Espace slave oriental, EUROPE

Biélorussie (Belarus)

Malgré les affirmations nationalistes de l’autocrate qui la dirige depuis son indépendance, la « Russie blanche » est devenue un pur satellite de Moscou.

207 600 km2

République présidentielle autoritaire

Capitale : Minsk

Monnaie : rouble biélorusse

9,4 millions d’habitants[1]

[1] 8,5 millions de Biélorusses (Bélarusses)

Totalement enclavé et dépourvu de limites naturelles précises, l’État partage près de 960 km de frontières avec la Russie à l’est, plus de 890 km avec l’Ukraine au sud, un peu plus de 600 avec la Pologne à l’ouest et un peu plus de 600 km avec les pays baltes au nord (un peu plus de 500 avec la Lituanie au nord-ouest et une centaine avec la Lettonie au nord).

Officiellement, le pays se donne la dénomination de Belarus, jugée plus nationaliste que celle de « Biélorussie », considérée comme russe ou soviétique. A l’extrême sud-est, la Biélorussie compte 4,5 km² de terres russes : l’enclave de Sankovo-Medvejie (du nom des deux villages ayant choisi de rester en Russie, lors d’un aménagement de frontière en 1926).

Le territoire bélarusse est extrêmement plat, son point culminant étant inférieur à 350 mètres. Un tiers du pays est composé de terres marécageuses et humides (dont le vaste marais du Pripiat au sud) et près de 40 % de forêts. Ses dix mille lacs lui valent le surnom de « pays aux yeux bleus ». Le climat est continental et humide.

Crédit : Gabriel Richard

En dehors du million d’immigrés que compte le pays (plus de deux tiers de Russes et un quart d’Ukrainiens), sa population est composée à près de 84 % de Biélorusses, à 8 % de Russes, à 3 % de Polonais et à un peu moins de 2 % d’Ukrainiens. Les langues officielles sont le biélorusse et le russe mais, en pratique, la seconde est parlée par 70 % des habitants, quand la première n’est réellement utilisée que par moins d’un quart.

Plus de 48 % de la population est orthodoxe et 41 % se déclare athée. Les catholiques sont un peu plus de 7 %.

SOMMAIRE

Crédit : Opera space / Unsplash

Si le pays accède à l’indépendance, en août 1991, il conserve en revanche toutes ses caractéristiques de république soviétique : la nomenklatura communiste y dirige le Conseil des ministres et le Soviet suprême. En 1994, celui-ci vote une Constitution qui instaure la fonction de Président de la République, poste qui échoit, en juillet, à un prototype de « l’homo sovieticus » : ancien directeur de sovkhoze,  ancien officier politique dans les garde-frontières soviétiques et président du Comité temporaire de lutte anticorruption, Alexandre Loukachenko est élu avec 80 % des voix au second tour du scrutin, contre le Premier ministre sortant. Seul député à avoir voté contre l’indépendance en 1991, il instaure d’emblée un régime autoritaire. Cultivant le culte de la personnalité, il excite volontiers la fibre nationaliste de ses compatriotes, en particulier vis-à-vis de l’ancien occupant polonais : même si près d’un million de Biélorusses seraient d’origine polonaise, compte tenu de l’occupation passée d’une partie du pays par la Pologne, le régime de Varsovie est doublement honni ; d’une part parce-qu’il accueille les opposants au régime de Minsk, d’autre part parce-que les institutions représentatives de la minorité polonaise de Biélorussie sont proches de l’opposition.

Quant aux relations avec le « grand frère » russe, elles vont être extrêmement fluctuantes au fil des années, Loukachenko étant partagé entre une volonté farouche d’indépendance et la conscience que son pays dépend fortement de la Russie[1] : elle lui achète sa production agricole ainsi que ses produits manufacturés (non compétitifs sur le marché international) ; surtout, elle lui fournit des hydrocarbures russes à des prix préférentiels : Minsk a même le droit d’en raffiner et d’en exporter une partie vers l’Europe, aux prix du marché. Pour autant, le Kremlin n’ambitionne pas d’annexer un voisin dont l’économie pèse trente fois moins que la sienne : plutôt que d’incorporer ce qui pourrait s’avérer être un lourd fardeau, la Russie préfère maintenir la Biélorussie à l’état d’allié fidèle, voire de vassal. Chaque fois que le numéro un biélorusse fera preuve de velléités d’indépendance trop marquées, Moscou utilisera la carte énergétique en suspendant ses approvisionnements ou en menaçant Minsk de devoir payer ses importations au prix fort. En pratique, la voie recherchée par les deux pays est celle d’une union solide, mais dans laquelle chacun des deux conserve tous ses attributs de souveraineté. Ils signent en 1995, un accord d’union qui prévoit l’approfondissement de leur coopération en matière de défense et de protection des frontières (des garde-frontières russes étant déjà présents entre la Biélorussie et la Pologne), mais pas de budget ni de monnaie communs.

Ce rapprochement indispose une partie de l’opposition, qui y voit un abandon de souveraineté. Mais son expression, de même que celle du Parlement, est réduite à la portion congrue, Loukachenko préférant consulter directement la population sous forme de référendums. Celui de 1995 traduit son attachement au modèle soviétique, puisqu’il instaure le retour aux symboles de la Biélorussie soviétique (exception faite de la faucille et du marteau) et fait du russe la seconde langue officielle du pays. L’année suivante, le régime connait une sévère crise institutionnelle quand l’opposition (des libéraux aux nationalistes et aux communistes) s’oppose au projet de révision de la Constitution, faisant passer de cinq à sept ans la durée du mandat du Président et renforçant ses pouvoirs, notamment celui de désigner une partie des parlementaires. Même la Cour constitutionnelle dénonce la perspective de voir Loukachenko doté de « pouvoirs impériaux ». Mais le chef de l’État maintient son référendum et revendique plus de 70 % de votes en faveur de ses différents projets de réforme.  

[1] Minsk effectue près de la moitié de ses échanges commerciaux avec la Russie, loin devant l’UE et l’Ukraine.

Crédit : Andrew Keymaster / Unsplash

Une évolution de plus en plus autoritaire

Cette dérive dictatoriale entraîne une complexification des relations avec la Russie, Loukachenko nourrissant la plus grande défiance vis-à-vis du gouvernement libéral qui s’est installé à Moscou. Bien que le rapprochement de 1995 soit largement resté sans suite, un accord créant une « Union » russo-biélorusse est néanmoins signé en 1997 : le pouvoir russe y voit un moyen de stationner des armes – conventionnelles et nucléaires – chez son voisin, en cas d’élargissement de l’OTAN à la Pologne, mais aussi d’y faire passer un gazoduc et de ne plus dépendre uniquement de celui traversant l’Ukraine pour envoyer son gaz en Europe de l’Ouest (cf. Géopolitique des « tubes »). Un deuxième accord, signé la même année, prévoit la mise en commun de moyens militaires et l’instauration d’une citoyenneté et d’une monnaie communes. Une crise entre les deux capitales n’en éclate pas moins, à l’été 1997, quand Minsk arrête, pour violation de frontière, deux journalistes d’une chaîne russe qui avaient souligné la porosité de la frontière entre la Biélorussie et la Lituanie. En réaction, Loukachenko est interdit de visite en Russie. Les relations s’apaisent fin 1998, avec la signature d’une « déclaration sur la création future d’un État unifié Russie et Biélorussie », dans lequel chacun garderait toutefois sa souveraineté nationale. Cette version n’a pas davantage de suite que les précédentes puisque, dès octobre suivant, il n’est plus question ni d’une « supra-présidence » ni d’une monnaie ou d’un passeport communs, mais uniquement de coopération militaire. Cette annonce déclenche d’importantes manifestations de jeunes Biélorusses, par crainte de se voir enrôlés dans l’armée russe, alors engagée dans une guerre en Tchétchénie.

Elles sont durement réprimées, comme tout signe d’opposition. Début 1998, un jeune homme est condamné à dix-huit mois de prison pour avoir écrit des graffitis hostiles au Président sur les murs de bâtiments administratifs : le tribunal le reconnait coupable de « hooliganisme, insolence et cynisme extrême ». Pour une fois unis, les opposants organisent, en mai 1999, une élection présidentielle à la date qui était prévue par la Constitution de 1994. Tenue dans la clandestinité, elle voit le succès d’un ancien Premier ministre, Mikhaïl Tchiguir, devant le leader du Front national biélorusse ; mais le premier a été emprisonné et le second est parti en exil à l’étranger. D’autres leaders de l’opposition disparaissent purement et simplement, sans doute éliminés : c’est le cas d’un ancien vice-Président du Parlement, ancien favori de Loukachenko, puis d’un ancien ministre de l’Intérieur qui entendait créer une « union des officiers ».

Concourant contre des « opposants » de pure forme, le chef de l’Etat est réélu en septembre 2001, avec 78 % des voix dès le premier tour de scrutin. L’élection s’est tenue loin des normes démocratiques, selon les observateurs occidentaux qui établissent le même constat, trois ans plus tard, lorsqu’un référendum supprime à une très large majorité la limitation du nombre de mandats présidentiels, octroyant ainsi au « batka » (le « père » de la nation) le droit d’en briguer un troisième. Ayant réduit son opposition au silence, Loukachenko bénéficie également des avantages économiques que lui garantit le maintien d’un système de type soviétique, où le plein emploi le dispute aux prix bas de l’énergie fournie par la Russie. La Biélorussie ne paie d’ailleurs quasiment rien en espèces, mais pratique le troc en louant aux Russes des terrains militaires ou en leur cédant des produits agricoles ou manufacturés. Malgré son manque d’empathie vis-à-vis d’un Président qui refuse ses projets de fédération russo-biélorusse, le Kremlin soutient quand même Loukachenko, allié stratégique pour son rôle dans l’exportation de gaz vers l’Europe, mais aussi pour la proximité géographique de son pays avec l’exclave russe de Kaliningrad sur la Baltique : la Biélorussie n’en est séparée que par les soixante-cinq kilomètres du corridor de Suwalski, marquant la frontière entre la Lituanie et la Pologne. Sitôt le référendum passé, le géant russe Gazprom se rappelle d’ailleurs au bon souvenir de Minsk et, après de houleuses tractations, obtient le contrôle de 50 % de la société biélorusse de distribution du gaz[2], tout en augmentant nettement ses prix de vente à la Biélorussie.

[2] L’intégralité de Beltransgaz, propriétaire des gazoducs, est achetée par Gazprom en 2011.


Tentatives d’affranchissement tous azimuts

Acculé par Moscou, le régime biélorusse lâche un peu de lest vis-à-vis des Occidentaux : à l’été 2008, il libère ses derniers prisonniers politiques et autorise son opposition à tenir des réunions et à s’exprimer sur les médias publics. Pourtant, aucun opposant n’est élu aux législatives de septembre, scrutin au cours duquel les observateurs de l’OSCE relèvent de nombreux cas de falsification des résultats dans les rares bureaux où ils ont été autorisés à suivre le dépouillement. Minsk n’en opère pas moins un rapprochement avec l’UE, dans le cadre du « partenariat oriental » que Bruxelles propose aux anciens satellites de Moscou, ce qui vaut aux produits laitiers biélorusses d’être interdits de vente en Russie, en juin 2009. Un an plus tard, Loukachenko rentre dans le rang et participe au lancement d’une union douanière avec la Russie et le Kazakhstan, la future Union économique eurasiatique (UEE). En décembre suivant, il est réélu pour un quatrième mandat avec près de 80 % des voix, face à neuf candidats d’opposition. La fraude apparaissant une nouvelle fois manifeste, en particulier du fait du vote anticipé des fonctionnaires et des retraités, l’opposition proteste dans les rues de Minsk, mais elle est sévèrement rappelée à l’ordre : plusieurs centaines de manifestants sont arrêtés, y compris sept des candidats.

Une nouvelle crise avec Moscou survient fin 2014 quand le numéro un biélorusse refuse de reconnaître l’annexion de la Crimée ukrainienne par la Russie, après avoir déjà refusé de reconnaître les républiques séparatistes géorgiennes six ans plus tôt. En représailles, Moscou décrète un embargo sur les produits alimentaires de son voisin. Boudé par le Kremlin et délaissé par le FMI, faute de procéder aux réformes économiques et politiques attendues, Loukachenko signe, en mai 2015, un « partenariat stratégique » et une vingtaine d’accords commerciaux avec la Chine, dont la création d’un parc industriel sur l’aéroport de Minsk, destiné à devenir une zone de transit des produits chinois aussi bien vers l’UEE russe que vers l’UE. A l’été 2015, il fait un nouveau geste vers les Européens et se résout à libérer les prisonniers politiques détenus depuis l’amnistie précédente. En échange, Bruxelles allège légèrement sa liste « noire » de dignitaires biélorusses interdits de visas et de détention d’avoirs dans l’espace communautaire européen. En octobre suivant, le chef d’Etat est réélu pour un cinquième mandat, en obtenant son meilleur score (près de 84 %) ; malgré l’appel au boycott de la quasi-totalité de l’opposition, la participation officielle approche 87 %.

Plus que jamais hostile à une Confédération russo-biélorusse, dont Poutine vise la présidence, Loukachenko froisse à nouveau son voisin fin 2018, en s’opposant à l’implantation d’une base russe sur son sol. Il entreprend même un léger rapprochement vis-à-vis des Etats-Unis en annonçant une augmentation du nombre de diplomates américains admis dans son pays. Dès le mois de janvier suivant, Moscou commence donc à mettre fin aux avantages énergétiques dont dispose Minsk. Mais le « batka » continue à jouer sa partition : il laisse se dérouler des manifestations contre la fusion et évoque même une intervention de l’OTAN, si la Russie venait à « violer (la) souveraineté » biélorusse. En février 2020, le Secrétaire d’État américain se rend en Biélorussie pour lui proposer du pétrole « made in USA » : c’est la première visite qu’un officiel de Washington de ce niveau effectue depuis 1994, dans un pays où les États-Unis n’ont plus d’ambassadeur depuis 2008.

Crédit : Andrew Keymaster / Unsplash

Le passage sous tutelle du Kremlin

Ce radoucissement des relations avec l’Occident ne change en rien la ligne intérieure du chef d’Etat biélorusse : après avoir fait incarcérer – ou contraint à l’exil – ses trois principaux opposants (dont un blogueur et un apparatchik s’étant détaché du régime), Loukachenko remporte une nouvelle fois la présidentielle en août, avec plus de 80 % des voix contre moins de 10 % à l’épouse d’un des opposants emprisonnés, soutenue par les femmes des deux autres candidats empêchés. Alors que des manifestations, sévèrement réprimées, contestent les résultats – internet et les réseaux mobiles de communication ayant été « étrangement » coupés le jour du scrutin – la candidate de l’opposition se réfugie en Lituanie. Malgré les menaces du Président biélorusse – qui n’hésite pas à s’exhiber muni d’un fusil d’assaut et d’un gilet pare-balles – les manifestations rassemblent des dizaines de milliers de personnes chaque week-end à Minsk et dans plusieurs villes de province. Elles gagnent même les usines du pays. A la demande de son homologue, Poutine annonce la création d’une réserve de forces de l’ordre russes susceptibles d’aider celles de Biélorussie contre des mouvements d’opposition radicaux. Le Kremlin a en effet salué la victoire de son voisin alors que, juste avant le scrutin, Loukachenko avait fait expulser des mercenaires supposés du groupe russe Wagner, accusés de vouloir créer des incidents pendant les élections.

Le dictateur biélorusse a acquis un tel sentiment d’impunité que, en mai 2021, son aviation militaire force un avion de ligne irlandais à se poser en Biélorussie, afin d’arrêter un opposant se trouvant à bord. L’UE ayant marqué sa réprobation en lui infligeant des sanctions, le régime de Minsk organise, à l’été et à l’automne 2021, un acheminement massif de migrants – majoritairement des Kurdes de Syrie et d’Irak – aux frontières de la Lituanie d’abord, de la Pologne ensuite. Organisé avec la complicité du régime syrien et la bienveillance de Moscou, en vue de créer des dissensions sur les questions migratoires au sein de l’UE, cet afflux contraint les deux pays à commencer l’érection de murs entre eux et la Biélorussie. Mais, contrairement à ce qu’escomptait Loukachenko, les Européens font corps et Minsk doit organiser le rapatriement des migrants vers leur pays d’origine.

En parallèle, sa dépendance vis-à-vis de la Russie n’a cessé de s’accroître. En mars, il a dû accepter – plus de deux ans après l’avoir refusée – l’implantation sur son sol d’un centre d’entrainement commun, doté d’avions de combat et de systèmes de défense aérienne venus de Russie. En septembre, les deux pays annoncent le renforcement de leur coopération économique, dans le sens d’une intégration accrue de leurs politiques énergétique, commerciale, industrielle, financière et agricole. Excluant en revanche toute union politique et monétaire, la nouvelle intervient la veille de grandes manœuvres militaires communes qui sont le prélude à la guerre que Moscou va déclencher en Ukraine. Après avoir reconnu l’annexion de la Crimée par la Russie, la Biélorussie accueille 30 000 soldats russes qui, en février 2022, se lancent à la conquête du nord-est de l’Ukraine. Malgré les pressions russes, l’armée biélorusse reste toutefois à l’écart des combats, ce qui n’est pas le cas de certains opposants à Loukachenko qui vont former un régiment intégré à l’armée ukrainienne.

Le même mois de février 2022, 65 % des électeurs votent en faveur de révisions constitutionnelles qui suppriment l’obligation pour le pays de rester une « zone sans nucléaire », qui instaurent l’immunité judiciaire à vie pour les anciens présidents et qui limitent désormais à deux le nombre de mandats présidentiels : présentant l’avantage de remettre les compteurs à zéro, cette nouvelle disposition permettrait à Loukachenko de rester au pouvoir jusqu’en 2035. Un an plus tard, en mars 2023, la première des dispositions se matérialise lorsque la Russie, qui mène une guerre en Ukraine, annonce que des armes nucléaires tactiques vont être déployées sur le sol biélorusse. En juin, l’autocrate biélorusse joue les intercesseurs entre Poutine et le chef du groupe Wagner, qui s’est révolté contre le Kremlin : en échange de sa reddition, le second est accueilli sur le sol biélorusse (où il ne reste pas), avec les mercenaires qui lui sont restés fidèles. Au nombre de cinq mille, ils se voient chargés de former les forces locales, mais certains plient bagage, s’estimant insuffisamment payés.

En janvier 2024, Loukachenko fait voter une loi qui lui procure une immunité à vie et qui interdit aux opposants réfugiés à l’étranger de se présenter aux élections. Environ 500 000 Biélorusses auraient pris le chemin de l’exil depuis 2020, dont les chefs de file de l’opposition qui se sont dotés d’un cabinet uni de transition (UTC), capable d’émettre les passeports que Minsk ne veut plus renouveler.

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