17 364 km²
Monarchie absolue
Monnaie : le lilangeni
1,1 million de Eswatiniens
[1] La plus grande ville est la capitale économique, Manzini. Le roi et le Parlement siègent à Lobamba.
Enclavé entre l’Afrique du sud et le Mozambique (avec lesquels il partage respectivement 438 et 108 km de frontières), le pays est formé essentiellement de collines et petites montagnes (point culminant à 1862 m). Son climat varie de tropical à tempéré.
Plus de 90 % de la population est Swazi, de langue swati (officielle avec l’anglais). Environ 40 % appartiennent à la mouvance zioniste, Églises chrétiennes qui intègrent des éléments de religions traditionnelles. Les protestants divers sont environ 30 % et les catholiques 20 %. Les 10 % restant se répartissent entre musulmans, baha’i, bouddhistes, hindouistes…
Chef suprême des Swazi pendant la domination britannique, Sobuzha II devient roi à l’indépendance du pays en 1968. Mais, jugeant que la Constitution (de monarchie constitutionnelle) élaborée par Londres est contraire aux coutumes de son peuple, il l’abolit en 1973 et dissout le Parlement. La nouvelle Constitution, entrée en vigueur en 2005, a confirmé le statut de monarchie absolue du royaume : les partis sont plus ou moins tolérés et une partie des députés nommés par le souverain, comme de très nombreux titulaires de fonctions publiques.
Des émeutes éclatent en 2011 pour dénoncer le train de vie du monarque, qui entretient une quinzaine d’épouses dans autant de palais et dont la famille royale roule en voitures de luxe alors que le pays traverse une violente crise. L’espérance de vie n’y est alors que de 31 ans, un quart de la population étant infectée par le sida. A la recherche d’aide, le roi se tourne vers l’Afrique du sud ; mais Pretoria ayant conditionné son soutien à l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, le souverain se tourne vers des pays moins regardants, notamment dans la péninsule arabique.
En 2018, le roi Mswati III remplace le nom de Swaziland, jugé trop colonial, par celui de Eswatini (« pays des Swazi » en langue swati). Mais ce geste nationaliste ne suffit pas à calmer une partie de la population : en 2019, le royaume est secoué par une vague de grèves des fonctionnaires, accusant le monarque de vider les caisses du pays au détriment de la population. Deux ans plus tard, le pouvoir doit déployer ses forces de sécurité pour mettre fin à de grandes manifestations en faveur de la démocratie. En janvier 2023, le principal opposant au roi (et avocat de nombreuses victimes des manifestations de 2021) est assassiné à son domicile.
Photo : HaLu2803 / Pixabay