D’une superficie légèrement supérieure à 14,1 millions de km², le pôle sud est surnommé le « continent blanc » : en effet, moins de 2 % de ses terres sont libres de glace. C’est le continent le plus élevé du monde, avec une altitude moyenne de 2300 mètres. Sa population varie entre 1 000 et 5 000 personnes, selon l’effectif des missions qu’une vingtaine de pays mènent au sein d’une soixantaine de bases scientifiques, permanentes ou temporaires.

L’Antarctique comprend le continent proprement dit et une soixantaine d’îles (de moins d’1 km² à plus de 49 000) situées au sud du 60ème parallèle. N’en font pas partie les ensembles insulaires sub-antarctiques qui sont situés plus au nord, dans l’Atlantique, le Pacifique ou l’océan Indien, qu’il s’agisse de possessions britanniques (Malouines, Géorgie du sud, Sandwich du sud, Tristan da Cunha, soit 16 500 km²), françaises (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam, environ 7 600 km²), australiennes (moins de 600 km²), néo-zélandaises (moins de 700 km²), norvégienne (île Bouvet, 59 km²), sud-africaine (archipel du prince Édouard, 335 km²) et chilienne (îles Diego Ramirez, 2 km²).
Depuis le traité de Washington, signé en décembre 1959 par une douzaine de pays (et aujourd’hui paraphé par une cinquantaine), toute la zone située au sud du 60ème parallèle est consacrée à la recherche scientifique : son statut est celui d’une « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science » et dépourvue de souveraineté. Sept des premiers États signataires – Argentine, Chili, Nouvelle-Zélande, Australie, Norvège, France et Royaume-Uni – ont pourtant émis des revendications et se sont partagé le continent en secteurs, ainsi que les îles (dont certaines sont revendiquées par plusieurs pays, telles les Shetland du sud que convoitent le Chili, l’Argentine et le Royaume-Uni). Bien qu’enregistrées, les prétentions de ces sept États dits « possessionnés » ne font l’objet d’aucune reconnaissance internationale. Des pays tels que la Chine, les États-Unis, l’Afrique du sud, le Japon, le Brésil ont d’ailleurs pu installer des bases scientifiques dans les secteurs occupés par d’autres, sans que cela donne lieu à contestation.
Ce dispositif a été renforcé, en 1991, par le protocole de Madrid qui proscrit l’exploitation de minerais et d’hydrocarbures au sud du 60ème parallèle… mais qui ne prévoit pas de mesures coercitives contre les pays qui s’affranchiraient du statut proclamé du « continent blanc ». En juin 2011, la Russie a fait part de sa volonté (non suivie d’effet à ce jour) de le prospecter, pour y chercher des minerais et des hydrocarbures.