1 267 000 km2
Capitale : Niamey
République militaire
Monnaie : Franc CFA
25 Millions de Nigériens
Totalement enclavé, le Niger partage plus de 5 800 km de frontières avec sept pays : un peu plus de 950 km avec l’Algérie et de 340 km avec la Libye au nord, près de 1200 km avec le Tchad à l’est, plus de 1600 km avec le Nigeria et un peu moins de 280 km avec le Bénin au sud, un peu plus de 620 km et un peu moins de 840 km avec le Mali à l’ouest.
A l’exception de quelques sommets et collines au nord (avec un point culminant à un peu plus de 2000 m), le Niger est plat et en grande partie désertique. Seul l’extrême sud, où se concentre l’essentiel de la population, bénéficie de conditions tropicales : il est notamment traversé par le fleuve qui donne son nom au pays, bien que la majeure partie de ses 4 180 km coule au Mali et au Nigeria, où il se jette dans l’Océan (et dont l’un des États fédérés porte aussi le nom de Niger). Au sud-est s’étend le lac Tchad, partagé avec le pays éponyme, ainsi qu’avec le Nigeria et le Cameroun.
Bien qu’en baisse, le taux de fertilité du Niger est le plus élevé du monde (sept enfants par femme en 2022), à telle enseigne que la population double tous les vingt ans. Plus de la moitié des Maliens sont Haoussas (53 %), ethnie également très présente dans le nord du Nigeria[1]. Le reste du peuplement se divise en Zarma (ou Djarma, 21 %, ethnie de l’ensemble Songhaï prépondérante dans la région de Niamey à l’ouest), Touareg (11%, dans les trois-quarts désertiques du nord), Fulani (Fulbe ou Peuls, 6,5 %), Kanouri (6 %, également présents au Nigeria), Gourma, Arabes , Toubou (présents au Tchad)… Le français est langue officielle.
Plus de 99 % des Nigériens sont musulmans, sunnites à plus de 95 %.
[1] La séparation des Haoussas résulte d’un accord franco-anglais de partage de la région (1890) : Français au nord d’une ligne allant du sud de Niamey au lac Tchad, Anglais au sud.
En 1958, le Niger – comme la plupart des territoires français de l’Afrique occidentale française – vote « oui » au référendum qui lui propose d’adhérer à une Communauté avec la France, préparatoire à une accession à l’indépendance. Celle-ci devient effective en 1960. Le premier chef d’État élu par les députés est le fondateur du Parti progressiste nigérien (PPN), Hamani Diori, qui en fait le parti unique du pays, après avoir interdit le Sawaba de son cousin Djibo Bakary. Réélu en 1965, puis en 1970, le Président (d’ethnie Djerma) ne parvient pas à empêcher son pays d’être victime de la grande sécheresse qui frappe le Sahel, à partir de 1973, et décime 60 % de ses troupeaux. L’année suivante, Diori est renversé par un coup d’État militaire conduit par le lieutenant-colonel Kountché (d’ethnie Zarma).
Devenu chef de l’État de facto, le Président du Conseil militaire suprême exerce lui aussi un pouvoir autoritaire, mais bénéficie d’un climat économique plus favorable, grâce aux revenus que procurent au pays la mine d’uranium d’Arlit, dans l’Aïr. Cette accalmie lui permet de prendre quelques mesures libérales, telles que la libération de Niori et de Bakary, emprisonnés après le putsch. Mais les années 1980 sont de nouveau marquées par une grave crise économique, provoquée par de nouvelles sécheresses et par une baisse des cours de l’uranium. Décédé en 1987, Kountché est remplacé par un cousin, le colonel Ali Saibou, qui promulgue une nouvelle Constitution et amnistie les condamnés politiques, tout en instaurant le règne d’un nouveau parti unique, le Mouvement national pour une société de développement (MNSD). Son omnipotence est toutefois remise en cause, dès 1990, par des manifestations et des grèves qui contraignent Saibou à convoquer, l’année suivante, une Conférence nationale.
La nouvelle Constitution de 1992 ayant instauré le multipartisme, le MNSD doit céder le pouvoir à la coalition d’opposition, victorieuse des élections de 1993. Le pouvoir échoit à un de ses leaders, l’Haoussa Mahamane Ousmane, qui doit non seulement faire face à un contexte très dégradé, mais aussi à une insurrection des tribus touarègues de l’Aïr, réclamant une meilleure répartition des ressources du Nord. Une guérilla de populations kanouris et toubous apparaît également à l’été 1995, en lisière du Tchad : le Front démocratique pour le renouveau. Ousmane est finalement renversé, en 1996, par une junte militaire dont le chef, le colonel Maïnassara Baré, est élu Président dans des conditions extrêmement contestées.
Engoncé dans une profonde crise économique, qui se traduit par des retards de paiement des fonctionnaires et des étudiants boursiers, le régime élargit son gouvernement à la fin de l’année 1997. La nouvelle équipe comprend même des chefs rebelles, après la signature d’un accord de paix, à Alger, avec l’Union des Forces de la Résistance Armée et les Toubous des Forces armées révolutionnaires du Sahara (FARS). Mais cette politique de la main tendue est loin de satisfaire une partie de l’armée qui, de surcroit, doit faire face à d’importants retards dans le versement des soldes. En février 1998, des garnisons se mutinent dans les régions de Diffa (sud-est) et d’Agadez (centre), puis de Zinder et Arlit. Le mouvement ne s’arrête qu’après le versement de deux mois d’arriérés de salaires. Le pouvoir doit également compter avec l’irruption de combattants islamistes dans le nord du pays. A la fin de l’année 1998, il annonce la mort de quatre de ses soldats, lors d’une opération de destruction d’une base d’islamistes algériens au nord d’Agadez. Maïnassara est finalement assassiné, en avril 1999, par le chef de sa garde présidentielle.
Nommé à la tête d’un Conseil de réconciliation nationale, le nouvel homme fort du pays promet d’organiser la transition en vue de rendre le pouvoir aux civils, ce qu’il fait en organisant des élections en novembre 1999. Marqué par une participation inférieure à 40 %, le scrutin voit le succès du MNSD et de son candidat Mamadou Tandja : engagé dans la répression de la rébellion touarègue, cet ancien colonel d’ethnie haoussa l’emporte devant l’ancien Premier ministre Mahamadou Issoufou, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) soutenu par la Libye et le Burkina, et l’ancien Président Ousmane. Réélu en 2004, Tandja doit se résoudre à engager de nouveaux pourparlers avec ses ennemis touareg, qui ont repris les armes. En mai 2009, il invite leurs chefs à assister à la pose de la première pierre du futur site uranifère d’Imouraren, considéré comme le deuxième le plus important au monde. Remporté par le groupe français Areva, devant des concurrents chinois et canadiens, le contrat d’exploitation comporte une nouveauté de taille : pour la première fois, la société – déjà présente à Arlit – ne détiendra pas 100 % des droits, mais devra en laisser un tiers au gouvernement nigérien. Enhardi par ces succès, Tandja se met en tête de briguer un troisième mandat consécutif, alors que la Constitution n’en autorise que deux. La Cour constitutionnelle lui ayant refusé de consulter la population à ce sujet, elle est dissoute, de même que le Parlement. S’étant attribué le pouvoir de légiférer par décrets et ordonnances, le Président organise son référendum, lequel supprime toute référence à un nombre maximal de mandats présidentiels. Dans la foulée il remporte, en octobre 2009, des législatives boycottées par l’opposition.
Tandja est finalement déposé par une junte, en février 2010, à l’issue d’une bataille ayant fait quelques morts. Ayant promis de restaurer la démocratie, le nouveau pouvoir organise, en novembre 2010, un référendum sur un projet de Constitution prévoyant de rendre le pouvoir aux civils. Le texte est approuvé par 90 % des électeurs, avec une participation d’un niveau élevé pour le pays (53 %). Organisées début 2011, les élections présidentielles et législatives voient le succès, à sa quatrième tentative, du vétéran de la politique malienne : Mahamadou Issoufou, ancien cadre minier d’ethnie haoussa. Si la participation a été faible (48 %), le scrutin n’en est pas moins considéré comme régulier par les observateurs de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États africains (Cédéao) présents sur place. Entre deux tentatives de coup d’État déjouées, Issoufou parvient à obtenir quelques succès, notamment dans le domaine minier. Après plus d’un an de négociation, il trouve un accord avec son ancien employeur Areva sur l’exploitation des mines d’uranium : le groupe français paiera davantage de redevances, financera des projets de développement et désignera des Nigériens à la tête de ses filiales locales ; quant à l’ouverture de la mine géante d’Imouraren, elle est reportée afin de ne pas faire chuter davantage les cours du minerai.
En revanche, la situation se dégrade sur le plan sécuritaire, face à la montée en puissance des groupes islamistes dans tous les pays environnants. Non seulement le Niger possède plus de 800 km avec le Mali, mais sa partie septentrionale, montagneuse, offre un couloir idéal vers le sud libyen et le Tchad pour les islamistes et les trafiquants de toutes sortes, via la passe de Salvador et le plateau de Mangani. Au sud, le pays compte 1 600 km de frontière avec le Nigeria, où sévissent les djihadistes du groupe Boko Haram. Son armée de 12 000 hommes étant incapable de surveiller autant de fronts, Niamey va accepter d’accueillir des drones américains de surveillance et de combat, et s’engager autour de la France sur la scène malienne. Des ressortissants français – notamment des employés du secteur uranifère – sont ainsi enlevés au Niger et transférés au nord du Mali avant libération, ou pas, contre rançons. En janvier 2011, deux otages enlevés dans un restaurant de Niamey sont tués par leurs ravisseurs au Mali, jusqu’où l’armée nigérienne, puis des forces spéciales françaises, les avaient poursuivis. Les soldats nigériens et français vont aussi récupérer, à la frontière libyenne, des armes issues des stocks de Kadhafi, une fois le leader libyen chassé du pouvoir. C’est également depuis la Libye qu’arrive le commando de Maliens, Soudanais et Sahraouis qui, en mai 2013, commet un double attentat à la voiture piégée contre une caserne d’Agadez et une mine d’uranium à Arlit. Les forces spéciales françaises interviennent pour éliminer les terroristes, membres de deux groupes djihadistes périphériques à al-Qaida, le MUJAO et les Signataires par le sang. Dès le printemps 2013, l’armée nigérienne est également engagée aux côtés de son homologue nigériane contre Boko Haram, qui opère jusque dans la région de Diffa, à l’extrême sud-est du Niger.
Le pays connait également la montée de sentiments fondamentalistes chez certains musulmans. En janvier 2015, le centre culturel français et trois églises chrétiennes sont incendiés par des émeutiers musulmans à Zinder, puis une vingtaine de lieux de culte, bars et commerces de chrétiens à Niamey, après la publication de caricatures du prophète par le journal français Charlie hebdo, victime la semaine précédente d’une fusillade mortelle à Paris. Sans doute attisés par l’opposition, dont Zinder est le fief, les incidents font une dizaine de morts.
Issoufou est réélu en 2016, mais dans des conditions qui conduisent l’opposition à boycotter le second tour. Un rapport international vient également montrer l’extrême corruption régnant dans le pays : un tiers du milliard de dollars de dépenses affectées à l’armée nigérienne entre 2011 et 2017 aurait été détourné, principalement par surfacturation. Les militaires payent aussi de leur vie la mauvaise coordination des forces internationales multiples opérant dans la région saharo-sahélienne. En octobre 2017, cinq soldats nigériens et trois de leurs formateurs américains sont tués dans une embuscade, en poursuivant des djihadistes venus du nord Mali. Le dispositif français « Barkhane », déployé au Mali, n’est prévenu qu’une heure après le début des combats. En décembre 2019, puis le mois suivant, l’armée nigérienne perd plus de cent cinquante hommes près de la frontière malienne, lors de deux attaques lancées par des centaines de djihadistes de l’EIGS venus du Mali. En août de l’année suivante, six Français et leurs deux accompagnateurs nigériens sont tués dans une réserve de girafes, près de la zone dite « des trois frontières » (Niger/Mali/Burkina). L’action est revendiquée par l’EIGS, dont les groupes du Niger seraient en contact de plus en plus étroits avec ceux de l’Iswap, la filiale de Daech opérant au nord-est du Nigeria.
Malgré tout, le Niger enregistre, en février 2021, la première transition démocratique de son histoire entre deux Présidents élus. Le second tour des présidentielles voit le succès avec près de 56 % des voix (et 63 % de participation) du dauphin d’Issoufou, Moham Bazoum, un Arabe Ouled Slimane, ethnie très minoritaire au Niger, présente également en Libye et au Tchad. Mais cette victoire est contestée. Deux jours avant l’intronisation du nouveau Président, le régime déjoue une tentative de putsch émanant des forces de sécurité et de renseignement.
En janvier 2021, une centaine de villageois sont tués dans deux villages nigériens de la zone des trois frontières ; mis en fuite par un groupe d’auto-défense local, les djihadistes reviennent en force et commettent un massacre sans précédent dans le pays. Deux mois plus tard, une cinquantaine de villageois revenant d’une foire sont assassinés dans la région de Tillabéri, proche des trois frontières. La semaine suivante, des dizaines d’hommes en moto massacrent quelque 140 déplacés dans la région de Tillia, elle aussi désertique et proche du Mali. A chaque fois, les assaillants interviennent après le départ de troupes ayant stationné dans la zone. Faute d’un soutien suffisant de l’armée, des villages nigériens de la zone des trois frontières se dotent de comités de vigilance. En novembre, le convoi de l’un d’eux est pris en embuscade par des djihadistes : près de 70 membres de la milice sont tués, dont le maire du village qui en avait pris la tête. A partir du milieu de l’année 2022, la violence diminue, notamment parce-que la France redéploie au Niger une partie de son dispositif militaire sahélien : les troupes françaises ont été priées de quitter le Mali en août 2022 et le Burkina en février 2023, après l’arrivée au pouvoir de juntes dans ces deux pays.
En juillet 2023, Bazoum est destitué par un coup d’État. Retenu prisonnier, il est remplacé par un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dont le numéro un est le chef de la Garde présidentielle, originaire de la région de Tillabéri (sud-ouest). Craignant d’être démis, après douze ans passés à ce poste, le général Tchiani a pris les devants et rallié les autres forces armées du pays. Officiellement, les militaires reprochent au chef de l’État son incapacité à restaurer la sécurité, malgré son alignement sur l’ancienne puissance coloniale. La France a en effet redéployé quelque 1 500 soldats au Niger, effectif venant s’ajouter au millier de militaires américains basés à Niamey, à Agadez (où se trouve une base de drones) et près de la frontière libyenne, ainsi qu’à la centaine d’Allemands formant les forces spéciales nigériennes. Mais Bazoum paie surtout sa volonté de s’attaquer à la corruption et de réformer les organes de sécurité, ainsi que le secteur pétrolier : aux mains du fils Issoufou, dont le père aurait joué un rôle dans le putsch, l’industrie pétrolière est attendue comme un moyen de sortir le pays de sa grande pauvreté. Elle compte notamment sur la montée en puissance du gisement d’Agadem, dans la région de Diffa, dont la production – assurée par une entreprise chinoise – devrait être acheminée jusqu’à un port de la côte béninoise.
Sur fond de dénonciation de la présence française, activée par le mouvement souverainiste M62, et de rupture des accords signés avec Paris, les putschistes se rapprochent des juntes au pouvoir au Mali, au Burkina et en Guinée, alors que la Cedeao les menace d’une intervention armée. Pour y pallier, le régime rapatrie à Niamey des troupes qui étaient positionnées dans la région troublée des trois frontières, ce qui fait le jeu des djihadistes qui y multiplient les actions violentes, dans un contexte de fortes tensions communautaires : soumis au versement d’un impôt par les islamistes, les agriculteurs Zerma s’en prennent aux éleveurs Peuls et réciproquement. Pour essayer de calmer la communauté internationale, Tiani annonce la mise en place d’un « dialogue national inclusif » et annonce une transition qui « ne saurait aller au-delà de trois ans ».
En septembre, le chef de la junte nigérienne signe, avec ses homologues du Mali et du Burkina, la Charte du Liptako-Gourma. Le texte est censé créer une nouvelle entité, l’Alliance des États du Sahel, dotée de systèmes de défense collective et d’assistance mutuelle contre les agressions extérieures, les groupes armés et les bandes criminelles. Des soldats burkinabé sont d’ailleurs envoyés en renfort dans la partie nigérienne des trois frontières. De son côté, la France cède aux exigences du nouveau régime et commence à évacuer ses troupes. Au mois d’octobre, le pouvoir rejette la médiation de l’Algérie dans l’organisation de la transition, alors que l’armée subit son plus important revers depuis le coup d’État : une soixantaine de soldats des forces spéciales et de gardes nationaux sont tués par une centaine de djihadistes de l’EIGS, dans le nord des régions de Tillabery et Tahoua, frontalières du Mali. En décembre, Niamey annonce son retrait du G5 Sahel – comme le Mali et le Burkina – et se rapproche à son tour de la Russie. Le mois suivant, des drones lancés par l’armée tuent plusieurs dizaines de civils dans un village de la région de Tillabery, attaqué par des djihadistes.
En mars 2024, après avoir signé un protocole de Défense avec la Russie, Niamey dénonce l’accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012, les Américains devant retirer leurs troupes du pays d’ici fin 2024. Dans le sillage des Russes, les Iraniens marquent un intérêt certain pour la contribution que les mines nigériennes d’uranium pourraient apporter à leur programme nucléaire.
Dans le Nord, frontalier de la Libye, le pouvoir de la junte est contesté par le Conseil de la résistance pour la république (CRR) d’un ancien chef rebelle touareg et par le Front patriotique de libération (FPL), résurgence d’un mouvement insurgé (l’Union des forces patriotiques pour la refondation de la République) qui avait déposé les armes peu de temps avant que ne se produise le coup d’État. Dirigé par un Toubou, le FPL réclame le retour à l’ordre constitutionnel, la meilleure prise en compte des nomades dans la répartition des revenus tirés du sous-sol et le non versement d’un prêt d’une compagnie pétrolière chinoise à la junte. Après avoir attaqué une position de l’armée en mai, le mouvement fait sauter le mois suivant un tronçon du pipeline de 2000 km devant évacuer le pétrole nigérien en direction des côtes béninoises du golfe de Guinée. Quelques jours plus tôt, six soldats nigériens d’une unité chargée de surveiller l’oléoduc avaient été tués lors d’une attaque de « bandits armés » dans le sud. Dans l’extrême-nord, un nouveau groupe armé toubou, le Front patriotique pour la justice (FPJ) revendique l’attaque d’un convoi et l’enlèvement d’un préfet dans la région d’Agadez.
Ces événements interviennent alors que les relations du Niger avec le Bénin sont fortement dégradées, le premier accusant le second d’héberger des troupes françaises censées le déstabiliser. Affichant son intention de revoir les modalités d’exploitation des richesses minérales du pays, la junte annonce le retrait du permis accordé à l’entreprise française Orano pour la mine géante d’Imouraren, ainsi que d’un autre gisement d’uranium à une société canadienne.
Sur le terrain, l’armée nigérienne doit faire face à trois fronts, comme le démontre la série d’attaques mortelles dont elle est victime à la mi-septembre : de la part des djihadistes dans les régions de Tillabéri, au nord-ouest de la capitale Niamey, et de Diffa, à proximité du Nigeria, mais aussi dans la zone d’Agadez voisine de la Libye ; des soldats y sont victimes du Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (MPLJ), une scission du FPL.