Malawi

Malawi

Après trois décennies de régime autoritaire, le petit pays essaie de trouver sa voie démocratique et économique.

118 484 km²

République présidentielle

Capitale : Lilongwe[1]

Monnaie : le kwacha

21,7 millions de Malawites ou Malawiens

[1] Plus centrale, Lilongwe a remplacé la méridionale Zomba en 1975. La capitale économique est Blantyre, au sud.

Le Malawi est enclavé entre trois pays avec lesquels il partage 2 857 km de frontières : 512 km avec la Tanzanie au nord-est, 847 km avec la Zambie à l’ouest et 1 498 km avec le Mozambique à l’est et au sud.

Le pays est traversé du nord au sud par la faille du Grand rift, dans laquelle se trouve le lac Malawi (ex-lac Nyasa). Le troisième plus grand lac d’Afrique (plus de 29 500 km²) et cinquième mondial en volume (7 775 km3) présente une exceptionnelle diversité piscicole. S’étendant sur 580 km de long et 30 à 80 km de large, il marque la frontière du Malawi avec deux de ses voisins, mais dans des conditions différentes. Dans sa partie centrale, la frontière avec le Mozambique suit un tracé aquatique médian, avec une particularité : les deux îles de Likoma et Chizumulu sont juridiquement malawites, bien que situées dans les eaux territoriales mozambicaines. Au nord en revanche, la frontière arrêtée par les colonisateurs, en 1890, ne passe pas au milieu du lac mais sur les berges tanzaniennes. La Tanzanie réclame la moitié des eaux qui lui font face. Devant le refus de Lilongwe, elle a saisi la Cour internationale de justice.

Les trois-quarts du relief malawite sont formés de plateaux. Le point culminant, à plus de 3 000 m d’altitude, se situe au sud, dans l’inselberg (montagne isolée) du Mulanje. Le climat est sub-tropical.

Un peu plus d’un tiers de la population est d’ethnie Chewa (et Nyanja). Le reste est composé d’autres ethnies bantoues (Lomwe 19 % mais plus nombreux au Mozambique, Yao 13 %, Ngoni 10 %, Tumbuka 9 %, Sena, Mang’anja, T(s)onga…) et de populations d’origine européenne et asiatique. Les langues officielles sont l’anglais et le chichewa.

Les Malawites sont à plus de 77 % chrétiens, dont plus d’un quart membres d’Églises africaines ; les autres sont protestants de diverses obédiences (33 %) ou catholiques (17 %). Le pays compte également près de 14 % de musulmans, présents essentiellement au sud.


En 1962, Londres accorde l’autodétermination au Nyasaland, dont le docteur Hastings Banda – opposant déterminé à la domination britannique – devient Premier ministre, à la tête de son Parti du congrès du Malawi (MCP). Le Royaume-Uni ayant dissout la fédération de Rhodésie et du Nyasaland, ce dernier accède à l’indépendance en 1964 sous le nom de Malawi. D’abord monarchie constitutionnelle membre du Commonwealth, il devient une république deux ans plus tard, avec le Chewa Banda comme Président et même comme Président à vie à partir de 1971. L’aile paramilitaire du MCP (les Jeunes pionniers) contribue à maintenir le caractère autoritaire du régime.

Sous la pression des Églises du Malawi et de la communauté internationale, le pouvoir doit toutefois organiser , en 1993, un référendum le 14 juin 1993, à l’occasion duquel les Malawites votent en faveur d’un régime démocratique pluraliste. Tenues l’année suivante, les élections sont remportées par le Front démocratique uni (UDF), dont le chef Bakili Muluzi succède à Banda. Allié à d’autres formations, l’UDF domine la vie politique jusqu’en 2005, date de la scission du Parti démocrate progressiste (PDP) du Président Bingu wa Mutharika, d’ethnie Lomwe. Élu à son tour en 2014, son frère Peter, doit abandonner le pouvoir en 2020, après l’invalidation de sa réélection par la Cour constitutionnelle. Le nouveau scrutin a consacré le retour au pouvoir du MCP, en la personne de Lazarus Chakwera. Le nouveau chef d’État doit faire face à une pauvreté et une corruption persistantes, dans un pays qui reste touché par le sida et demeure très dépendant d’une agriculture soumise aux aléas climatiques et à une forte pression démographique.

Photo : vue satellite de l’inselberg du Mulanje