Situées en Polynésie, au nord-est des Tonga, l’État indépendant des Samoa (ex-occidentales) compte dix îles (représentant 403 km de côtes), dont quatre sont habitées. Les trois-quarts de la population vivent sur Upolu, la deuxième en taille. Les Samoa orientales (199 km²) sont administrées par les États-Unis.
Le relief des îles (cf. photo de « une ») est formé d’étroites plaines côtières, surmontées de montagnes volcaniques (le point culminant est à près de 1860 m).
96 % des habitants appartiennent à l’ethnie polynésienne des Samoans, dont la langue partage le statut de langue officielle avec l’anglais.
98 % de la population est chrétienne : 55 % protestante (à moitié congrégationaliste), 19 % catholique et 24 % membre d’autres Églises.
L’archipel est occupé aux alentours de l’an 1000 AEC par des Austronésiens de culture Lapita. Parlant le proto-polynésien, ils forment le Hawaiki, une zone que les Polynésiens considèrent comme leur foyer originel et qui a pris au fil du temps une dimension mythique. Conquises par les Tonga, les Samoa deviennent une province de l’empire Tu’i Tonga, jusqu’à leur émancipation au milieu du XIIIe siècle.
Le premier explorateur européen des îles est un Hollandais, en 1722, mais la colonisation européenne n’y débute que dans les années 1830, avec l’arrivée de missionnaires chrétiens, suivis de colons américains et européens. Désireuses de mettre la main sur l’archipel, où elles ont établi des postes de commerce, trois des grandes puissances coloniales de l’époque (Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis) interviennent dans la guerre civile qui, à partir de 1886, ébranle le royaume samoan : chacune soutient une des factions qui se disputent le pouvoir. Ces luttes intestines cessent en 1894, mais redémarrent deux ans plus tard à la mort du roi. Lorsque la guerre civile prend fin, en 1899, les puissances coloniales abolissent la monarchie samoane et divisent l’archipel en deux : la partie orientale échoit aux États-Unis et la partie occidentale aux Allemands. En échange de leur renonciation à l’archipel, les Britanniques obtiennent de l’Allemagne un territoire dans les îles Salomon.
Durant la première Guerre mondiale, la partie allemande de l’archipel est occupée par les Néo-Zélandais, supplétifs des Britanniques. A la fin du conflit, l’administration du territoire leur est confiée sous la forme d’un mandat de la Société des nations. Mais la gestion de la Nouvelle-Zélande est critiquée, en particulier lors de l’épidémie de grippe espagnole qui, en 1918-1919, tue environ 20 % de la population samoane de l’ouest, alors qu’elle ne fait aucun mort dans la partie américaine. Cette situation suscite l’émergence d’un mouvement indépendantiste, le Mau a Samoa (c’est-à-dire « l’opinion résolue des Samoa »). En 1929, la répression par la police néo-zélandaise d’une manifestation, pourtant pacifique, en faveur de l’indépendance fait une dizaine de morts.
Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, l’ONU confie à la Nouvelle-Zélande le soin de préparer l’indépendance du territoire. Celle-ci intervient en 1962, faisant des Samoa occidentales le premier pays insulaire d’Océanie à devenir souverain, tandis que les États-Unis conservent l’administration de la partie orientale. En 1997, les autorités d’Apia abandonnent le qualificatif de lieu dans la dénomination de leur pays, qui devient l’État des Samoa.
Longtemps dirigé par le Parti de la protection des droits humains (HRPP en anglais), le pays a changé de majorité en 2021, avec la courte victoire électorale du Fa’atuatua i le Atua Samoa ua Tasi (FAST, Foi en un Dieu unique des Samoa). Malgré les réticences du Premier ministre sortant à quitter le pouvoir, Naomi Mata’afa a été chargée de former le gouvernement : fille d’un tama’aiga, elle est la première femme à gouverner les Samoa occidentales.
Photo : vue en relief des deux îles principales