Les plus grands conflits de l’Histoire

Les deux Guerres mondiales sont les conflits les plus meurtriers ayant jamais existé. Celle de 1939-1945 a fait entre 60 et 70 millions de morts, dont 45 millions de civils (au rang desquels figurent les 6 millions de Juifs exterminés lors de la Shoah) ; la première guerre, de 1914-1918, a tué 18,6 millions de personnes, dont 9,7 millions de soldats.

La plupart des autres hécatombes se sont produites en Asie. Les conquêtes mongoles (1207-1472) ont fait entre 30 et 60 millions de morts et celles de Tamerlan (1369-1405) entre 15 et 20. Les guerres civiles chinoises ont également été très meurtrières : entre 25 et 35 millions de morts lors de la révolte d’An Lushan sous la dynastie Tang (755-783), environ 25 millions lors de la chute des Ming (1616-1662), de 20 à 30 millions lors de la rébellion Taiping sous les Qing (1851-1864), peut-être 8 à 12 millions lors de la révolte des Dounganes (Hui et autres minorités musulmanes, de 1862 à 1877), autour de 5 millions lors de la rébellion des Turbans jaunes (184-205) et plus de 6 millions lors de la guerre entre nationalistes et communistes (1946-1950).

En Europe, la guerre de Trente ans à fait 4 à 10 millions de morts (entre 1618 et 1648), le Temps des troubles en Russie 4 millions de victimes (de la faim et des pillages, entre 1598 et 1613, de la fin des Riourikides à l’avènement des Romanov), le Déluge 4 millions (invasion et occupation par la Suède de la Pologne-Lituanie, de 1655 à 1666), les guerres napoléoniennes entre 3 et 6,5 millions et la guerre civile russe entre 8 et 20 millions de morts (de 1917 à 1922). En Amérique, la révolution mexicaine (1910-1917) a fait environ 2 millions de victimes, deux fois plus que la guerre de sécession aux Etats-Unis.

Les conflits récents les plus meurtriers sont la guerre de Corée (1950-1953, environ 4 millions de morts et disparus, dont plus de la moitié de civils), les guerres du Vietnam (1959-1975, plus de 4,5 millions de morts) et la deuxième guerre du Congo (1998-2003, entre 4 et 5 millions de décès dus aux combats, aux maladies et à la faim). Les multiples guerres sécessionnistes du Sud-Soudan (1964-1973, puis 1983-2005) ont tué 2 millions de personnes et les guerres contre l’occupation soviétique de l’Afghanistan entre 500 000 et 2 million de morts. Suivent diverses guerres de libération et d’indépendance (Angola, Mozambique, Biafra, Érythrée, Bangladesh).

Les autres évènements les plus meurtriers de l’Histoire sont la conquête de l’Amérique par les Européens (70 millions de morts), la famine du « Grand bond en avant » chinois entre 1959 et 1961 (entre 30 et 45 millions), celle de l’Holodomor au début des années 1930 en Ukraine (entre 2,5 et 5 millions de décès) et la colonisation européenne de l’Océanie (plus de 2,5 millions de victimes). Ils devancent des drames tels que les massacres des Khmers rouges au Cambodge (1,5 à 2 millions de morts, entre 1967 et 1978), le génocide des Arméniens de Turquie (dans les années 1915) et des Tutsis du Rwanda (années 1990). En Afrique, entre 35 et 45 millions de personnes ont été réduites en esclavage par les négriers musulmans (à partir du VIIe siècle) et par les trafiquants européens (du XVIe au XIXe) et plusieurs dizaines de millions victimes de la traite intérieure africaine (à l’occasion de razzias et de guerres entre royaumes et chefferies rivaux) : beaucoup des esclaves n’atteignaient pas leur destination ou ne survivaient pas à leur condition. Dans l’actuelle République démocratique du Congo, l’esclavage et le travail forcé ont provoqué la mort d’au moins 10 millions d’habitants entre 1885 (fondation de l’État du Congo, propriété personnelle du roi de Belgique) et 1908 (transformation du pays en colonie belge).

NB : de nombreux chiffres sont des estimations, du fait de l’ancienneté des époques concernées, de l’imprécision des données et des différends, parfois idéologiques, entre historiens.