Les anciennes « îles des Amis » sont situées en Polynésie, au nord de la Nouvelle-Zélande et à l’est-sud-est des Fidji. Elles comptent quatre archipels, comportant plus de 170 îles et îlots, représentant 419 km de côtes. Il s’agit, du nord au sud, des Nuas, des Vava’u, des Ha’apai et du groupe de Tongatapu (l’île principale, de 260 km², qui concentre la moitié de la population).
Situées au bord de la fosse des Tonga (jusqu’à 10 880 m de profondeur), les îles les plus à l’ouest sont d’origine volcanique (avec un point culminant à un peu plus de 1 030 m et des volcans sous-marins) ; celles, d’une altitude moindre, qui se trouvent à l’est, sont de formation corallienne. Le climat est tropical.
Les Tongiens représentent 97 % de la population. Ils utilisent leur langue (polynésienne), ainsi que l’anglais.
Près de 98 % des habitants sont chrétiens : 64 % protestants (dont 34 % membres de l’Eglise wesleyenne, cf. Les protestantismes), 20 % membres de l’Eglise de Jésus Christ (également influente aux Samoa) et 14 % catholiques.
Les premiers humains, des Austronésiens (cf. Océanie) sont arrivés dans l’archipel vers 1000 AEC. Vers 950 EC, les différentes chefferies sont unifiées en un Empire Tu’i Tonga qui s’étend progressivement aux Samoa, aux Fidji, à Futuna. Grâce à sa marine, dont les canoés à voiles carrées peuvent transporter jusqu’à cent hommes, le roi Tongien étend son influence de Niue jusqu’aux Salomon, au Vanuatu et à une partie des Tuvalu, voire à Hawaï. Son influence commence à décliner au XIIIe siècle, à la suite d’une défaite militaire face aux Samoans et d’une succession de guerres civiles. Vers 1450, les rois de la dynastie Tuʻi Tonga perdent même leur autorité dans leurs propres îles, où ils sont remplacés par d’autres familles.
Les premiers explorateurs européens de l’archipel sont des Hollandais, au début du XVIIe. Ils sont suivis, dans les années 1770, par des Britanniques. James Cook lui donne le nom « d’Îles des Amis », malgré le massacre de plusieurs de ses hommes par les autochtones. En 1799, les Tonga entrent dans une période de turbulence qui va prendre fin quand un modeste chef des Ha’apai commence à prendre le contrôle des autres îles dans les années 1830. Couronné sous le nom de George Tupou 1er en 1845, il établit la seule monarchie polynésienne encore au pouvoir aujourd’hui. Durant son règne, les Tonga deviennent un État unifié bénéficiant d’une Constitution (1875) et de structures administratives, dont l’indépendance est reconnue très officiellement par l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. En 1900, le nouveau roi choisit toutefois de passer sous la protection des Britanniques, afin d’échapper aux menaces que des rivaux font peser sur son trône.
Le protectorat britannique prend fin en 1970, avec l’accession du pays à l’indépendance. Au début des années 2000, un mouvement favorable à davantage de démocratie se développe et, en 2006, des émeutes éclatent dans la capitale pour protester contre l’absence de réformes. Afin de faire retomber la pression, le roi renonce en 2008 à la quasi-totalité de son pouvoir politique, à l’exception de certaines hautes nominations et de la signature de traités internationaux. Deux ans plus tard, il organise des élections ouvertes : si neuf membres de l’Assemblée législative restent choisis par la noblesse tongienne, dix-sept sont désormais élus par les citoyens au suffrage universel direct.
Fin 2014, les députés confient la formation du gouvernement au principal leader du mouvement en faveur des réformes : ‘Akalisi Pohiva, chef du Parti démocrate, est le premier roturier à devenir Premier ministre. Suspecté de vouloir rogner certains pouvoirs royaux, il est démis de ses fonctions en 2017 mais largement réélu. Décédé deux ans plus tard, il est remplacé par un transfuge de sa formation, passé dans les rangs de la noblesse et des roturiers conservateurs. Mais le nouveau chef du gouvernement, accusé de malversations, n’est pas renouvelé fin 2021. Il doit céder sa place à un haut fonctionnaire, dans un climat persistant de corruption : le vice-Premier ministre, ainsi que les ministres des Finances et de l’Intérieur, sont démis par la Cour suprême en 2022.