En Océanie, les Samoa sont partagées entre un pays indépendant et une possession américaine[1], les îles de la Ligne entre les États-Unis et la république de Kiribati (qui en possède l’essentiel), les Salomon entre le pays souverain éponyme et l’île de Bougainville (région autonome au sein de la Papouasie Nouvelle-Guinée). Les îles Mariannes sont divisées entre un pays associé aux États-Unis (le Commonwealth des Mariannes du Nord) et un territoire purement américain (l’île de Guam, la plus méridionale et la plus vaste de l’archipel). Anciennes possessions espagnoles, puis allemandes, les îles Carolines ont été placées, après la première Guerre mondiale, sous la tutelle des Américains qui les ont divisées entre les États fédérés de Micronésie (six cents îles) et l’archipel de Palaos à l’extrême-ouest. Bien que géographiquement rattachées à Palaos, les îles Yap ont préféré rejoindre les États fédérés de Micronésie en 1978 (avant que les deux pays n’accèdent à l’indépendance).
A cheval sur l’Océanie et l’Asie, la Nouvelle-Guinée – deuxième plus grande île du monde après le Groenland[2] – est divisée entre une grande moitié occidentale sous tutelle indonésienne et une partie orientale indépendante, la Papouasie-Nouvelle Guinée. Celle-ci administre quelques-unes des îles du détroit de Torrès, qui la sépare de l’Australie, mais la très grande majorité des deux cent soixante-dix îles est australienne.
En Asie, l’Indonésie occupe aussi la partie occidentale de Timor – la partie orientale ayant acquis l’indépendance sous le nom de Timor-Leste – et quasiment les trois-quarts de Bornéo, troisième plus grande île du monde ; le quart restant appartient au sultanat de Brunei et à la Malaisie (États de Sabah et du Sarawak).
En Afrique, l’archipel des Comores est scindé en deux : une Union des Comores indépendante et les îles françaises de Mayotte.
En Europe, l’Irlande comprend deux parties : la plus septentrionale est membre du Royaume-Uni et le reste constitue la république d’Eire. En Méditerranée, Chypre est de facto divisée en trois zones : une partie occidentale membre de l’ONU, une partie orientale reconnue par la seule Turquie et une petite partie sous dépendance britannique. Dans le Pays basque, l’île fluviale des Faisans (6820 m²) est administrée conjointement par la France et l’Espagne.
En Amérique caribéenne, Hispaniola est partagée entre deux États souverains, Haïti à l’ouest et la République dominicaine à l’est. Dans les petites Antilles, l’île de Saint-Martin (un peu moins de 96 km²) est à 61 % française et à 39 % néerlandaise. Les six cents îles et cayes de l’archipel des Grenadines (86 km² au total) sont rattachées, pour les deux tiers nord, à Saint-Vincent et pour le tiers sud à la Grenade. A l’est de Porto-Rico, plus de 700 km² des îles Vierges sont sous dépendance plus ou moins directe des États-Unis[3] et 153 km² forment un territoire britannique d’outre-mer (depuis les années 1670). Dans le sud-est de Cuba, les Américains louent au pays les 121 km² de l’enclave de Guantanamo. Plus au nord, l’archipel des Lucayes – qui s’étend des côtes orientales de la Floride jusqu’au nord d’Hispaniola – est partagé entre la république indépendante des Bahamas (13 943 km²) et le territoire britannique des îles Turks-et-Caïcos (616 km²).
A cheval sur l’Amérique du nord et l’Asie, les îles Aléoutiennes ont été vendues par la Russie aux États-Unis en 1867, en même temps que l’Alaska voisin. Elles se prolongent, jusqu’à la péninsule du Kamtchatka, par les îles du Commandeur qui, elles, sont demeurées russes.
[1] Les Samoa ont été divisés en 1899 : une partie américaine (199 km²) et une partie allemande (2944 km²), passée sous tutelle néo-zélandaise en 1914 et devenue indépendante en 1962.
[2] Il arrive que, comme l’Australie, le Groenland soit plutôt considéré comme « île-continent ».
[3] Aux 350 km² des îles Vierges américaines proprement dites (achetées au Danemark en 1917) s’ajoutent les 378 km² des îles du Passage, anciennes îles Vierges espagnoles rattachées à Porto-Rico (État associé aux États-Unis).