base militaire au sud du pays, à la frontière avec l’Afghanistan. Fin 1999, Rakhmonov obtient un nouveau mandat de sept ans avec près de 97 % des voix (et près de 99 % de participation), face à un seul candidat d’opposition. En février suivant, son Parti démocratique populaire remporte les deux-tiers des voix aux législatives, loin devant le PC et le PRI. L’entrée en fonctions de la Chambre basse du Parlement entraîne la fin des travaux de la Commission de réconciliation nationale. Pour autant, les éléments les plus radicaux de la rébellion n’ont pas désarmé. En avril 2001, le vice-ministre de l’Intérieur, un ancien opposant “islamo-démocrate” est assassiné à Douchanbé, sort que connaît également le ministre de la Culture : il est tué par la bombe qui explose près du stade où le Président tadjik et le maire de Moscou assistaient à la célébration du dixième anniversaire de l’indépendance. La crainte persistante d’une contagion islamiste en Asie centrale pousse la Russie à créer des forces de réaction rapide, avec le Tadjikistan, le Kirghizstan et le Kazakhstan. Moscou perd en revanche la garde de la frontière tadjiko-afghane, en 2005, et doit se résoudre à laisser des avions américains survoler l’espace aérien tadjik pour se rendre de leur base de Manas, au Kirghizstan, jusqu’à leur théâtre d’opération en Afghanistan.
Fin 2006, Rakhmonov est élu pour un troisième mandat, à la faveur d’une révision constitutionnelle. Malgré le boycott de l’opposition, il obtient 20 % de moins que sept ans plus tôt. Abandonnant la dénomination russe de son nom, le Président Rahmon entreprend de redresser une économie exsangue, alors que le pays était déjà la république soviétique la moins développée. Les productions agricoles et industrielles ayant été lourdement affectées par les combats, le PIB s’est rétracté des deux-tiers, proportion qui est aussi celle de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Pour réduire sa dépendance énergétique, et satisfaire l’appétit électrique de son industrie de l’aluminium (qui représente plus de la moitié de ses exportations), le pays développe son potentiel en hydroélectricité, au risque d’accroître encore un peu plus les tensions avec l’Ouzbékistan, dont les cultures de coton sont tributaires de l’amont des fleuves tadjiks. Le régime sollicite aussi l’aide de la Chine qui, en échange de la construction d’une ligne électrique, obtient des concessions sur l’exploitation de mines d’or, après avoir récupéré quelques années plus tôt environ 1 000 km² dans le Pamir (cf. Asie centrale, d’une dépendance à l’autre). Ces accrocs à la souveraineté nationale n’empêchent pas Rahmon d’être réélu fin 2013, avec près de 84 % des voix, toujours sans opposant réel.
Une situation toujours volatile
Toutefois, l’ensemble du pays est loin d’être pacifié. La vallée de Racht et le Haut-Badakhchan, théâtres de toutes sortes de trafics (tabac, drogue, pierres précieuses), sont restés globalement fidèles à l’opposition islamiste et échappent largement au pouvoir central tadjik[1]. Des combattants chassés du pays à la fin de la guerre civile sont revenus d’Afghanistan et y ont installé des camps, avec l’appui de caciques locaux tels que l’ancien patron du département chargé de lutter contre le crime organisé et l’ancien chef des gardes-frontières locaux. C’est depuis ces bases qu’ils harcèlent les forces de l’ordre, principalement sous la bannière du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO). Au début de l’automne 2010, une trentaine de soldats et de policiers d’élites sont tués lors deux opérations différentes dans l’est du pays. En juillet 2012, des affrontements entre l’armée et un rebelle ayant repris les armes font entre quarante et deux cents morts dans le Haut Badakhchan. Douchanbé ferme sa frontière avec le Badakhchan afghan où la rébellion disposerait d’appuis. En septembre 2015, une série d’attaques contre plusieurs postes de police, y compris à Douchanbé, fait une vingtaine de morts. Leur commanditaire serait un ancien vice-ministre de la Défense, membre du PRI. Le mouvement a été interdit la même année, dans le cadre d’un ensemble de mesures anti-islamistes telles que la restriction des autorisations de pèlerinage à La Mecque, l’interdiction du port de la barbe et du hijab ainsi que des prières de rues… En juillet 2018, quatre cyclotouristes occidentaux sont mortellement renversés et poignardés sur une route menant aux sommets du Pamir. L’action est revendiquée par l’État islamique qui, trois ans plus tôt, a enregistré le ralliement de l’ancien chef des forces spéciales tadjikes.
De son côté, Rahmon poursuit son exercice solitaire du pouvoir, tout en préparant sa succession (son fils dirige Douchanbé et l’Assemblée) : en octobre 2020, il est élu pour un cinquième mandat avec plus de 90 % des voix, l’opposition ayant de nouveau boycotté le scrutin. Face au péril représenté par l’islamisme, il joue ouvertement la carte du nationalisme et exalte la grandeur passée des Samanides, dynastie tadjike ayant régné sur la Perse, le Khorasan et la Transoxiane[2]. Sur le plan économique, la reprise amorcée à la fin des années 1990, reste fragile. L’économie reste dominée par les activités informelles et clandestines – le trafic de drogue afghane représenterait 30 à 50 % de l’économie réelle – et par une agriculture qui mobilise la moitié de la population active sur des terres arables rares (7 %) du fait du relief ; la plupart des productions (coton, céréales, fruits et agrumes…) sont par ailleurs fortement consommatrices d’eau et d’engrais, avec les menaces environnementales que cela représente. Dans ce contexte, environ un million de Tadjiks travaillent, le plus souvent temporairement, en Russie, fournissant au pays entre un quart et un tiers de son PIB.
En avril 2021, des heurts meurtriers entre garde-frontières et groupes d’habitants surviennent à la frontière avec le Kirghizstan, venant rappeler la volatilité des découpages effectués sous Staline, dans la vallée de Ferghana (cf. Article dédié). Plus d’un tiers de cette frontière n’ayant pas été délimité, les sujets de friction sont nombreux, plus particulièrement pour le contrôle des points d’eau et l’accès aux pâturages[3].
Le Tadjikistan est également rattrapé par le conflit inter-afghan : dans leur reconquête du pouvoir à Kaboul, les talibans s’emparent, en juin, du principal poste frontalier entre les deux pays, et en confient la garde à leurs alliés du Jamaat Ansarullah, un groupe islamiste tadjik hostile au pouvoir de Douchanbé. Après la victoire des « étudiants en religion » en Afghanistan, le très « laïc » régime de Douchanbé accroît sa surveillance de l’islam : Les mosquées sont surveillées avec attention, les imams employés par l’État et le port du voile est banni dans les administrations et dans l’enseignement. Il renforce également ses liens avec la Russie et la Chine et accorde à cette dernière l’exploitation – sans loyer – d’une base à leur frontière commune, en échange d’une aide militaire dont il a bien besoin.
Pour satisfaire son puissant voisin chinois (qui détient la moitié de sa dette), le pouvoir surveille particulièrement sa province du Gorno-Badachkhan, où persiste un fort ressentiment contre le centralisme tadjik et où agissent des groupes criminels, dont les autorités redoutent qu’ils ne soient liés aux islamistes. En mai 2022, le blocage de la route entre Douchanbé et Khorog, le chef-lieu de la région autonome, entraine une intervention du Comité national de sécurité qui fait plusieurs dizaines de morts en quelques semaines. Parmi les victimes figure un ancien commandant des forces locales d’autodéfense, accusé par le gouvernement de diriger des manifestations prônant le renforcement d’une autonomie largement théorique. Des centaines de condamnations sont prononcées contre des membres de la minorité pamirie, y compris contre des membres de la diaspora enlevés sur le sol russe ; en août, l’ancien chef des gardes-frontières de la province est condamné à la réclusion à perpétuité.
[1] Outre la capitale et le Haut Badakhchan autonome, le pays compte trois provinces : Sughd au nord (avec Khodjent), Khatlon au sud et Région de subordination républicaine au centre (dont la vallée de Racht), directement administrée par le pouvoir central.
[2] Le nom du plus grand souverain de cette dynastie médiévale, Ismoïl Somoni, a été donné à la monnaie et à la compagnie aérienne nationales, ainsi qu’au plus haut sommet du pays.
[3] 889 des 972 kilomètres de frontières avec le Kirghiztan sont délimités en février 2024.