238 533 km²
République présidentielle membre du Commonwealth
Capitale : Accra
Monnaie : le cédi
34,6 millions de Ghanéens
Bien qu’anglophone, le Ghana est membre associé de l’Organisation internationale de la francophonie
Ouvert au sud sur le golfe de Guinée (539 km de côtes), le Ghana compte 2 420 km de frontières terrestres avec trois pays : 1 098 avec le Togo à l’est, 602 avec le Burkina Faso au nord et 720 avec la Côte d’Ivoire à l’ouest. Le relief est composé de plaines et d’un plateau (culminant à 885 m) au centre-sud. Le climat est tropical.
Le lac Volta, né en 1965 de la construction d’un barrage sur les rivières Volta blanche et Volta noire est le plus grand lac artificiel du monde en terme de surface (8 482 km²).
Concentrée surtout dans la moitié sud, la population est composée à environ 46 % d’ethnies du groupe Akan (dont les Fanti sur le littoral et les Ashanti à l’intérieur). Les autres groupes principaux sont les Ewé (un peu moins de 13 % dans le sud-est, au voisinage de leurs congénères Togolais), les Ga-Adangmé près d’Accra (7 %) et les populations Gur ou « Voltaïques » du nord, voisines des Mossi (dont les Mole-Dagbani ou Dagomba 18.5% et les Gourmantché 6,5 %). L’anglais est langue officielle dans un pays comptant quelque quatre-vingt parlers.
La population est chrétienne à 71 % (dont 32 % de pentecôtistes, 17 % de protestants et 10 % de catholiques), musulmane à 20 % et adepte de religions traditionnelles à 3 %.
Le pays est le premier d’Afrique sub-saharienne à accéder à l’indépendance en 1957. Il est le fruit de la fusion de la colonie britannique de la Côte de l’Or et du Togoland, le tiers occidental de l’ancien Togo allemand qui avait été placé sous mandat de Londres en 1919 (les deux-tiers orientaux, français, devenant la république du Togo). Abandonnant son nom colonial, il prend le nom de l’ancien royaume médiéval du Ghana, bien que n’ayant aucun rapport territorial et historique avec lui. En 1960, le pays devient une république – tout en demeurant membre du Commonwealth – sous la présidence du père de l’indépendance, le Fanti Kwame Nkrumah, fondateur du Parti de la Convention du peuple (CPP). Adepte d’une stratégie panafricaine et non alignée – qui le conduit notamment à soutenir le Congolais Lumumba (cf. Les guérillas du Congo) – le chef d’État adopte une politique de plus en plus autoritaire, mêlant parti unique, culte de la personnalité et dépenses à la rentabilité économique douteuse.
Nkrumah est finalement déposé par les militaires en 1966, alors qu’il est en visite officielle en Chine. Incapable de résoudre la crise économique, la junte rend le pouvoir aux civils en 1969, mais le reprend trois ans plus tard, le Président élu n’ayant pas davantage réussi à redresser le pays. Alors que commencent à apparaître des famines, un groupe de jeunes officiers révolutionnaires renverse les militaires au pouvoir en 1979. Leur chef Jerry Rawlings, né d’un père écossais et d’une mère autochtone (d’ethnies Akan et Ewé), ne s’empare pas du pouvoir tout de suite. Il laisse se dérouler les élections qui étaient prévues et qui voient le succès du Parti national du peuple. Mais la crise demeurant, Rawlings prend les rênes du pays en 1981.
Suspendant la Constitution et interdisant les partis, il parvient à redresser l’économie. Fort de ses succès, il fait rédiger une nouvelle Constitution qui restaure le multipartisme. La même année 1992, il remporte largement l’élection présidentielle. Dénonçant des fraudes, l’opposition boycotte les législatives, ce qui conduit à la victoire sans appel du parti au pouvoir, le Congrès national démocratique (NDC). En 1994, des violences ethniques éclatent dans le nord ; bien qu’ayant fait 2 000 morts, elles ne dégénèrent pas en conflit ouvert, en partie grâce à la médiation des chefferies traditionnelles (dont le rôle est garanti par la Constitution).
Réélu en 1996, Rawlings se plie à la loi et ne se représente pas en 2000, retrait qui favorise l’élection de l’opposant John Kufuor, candidat du Nouveau parti patriotique (NPP). En 2008, après huit ans passés dans l’opposition, le NDC accède de nouveau à la présidence. Le chef d’État étant décédé avant le terme de son mandat, il est remplacé par son vice-Président, John Dramani Mahama, qui remporte l’élection de décembre 2012, avec 50,7 % des voix. Mais son opposant Nana Akufo-Addo conteste le résultat et, pour la première fois depuis l’instauration du multipartisme, saisit la Cour Suprême. Celle-ci confirme l’élection de Mahama, décision à laquelle se plie Akufo-Addo. Le pays connait ainsi sa deuxième alternance pacifique, climat qui permet d’attirer les investisseurs et de financer un relatif décollage économique.
Battu en 2012, Akufo-Addo est élu en décembre 2016. Cette fois, c’est le Président sortant qui conteste sa défaite, avant de devoir la reconnaître, sous la ferme pression de Rawlings. La même année, le Ghana a vu apparaître un Front de restauration du Togoland de l’ouest (WTRF) qui demande l’autonomie de la région de la Volta, l’ancien Togo britannique majoritairement peuplé d’Ewé. En 2020, les sécessionnistes dressent des barrages routiers, attaquent des postes de police et enlèvent des membres des forces de l’ordre. L’armée est déployée en masse dans la région, qui est par ailleurs un fief de l’opposition légale. A la fin de l’année, Akufo-Addo et Mahama s’affrontent pour la troisième fois. Le Président sortant est proclamé victorieux avec un peu plus de 51 % des voix. Mais le candidat battu, débarrassé cette fois de l’ombre tutélaire de Rawlings (disparu en novembre précédent), refuse de reconnaître sa défaite, affirmant que le régime a bourré les urnes dans la région Ashanti.
Fin 2022, le Ghana se déclare en défaut de paiement et doit renégocier sa dette avec le FMI, alors qu’il était jusque là considéré comme un modèle de développement. Il est victime de la crise déclenchée par la guerre en Ukraine, mais aussi d’investissements dispendieux, parfois financés avec la Chine. En revanche, le pays échappe à la violence djihadiste sahélienne qui commence à gagner le nord du Togo et du Bénin ; Accra est suspecté de fermer les yeux sur les activités de groupes islamistes utilisant le nord du Ghana comme base de repli.
En novembre 2024, alors que les manifestations sont interdites – officiellement faute d’effectifs suffisants au sein des forces de maintien de l’ordre – le NDC accuse le pouvoir d’avoir confié à un haut-gradé de l’armée le trucage des élections générales prévues en décembre.