Kiribati

Kiribati

Menacée par la montée des eaux, la petite république s’est ostensiblement rapprochée de la Chine.

811 km²

République parlementaire

Capitale : Tarawa-Sud

Monnaie : dollar australien

116 600 Kiribatiens (ou Gilbertins)

Étendu sur un espace maritime de 3,5 millions de km², en Micronésie et en Polynésie, le pays (qui se prononce Kiribass) est composé de trente-trois îles coralliennes, représentant 1 143 km de côtes : seize dans l’archipel des Gilbert (entre les Tuvalu et les Marshall), huit dans l’archipel Phoenix (à 1 800 km à l’est), huit dans les îles de la Ligne (3 300 km à l’est, partagées avec les États-Unis[1]) et enfin l’île de Banaba, isolée à l’ouest.

A l’exception de la dernière qui culmine à 81 m, toutes les îles sont des atolls à fleur d’eau. Celle de Christmas (dans l’archipel de la Ligne) est considérée comme le plus vieil atoll terrestre du monde. Le climat est tropical.

Les Kiribatiens (qui se dénomment eux-même I-Kiribati) forment 96 % de la population. Les langues officielles sont le gilbertin (langue austronésienne) et l’anglais. 59 % de la population est catholique, 37 % protestante (de diverses obédiences) et 2 % adepte de la foi Baha’i.

[1] Trois des onze îles de la Ligne (Jarvis, Kingman et Palmyra) sont des possessions américaines.

Les premiers visiteurs Austronésiens des îles Gilbert y sont arrivés vers 3 000 BC, mais l’archipel n’a commencé à être réellement habité, par des Micronésiens, qu’aux alentours de 200 EC. Vers 1300, le sud des îles est envahi par des Samoans et des Tongiens, qui apportent des éléments de leur culture polynésienne dans ce qui est désormais connu sous le nom de Tungaru. L’arrivée plus tard de Fidjiens introduit des composantes mélanésiennes. Le mélange des différentes populations conduit à la naissance de l’identité gilbertine. Plus isolées, et dépourvues de ressources naturelles, les îles Phoenix et de la Ligne sont elles aussi abordées par des Mélanésiens et des Polynésiens, sans que ces passages ne donnent lieu à des implantations définitives.

Baptisées de leur nom par les Européen en 1826, les trois groupes d’îles sont fréquentées par des navires américains. Pour contrecarrer l’influence des États-Unis, la Grande-Bretagne établit en 1892 un protectorat sur les îles Gilbert et leurs voisines d’Ellice. L’île de Banaba, riche en phosphate, est annexée en 1900. Seize ans plus tard, le protectorat devient une colonie à laquelle sont adjointes les îles de la Ligne (en 1916, 1919, puis 1972) et les Phoenix (en 1937). En raison des facilités qu’elles offrent pour l’aviation, Londres accepte de partager l’administration de certaines îles avec les Américains. En 1943, durant la deuxième Guerre mondiale, l’atoll de Tarawa – où se trouve la capitale de la colonie – est le théâtre d’une bataille qui oppose soldats américains et japonais pour le contrôle de la piste d’atterrissage de Betio (cf. photo).

Les dissensions croissantes entre Tuvaluans (polynésiens) et Gilbertins conduisent les premiers à voter, en 1974, en faveur d’une sécession, faisant des îles Ellice une colonie à part entière (qui deviendra souveraine sous le nom de Tuvalu). Le reste de la colonie obtient son indépendance en 1979 et prend le nom de Kiribati, prononciation de Gilbert en langue gilbertine.

Sur la scène internationale, le régime kiribatien est très engagé dans le combat contre le dérèglement climatique, la montée des eaux liée à ce phénomène étant susceptible de provoquer la disparition de l’archipel. En 2012, le Président Anote Tong a acheté 22 km² de terres aux Fidji, en vue d’y réinstaller potentiellement ses compatriotes. En 2019, son successeur – membre de l’opposition – a rompu les relations de son pays avec Taïwan et s’est rapproché de la Chine ; Kiribati a notamment adhéré aux nouvelles « routes de la soie » promues par Pékin. Le régime chinois est par ailleurs suspecté d’avoir poussé la république à quitter le Forum des îles du Pacifique, au motif que les Micronésiens y étaient sous-représentés.