Vatican (Saint-Siège)

Vatican (Saint-Siège)

Le plus petit État de la planète est le siège mondial d’une grande partie de la chrétienté.

0,44 km²

1 000 habitants

Monarchie absolue élective. Chef de la communauté catholique mondiale, le pape (ou souverain pontife) dirige deux entités juridiques distinctes : l’État de la Cité du Vatican (entité temporelle) et le Saint-Siège (entité spirituelle).

Enclavé dans la ville (et capitale) italienne de Rome (3,4 km de frontière), le Vatican est le moins peuplé et le plus petit État du monde. Il n’est pas membre de l’ONU et n’offre pas de citoyenneté à ses quelques centaines d’habitants, originaires du monde entier. Ses langues officielles sont l’italien (langue administrative), le latin (langue liturgique), l’allemand (langue des Gardes suisses qui assurent la sécurité du pape) et le français (langue diplomatique).

Créée officiellement sur une des collines de Rome par le traité de Latran (en 1929), la cité-État du Vatican est l’héritière des États de l’Église ayant existé entre 754 et 1870, sur une superficie beaucoup plus vaste (jusqu’à 44 000 km², cf. Formation de l’Italie). En dehors des limites du Vatican, le traité de Latran a accordé au Saint-Siège un privilège d’extraterritorialité sur une vingtaine de sites dans la cité romaine (dont la basilique Saint-Jean de Latran, qui est la cathédrale du pape en tant qu’évêque de Rome) et cinq autres sites à l’extérieur (dont le Palais pontifical de Castel Gandolfo, résidence d’été du pape, au sud-est de la ville).

La cité du Vatican héberge le siège de l’Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, héritier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem fondé au moment des croisades. Ordre religieux catholique et organisation internationale caritative (drapeau du bas), il est reconnu par un certain nombre de pays comme un sujet de droit international public ; État sans territoire à la souveraineté limitée (drapeau du haut), il bénéficie d’un statut d’observateur permanent à l’ONU et au sein de diverses organisations internationales telles que l’Union européenne.


Élu en mai 2025, l’Américano-Péruvien Léon XIV est le titulaire du deux-cent soixante septième pontificat depuis l’apôtre Pierre, chef de la communauté chrétienne au milieu du 1er siècle ; mais il n’est que le deux-cent soixante cinquième pape, Benoit IX ayant exercé trois pontificats entre 1032 et 1048. Formellement, le titre de pape (dérivé de « papa ») n’apparaît qu’au IVe siècle et ce n’est qu’au tournant des Xe et XIe qu’il devient strictement réservé au chef suprême des chrétiens qui, jusqu’à cette époque, ne porte que le titre d’évêque de Rome (titre toujours détenu par les souverains pontifes). Quasiment tous les papes ont été Européens, à l’exception de six Syriens (entre 150 et 741), de trois Berbères (entre la fin du IIe et la fin du Ve siècle) et de deux Américains (le titulaire actuel et son prédécesseur, l’Argentin François). Les Italiens sont les plus représentés (80 %), loin devant les Français (seize souverains pontifes).

La liste officielle des papes (Annuario pontificio) ne comprend pas les trente-sept « anti-papes » qui ont concurrencé le titulaire officiel du trône pontifical durant les périodes troublées traversées par l’Église catholique, entre 217 et 1449, en particulier lors du « Grand schisme d’Occident ». Lorsque la papauté quitte Rome pour Avignon, entre 1309 et 1378, le souverain pontife qui siège dans la cité provençale est bien le chef unique et officiel de la chrétienté non orthodoxe. Mais ce n’est pas le cas de ses successeurs, une fois la papauté redevenue romaine. Ainsi, deux chefs catholiques suprêmes existent entre 1378 et 1417 (un pape à Rome et un anti-pape à Avignon) et même trois entre 1410 et 1417 (le troisième siégeant à Pise).

La durée des règnes pontificaux est extrêmement variable, allant d’une journée (en 768) à plus de trois décennies (trente-et-un ans pour Pie IX au XIXe siècle et peut-être trente-trois à trente-sept pour Saint-Pierre). L’usage de ne plus employer son prénom civil au profit d’un patronyme papal n’est devenu systématique qu’à partir de Grégoire V (fin Xe). Les noms de pape les plus portés sont Jean (vingt-trois), Grégoire et Benoit (seize) ; les moins utilisés sont Zéphyrin, Sabinien, Formose et Landon (au premier millénaire) et François au XXIe siècle. Seuls Jean-Paul 1er (en 1978) et son successeur Jean-Paul II ont porté des noms composés, dans une volonté de concilier le progressisme de Jean XIII et le conservatisme de Paul VI.

Le pape est le chef spirituel unique d’un peu plus de 1,2 milliard de catholiques (terme d’origine grecque signifiant « destiné au monde entier »). L’immense majorité sont membres de l’Église catholique romaine (de rite latin) et un peu moins de vingt millions appartiennent à vingt-trois Églises catholiques orientales (de rites divers : byzantin ou gréco-catholique, arménien, maronite, syriaque, copte, guèze). L’infaillibilité du pape, affirmée lors du concile Vatican 1 de 1870, n’est en revanche pas reconnue par certaines Églises catholiques entrées en dissidence. Cf. Le christianisme.