752 618 km²
République présidentielle
Capitale : Lusaka
Monnaie : le kwacha
21 millions de Zambiens
Entre Afrique centrale et australe, la Zambie partage 6 043 km de frontières terrestres avec huit pays : 2 332 avec la République démocratique du Congo au nord, 353 avec la Tanzanie au nord-est, 847 avec le Malawi à l’est, 439 avec le Mozambique au sud-est, 763 km avec le Zimbabwe (le long du fleuve Zambèze) et 244 km avec la Namibie au sud, 1 065 km avec l’Angola à l’ouest… et 150 mètres avec le Botswana, soit la frontière la plus courte du monde.
D’une altitude moyenne supérieure à 1 100 mètres, la Zambie est essentiellement constituée d’un haut plateau, de collines et de quelques montagnes (culminant à 2330 mètres au nord-est). Le climat est tropical, plus tempéré en altitude.
L’anglais est langue officielle, dans un pays qui compte plus de soixante-dix parlers bantous et pas de peuple majoritaire. Les ethnies les plus nombreuses sont les Bemba (21 %) et les T(s)onga (14 %), devant les Chewa (7 %) et peuples apparentés (Nsenga 5 % et Tumbuka 4 %), les Lozi (ou Rotse 6 %), les Ngoni (4%) et autres Lunda (2,5 %), la plupart étant présentes dans les pays voisins. Les Bemba (présents au Katanga congolais) et les Lozi (dans la bande namibienne de Caprivi) sont proches des Shona du Zimbabwe.
Les Zambiens sont protestants à 73 % (presbytériens, méthodistes, réformés, anglicans…) et catholiques à 20 %.
Devenue indépendante en 1964, la Rhodésie du nord prend le nom de Zambie, en référence au fleuve Zambèze qui prend sa source au nord-ouest du pays et le parcourt sur plusieurs centaines de kilomètres. La Présidence est exercée par le « père de l’indépendance », Kenneth Kaunda, fondateur du Parti pour l’indépendance nationale unitaire (UNIP). D’abord ouvert, le régime se durcit : en 1969, la province occidentale du Barotseland perd l’autonomie relative que lui avaient concédée les Britanniques, en raison des tentations sécessionnistes des Lozi (qui affichent le même séparatisme dans la bande namibienne de Caprivi) ; en 1973, la formation présidentielle devient le seul parti autorisé dans le pays. Régulièrement réélu, Kaunda doit faire face à une situation économique qui se dégrade, en particulier du fait de la baisse des cours du cuivre, produit massivement dans la « Copperbelt » frontalière du Katanga congolais.
En 1990, une hausse brutale des prix provoque des émeutes qui contraignent le Président à restaurer le multipartisme, instaurer une nouvelle Constitution et convoquer des élections. Organisées l’année suivante, elles sont remportées par le principal parti d’opposition, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MDD), dont le leader, l’ancien syndicaliste Frederick Chiluba, devient Président. Pour assurer sa réélection en 1996, il recourt à divers moyens tels que l’usage abusif des médias d’État et l’interdiction aux personnes nées de parents étrangers de se présenter (les parents de Kaunda étant originaires du Nyassaland). Cinq ans plus tard, l’élection de son successeur, lui aussi membre du MDD, est contestée par les principaux partis d’opposition, mais la suivante, en 2006, est jugée régulière.
Finalement, le parti au pouvoir est évincé, en 2011, par le Front patriotique (PF) de Michael Sata. Décédé trois ans plus tard, le Président est remplacé temporairement par son vice-Président, un Blanc, jusqu’à l’élection comme nouveau chef d’État d’un ministre Noir du PF. Edward Lungu est réélu pour un mandat complet en 2016, non sans avoir fait interdire des meetings de l’opposition et abusé des moyens d’État. De nouveau candidat en 2021, il est largement battu par un opposant de longue date, plusieurs fois candidat et emprisonné : le libéral Hakainde Hichilema, leader du Parti unifié pour le développement national (UPND). Le nouveau Président arrive dans un pays riche (deuxième producteur mondial de cuivre) mais en forte crise, au point d’avoir fait défaut sur sa dette souveraine à la fin de l’année 2020.
Photo : gorges du Zambèze à la sortie des chutes Victoria.