République dominicaine

République dominicaine

Après des décennies de régimes autoritaires, le pays connait une relative alternance, dans un contexte d’instabilité économique.

48 670 km²

République présidentielle

Capitale : Saint-Domingue

Monnaie : peso dominicain

10,8 millions de Dominicains

Bordé par 1 288 km de côtes (sur la mer des Caraïbes au sud et l’océan Atlantique au nord), le pays occupe les deux-tiers orientaux de l’île d’Hispaniola. Il partage 376 km de frontières terrestres avec Haïti, l’occupant de la partie occidentale, non sans tensions (cf. Encadré dans Haïti).

Le relief est constitué de hauts plateaux et de montagnes (Pico Duarte à un peu moins de 3 100 m), entrecoupés de vallées fertiles. Le climat est de type tropical.

La population est pour plus de la moitié métisse (les « Indio » 58%). Suivent les Noirs (16 %), les Blancs (14 %) et les Mulâtres (12 %). La langue officielle est l’espagnol.

Sur les 80 % de Dominicains déclarant une religion, les plus nombreux sont les protestants évangéliques (50 %), devant les catholiques (30 %).

Indépendante une première fois en 1821, la colonie espagnole de Saint-Domingue le devient une deuxième fois en 1844 (après vingt-deux ans d’occupation haïtienne), puis définitivement en 1865 (après être volontairement revenue dans le giron de l’Espagne quatre ans plus tôt).

Le XXe siècle est marqué par la dictature de Rafael Leonidas Trujillo, directement ou par l’intermédiaire de son frère, de 1930 jusqu’à son assassinat par des militaires dominicains en 1961. Son règne est marqué par l’instauration d’un parti unique, l’accaparement des richesses du pays et la chasse aux Haïtiens (15 000 massacrés en 1937). En 1962, les élections portent à la présidence l’écrivain de gauche Juan Bosch, soutenu par le Parti révolutionnaire dominicain (PRD). Mais ses réformes indisposent les grands propriétaires et l’Église catholique, ce qui lui vaut d’être déposé par un coup d’État militaire en 1963. Deux ans plus tard, les milieux favorables au Président déchu essaient d’organiser son retour, tentative qui déclenche la guerre civile dite des « constitutionnalistes ». Soucieux d’éviter l’implantation d’un deuxième Cuba, les États-Unis interviennent militairement. Les élections organisées en 1966 voient le succès de Joaquin Balaguer, ancien collaborateur de Trujillo, face à Bosch revenu d’exil. Battu en 1978, le conservateur est réélu en 1986.

Dix ans plus tard, Balaguer doit se retirer sous la pression internationale. Mais, pour empêcher l’élection d’un candidat social-démocrate suspecté d’avoir des origines haïtiennes, son Parti réformiste social-chrétien (PRSC) fait alliance avec le nouveau Parti de libération dominicaine (PLD) de son ancien ennemi Bosch. Depuis, des élections plus ou moins entachées de fraude opposent des candidats du PLD à ceux du PRD, avec un net avantage aux premiers, dont Leonel Fernandez qui a effectué trois mandats entre 1996 et 2012.

En 2020, le candidat du PLD, miné par des affaires de corruption, est largement battu par celui du Parti révolutionnaire moderne (PRM, centre-gauche), dans un contexte de forte crise économique due à l’effondrement du tourisme, à la fuite de capitaux et à une fonction publique pléthorique.

Crédit photo : Stiven Rivera / Pexels