730 km²
République (cité-Etat)
Monnaie : dollar de Singapour
5,6 M d’habitants (Singapouriens ou étrangers)[1]
[1] Moins de 4 millions de Singapouriens, les autres ayant le statut de non-résidents.
Bordée au nord par le détroit de Johor (qu’une digue enjambe jusqu’à la Malaisie) et au sud par le détroit de Singapour, qui la sépare de l’archipel indonésien de Riau, la cité-Etat est composée d’une cinquantaine d’îles dont la plus importante, Pulau Ujong, constitue plus de 80 % de son territoire.
C’est le pays ayant la plus forte densité de population au monde, après Monaco. Son climat est tropical.
74 % de la population est d’origine chinoise (parlant le mandarin), 13 % malaise (le peuple autochtone), 9 % d’origine indienne (parlant le tamoul) et un peu moins de 4 % d’origine européenne (surtout britannique).
Sur les 83 % de Singapouriens déclarant une religion, 33 % se disent bouddhistes (école theravada), 19 % Musulmans, 15 % Chrétiens (majoritairement protestants), 11 % Taoïstes et 5 % Hindouistes.
Depuis son indépendance, acquise après son expulsion de la Malaisie (cf. ce pays), Singapour connaît un essor et une prospérité économiques ayant peu d’équivalents dans le monde. D’un million d’habitants en 1947, sa population est passée à plus de cinq et demi en 2015. Au positionnement charnière de son port entre les océans Indien et Pacifique, notamment pour le transport de conteneurs, l’État a ajouté une politique ambitieuse de diversification dans les activités financières et les industries de haute technologie.
La gouvernance est assurée, sans discontinuer, par le People’s Action Party (PAP) : au « père de l’indépendance » Lee Kuan Yew succèdent son second Goh Chok Tong en 1990, puis son propre fils Lee Hsien Loong en 2004. Sous les apparences d’une démocratie parlementaire, le régime réprime sévèrement toute voix contestataire et toute dérive délinquante telle que le vandalisme et la drogue ; il ne laisse également qu’une portion congrue à l’opposition. Ainsi, en 1993, le Parti du peuple, pourtant représenté au Parlement, ne peut présenter de candidat aux premières élections présidentielles organisées au suffrage universel : le scrutin oppose deux membres du parti au pouvoir, pour exercer une fonction avant tout honorifique. Dans ce cadre contraint, le système accorde toutefois une place minimale à son opposition : jusqu’à douze sièges de députés sont attribués à des représentants de la société civile et aux opposants ayant subi les moins lourdes défaites aux élections.
Le régime est d’autant plus autoritaire que la cité-Etat n’échappe pas aux ambitions de la Jamaah Islamiyah d’ériger un califat dans le sud-est asiatique. En janvier 2002, un réseau islamiste singapourien (possédant des ramifications et des stocks d’explosifs en Malaisie) est démantelé ; il était suspecté de préparer des attentats anti-occidentaux, le pays abritant les sièges régionaux de six mille multinationales et compte des dizaines de milliers de cadres occidentaux. Leur plan prévoyait notamment de saboter la flotte américaine que le Gouvernement local autorise à mouiller et à se ravitailler dans ses installations.
La puissance du PAP connait un léger début d’érosion en 2011 : le Parti des travailleurs remporte près de 13 % des suffrages aux législatives, gagne un district entier et bat le ministre des Affaires étrangères.
En décembre 2013, la mort d’un Indien, écrasé par un bus, rappelle l’existence de tensions communautaires : pour la première fois depuis 1969, elle provoque de violents affrontements entre des centaines de travailleurs étrangers et la police. C’est dans ce contexte qu’un amendement constitutionnel est adopté en novembre 2016 : il prévoit que le poste de Président soit réservé au candidat d’une minorité, quand aucun de ses membres ne l’a occupé au cours des cinq derniers mandats. La mise en œuvre de cette disposition s’est traduite, l’année suivante, par l’élection d’une Malaise à la présidence.
En janvier 2024, Singapour se rapproche de son voisin malaisien : les deux pays s’accordent pour créer une zone économique spéciale associant la cité-Etat à la province de Johor. En mai, la dynastie des Lee, au pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, se met en retrait (comme elle l’avait déjà fait une première fois en 1990) : dans l’attente d’un successeur familial affirmé, Lee Hsien Loong (72 ans) confie la tête du gouvernement à son ministre des Finances Lawrence Wong, un chrétien méthodiste issu de la classe moyenne qui s’était montré efficace pour gérer la pandémie de Covid-19, lorsqu’il était à la Santé. Le Premier ministre sortant demeure néanmoins « senior minister », sorte de super-conseiller de l’exécutif.
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