Le Groenland, immensité convoitée

2,1 millions de km²

Pays constitutif du Danemark

Capitale : Nuuk (ex-Godthåb)

Monnaie : couronne danoise

56 500 habitants (Groenlandais)

Situé en Amérique du nord, entre les océans Atlantique au sud et Arctique, le Groenland est considéré comme la plus grande île du monde (l’Australie étant assimilée à un continent). Il a été baptisé ainsi au Xe siècle par le colonisateur viking Erik le rouge, qui espérait que ce nom de « terre verte » attirerait de nombreux autres colons. En réalité, les trois-quarts du sol sont recouverts de glace (jusqu’à 3 km de profondeur), de sorte que les habitants vivent essentiellement le long des côtes, en particulier dans le sud-ouest, ce qui représente la plus faible densité de population au monde (0,1 habitant au km²).

90 % des habitants étant Inuit, la seule langue officielle est un de leurs dialectes, le kalaallisut (ou groenlandais occidental).


Le régime d’autonomie du Groenland a été accru en 2009, mais le Danemark fournit encore la moitié du budget et conserve certaines compétences régaliennes (défense, monnaie, traités internationaux…). Cette tutelle danoise est remise en cause par la plupart des partis politiques locaux ; les indépendantistes les plus impatients considèrent même que le pays pourrait voler de ses propres ailes grâce à ses ressources minérales (uranium, terres rares, graphite…), bien que le secteur minier ait du mal à décoller en raison de coûts d’exploitation élevés. De fait, c’est la pêche qui représente la quasi-totalité des exportations de l’île. Son potentiel minéral et son positionnement géographique n’en attisent pas moins les convoitises, notamment du Président républicain élu fin 2024 aux États-Unis : Donald Trump revendique l’annexion du Groenland, où les Américains possèdent encore une base militaire d’une centaine d’hommes à Pittufik (ex-Thulé) au nord-ouest. En mars 2025, les législatives (suivies par plus de 70 % de l’électorat) voient la défaite de la coalition de gauche qui était jusqu’alors au pouvoir. Elle est devancée par les Démocrates (près de 30 %), parti de centre-droit favorable à une indépendance à terme, suivi des nationalistes du Naleraq (24,5 %), partisans d’une accession rapide à la souveraineté. Face aux revendications de plus en plus pressantes des États-Unis, la plupart des partis, hors nationalistes, forment un gouvernement de coalition, renvoyant la question de l’indépendance à des jours meilleurs.