La plupart des pays ont des drapeaux rectangulaires, de tailles variables. Les seules exceptions sont la Suisse et le Vatican, où il est carré, et le Népal, où il est constitué de deux triangles (pouvant représenter le bouddhisme et l’hindouisme). Autre particularité : le Paraguay, dont le drapeau a deux faces différentes.
De nombreux drapeaux sont bi ou tricolores, les couleurs étant souvent placées en bandes horizontales ou verticales. Elles sont parfois complétés de triangles, plus rarement d’autres formes géométriques (un trapèze dans le cas du Koweït). Certains se ressemblent fortement : c’est le cas des drapeaux indonésien et monégasque (mais avec des nuances de rouge et des proportions différentes), roumain et tchadien (idem) et des drapeaux néerlandais et luxembourgeois (tous deux inspirés de celui des Provinces-Unies, ancêtres des Pays-Bas, les couleurs du premier étant un peu plus prononcées que celles du second).
Le blanc, le noir, les couleurs primaires et le vert sont fréquemment utilisés, avec des significations parfois différentes. Ainsi, le vert est la couleur de référence de l’islam, mais il peut aussi faire allusion à l’agriculture, à la forêt. Symbole du marxisme-léninisme, le rouge représente aussi le sang versé pour obtenir l’indépendance d’un pays. Le blanc évoque généralement la paix. Le triptyque bleu-blanc-rouge a été adopté par certains pays en référence à la Révolution française, mais en lui donnant des significations particulières (par exemple le bleu pour incarner le ciel ou l’océan). Sous une forme horizontale, il est antérieur à 1789 puisque datant du drapeau russe établi par le tsar Pierre le Grand au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (le bleu pour la bourgeoisie, le blanc pour la noblesse et le rouge pour le peuple) ; symbole du panslavisme, il a été repris par certains pays slaves.
De même, le rouge, le noir, le blanc et le vert sont les couleurs du panarabisme et le rouge, le jaune et le vert celles du panafricanisme, en référence aux couleurs du drapeau de l’Éthiopie, seul pays d’Afrique à avoir échappé à la colonisation. Certains États y ajoutent l’étoile noire à cinq branches, censée représenter le continent africain : le Ghana, la Guinée-Bissau et Sao Tomé-et-Principe (ainsi que le Cap-Vert jusqu’en 1992). Certaines couleurs sont en revanche très rares, comme le rose et le violet : ce dernier ne figure que sur les drapeaux de la Dominique (nuque du perroquet central), du Nicaragua et du Salvador (qui comptent un arc en ciel).
Si beaucoup de pays arborent sur leur drapeau des signes religieux (croix chrétienne ou croissant musulman), politiques (étoile communiste), culturels ou naturels (arbres, plantes ou animaux), rares sont ceux qui y font figurer des armes : l’Arabie saoudite (un sabre) et Oman (une dague sur deux épées), le Kenya (un bouclier et deux lances Masaï), le Eswatini (un bouclier Zoulou et deux sagaies), la Bolivie et Haïti (canons et autres fusils dans les armoiries), le Guatemala (deux épées et deux fusils à baïonnette croisés) et le Mozambique (une kalachnikov). Une machette, représentant l’agriculture, figure sur celui de l’Angola.
Deux pays font figurer leur forme géographique sur leur drapeau : Chypre et le Kosovo. Le Belize est le seul pays dont l’emblème inclut des êtres humains, en l’occurrence des coupeurs d’acajou (cette particularité valant aussi pour deux territoires britanniques des Antilles, Montserrat et les îles Vierges). Les étoiles de la Croix du Sud, constellation qui ne peut être observée que dans l’hémisphère austral, apparaissent sur les drapeaux de plusieurs pays tels que le Brésil, les Samoa, la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande (aux côtés de l’Union Jack britannique dans ces deux derniers cas). Représentation du dieu du soleil des civilisations andines, le Sol de Mayo (mois de mai faisant référence aux révolutions de mai 1810 contre les Espagnols) figure, sous des formes différentes, sur les drapeaux de l’Argentine et de l’Uruguay (et a brièvement figuré sur celui du Pérou dans les années 1820).