République d’Irlande (Eire)

République d’Irlande (Eire)

La république d’Irlande (Eire en gaélique) est la partie indépendante de l’île irlandaise

70 273 km²

République parlementaire

Capitale : Dublin

Monnaie : l’euro

5,2 millions habitants (Irlandais)

Entre 80 et 100 millions de personnes dans le monde ont des racines irlandaises (dont plus de 35 aux États-Unis).

Occupant 83 % de la superficie de l’île d’Irlande, l’Eire compte 1448 km de côtes sur l’océan Atlantique et sur la mer d’Irlande (qui la sépare du Royaume-Uni) et 499 km de frontières terrestres avec l’Irlande du nord, restée dans le giron de Londres (cf. Histoire des îles Britanniques) ; la frontière coupe en deux la province historique d’Ulster (62 % au nord et 38 % au sud).

Le relief est globalement plat, avec quelques collines et petites montagnes (culminant à 1040 m). Le climat est de type maritime tempéré.

Plus de 82 % des habitants sont d’ethnie irlandaise (dont moins d’1 % membres de la minorité des Irish travelers). Le reste de la population est d’origines diverses, blanches (10 %), asiatiques (3 %), noires, arabes, métissées…

Le gaélique irlandais (langue celtique) est officiellement la première langue, devant l’anglais. En pratique, à peine 40 % des habitants le pratiquent et moins de 1% l’utilisent couramment : il ne prédomine que le long de la côte occidentale (zones connues sous le nom de gaeltachtai).

Sur 79 % d’habitants déclarant une religion, 76 % sont chrétiens (dont 69 % catholiques romains).


Depuis l’indépendance, proclamée en 1921, la vie politique irlandaise est dominée par des formations qui sont les héritières de la guerre civile, déclenchée en 1922-1923 entre les partisans et les opposants au traité signé avec les Britanniques (cf. Histoire des îles britanniques) : le Fine Gael (« clan des Gael », libéral-conservateur) représente les premiers, tandis que le Fianna Fáil (« guerriers de la destinée », libéral) regroupe ceux qui rejettent la partie du texte faisant de « l’État libre d’Irlande » un dominion de l’empire britannique et obligeant ses dirigeants à faire une déclaration de fidélité au souverain du Royaume-Uni. Le Fianna Fáil est fondé par des dissidents du Sinn Féin (« Nous-mêmes »), le principal parti nationaliste fondé en 1905. Parmi eux figure le « père de l’indépendance » Éamon de Valera qui, comme les autres sécessionnistes, rejette la stratégie de clandestinité et d’abstentionnisme choisie par le Sinn Féin (SF) : eux préfèrent œuvrer à la réunification de l’île en participant activement aux institutions irlandaises, tandis que le Sinn Féin va concentrer ses actions sur l’Irlande du nord, demeurée britannique.

En 1949, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale durant laquelle l’Irlande du sud est restée neutre, la république d’Irlande (Eire en gaélique) est proclamée et le statut de dominion abandonné. En raison de sa neutralité, le pays n’adhère pas à l’OTAN (Alliance militaire dirigée par les États-Unis). Du milieu des années 1960 aux années 1980, Dublin essaie de se tenir en retrait des « Troubles » qui, en Irlande du nord, opposent la minorité catholique, victime de discriminations, aux protestants. Le Sud s’investit dans des actions d’aide humanitaire et des initiatives diplomatiques qui aboutiront, en 1998, aux accords du Vendredi saint (cf. Royaume-Uni).

Entretemps, la république d’Irlande a rejoint la Communauté économique européenne (en 1973), ce qui lui permet d’effectuer un spectaculaire décollage économique et d’hériter du surnom de « Tigre celtique » de 1995 à 2007. L’année suivante, elle est frappée de plein fouet par la crise financière et immobilière qui sévit dans le monde mais elle parvient à se redresser, en particulier grâce à un système fiscal qui favorise l’implantation de sociétés multinationales, principalement américaines. En 2001, pour la première fois depuis son indépendance, l’Eire reçoit la visite d’un souverain britannique. Trois ans plus tard, c’est au tour du Président irlandais d’être reçu en visite officielle au Royaume-Uni, y compris par la reine au château de Windsor, en présence du vice-Premier ministre nord irlandais qui fut un ancien chef de l’insurrection catholique au Nord.


Boosté par les accords de paix du Vendredi saint, ainsi que par la croissance démographique des catholiques dans la province britannique, le Sinn Féin y devient le premier parti, ce qui favorise sa progression au Sud. Lors des législatives 2016, les deux partis historiques de gouvernement récoltent moins de 50 % des voix à eux deux et sont talonnés par le SF. Quatre ans plus tard, le Sinn Féin devient la première formation de république d’Irlande, grâce à un programme social qui attire les classes populaires et les jeunes : avec 24,5 % des voix, il devance le Fianna Fáil (FF, 22,2 %) et le Fine Gael du Premier ministre sortant (20,9 %). Toutefois, n’ayant pas présenté assez de candidats, dans un système complexe de vote préférentiel, il obtient un siège de moins que le FF, aucun parti n’ayant plus d’un quart des députés au Dáil Éireann, la Chambre basse du Parlement. Refusant toute négociation avec le SF (en raison des liens de ce dernier avec l’IRA, la branche militaire ayant opéré durant les « Troubles » d’Irlande du nord), le Fianna Fáil forme finalement un gouvernement de coalition avec le Fine Gael et les Verts.